L’Afrique centrale, ultime avatar de la Françafrique

Le Camerounais Achille Mbembe est probablement un des universitaires qui porte un jugement parmi les plus éclairés sur le post-colonialisme.

Achille Mbembe, professeur à Witwatersrand de Johannesbourg souvent invité par les universités occidentales les plus prestigieuses et notamment aux Etats-unis d’Amérique, vient de commettre dans le Monde un article fort pertinent sur les Etats voyous d’Afrique centrale livrés à quelques régimes prédateurs et autoritaires (voir le texte ci dessous).

Etats voyous

Mondafrique partage largement ses analyses et a souvent stigmatisé les Etats voyous d’Afrique centrale. Les citoyens de ces pays n’en peuvent plus des démocratures du Cameroun ( Biya , 86 ans et 38 ans de pouvoir), du Congo ( Sassou Nguesso 76 ans et 22 ans de pouvoir), du Tchad ( Idriss Deby Itno, 67 ans et 29 ans de pouvoir), de Centrafrique ( Touadera , 61 ans au pouvoir depuis 2016 après 5 ans de primature).

Sans parler des dynasties régnantes au Gabon depuis 1968, en Guinée Équatoriale depuis 1979 et des pouvoirs transmis en héritage en RDC et en Angola.

Une communauté internationale impuissante

Que font les organisations internationales comme l’ONU, l’Union européenne, l’Union africaine, les institutions de Bretton Woods et les anciennes puissances qui les avaient colonisés ?  Leur logiciel obsolète maintient confortablement au pouvoir ces despotes et leurs obligés pour le plus grand malheur de millions de citoyens? Lesquels n’ont plus le choix qu’entre la fuite vers l’Occident ou la lutte armée.

Dans sa tribune libre (voir ci dessous), Achille Mbembe nous fait part, avec talent, de ces voyoucraties et des complicités qui ajoutent le cynisme à la lâcheté.

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/03/04/les-etats-voyous-d-afrique-centrale-sont-les-derniers-avatars-de-la-francafrique_6031854_3212.html

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Nicolas Beau
Ancien du Monde, de Libération et du Canard Enchainé, Nicolas Beau a été directeur de la rédaction de Bakchich. Il est professeur associé à l'Institut Maghreb (Paris 8) et l'auteur de plusieurs livres: "Les beurgeois de la République" (Le Seuil) "La maison Pasqua"(Plon), "BHL, une imposture française" (Les Arènes), "Le vilain petit Qatar" (Fayard avec Jacques Marie Bourget), "La régente de Carthage" (La Découverte, avec Catherine Graciet) et "Notre ami Ben Ali" (La Découverte, avec Jean Pierre Tuquoi)