Le Premier ministre marocain Benkirane en fureur

L’islamiste Abdelilah Benkirane s’est livré, samedi dernier, à son exercice favori : cogner violemment sur ses adversaires.

Dans son style habituel, fait d’anecdotes, de citations imagées et d’histoires cocasses, le chef du gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane, a durement chargé son adversaire direct, Ilyas Omari, le patron du PAM, la principale formation politique non islamiste. Il s’est ensuite pris durement à une certaine presse écrite qui selon lui « colporte des mensonges ».

Persuadé que son parti allait remporter les législatives du 7 octobre 2016, Abdelilah Benkirane ne s’est pas arrêté là. Donnant un avant-goût de ce que va être la prochaine campagne électorale, le chef du gouvernement est revenu sur les relations de son parti avec la monarchie en demandant aux militants du PJD de jamais manquer de respect au roi quand ils critiquent ses décisions politiques. Soufflant le chaud et le froid, il a également affirmé qu’il avait dit au roi « qu’il resterait à ses côtés même s’il le jetait en prison ». Une manière de personnaliser et de singulariser sa relation avec Mohammed VI.

Une offensive soudaine

Selon les observateurs, Benkirane n’a pas avalé les sorties « jugées hostiles » de ses ministres des Affaires étrangères et des finances, tous les deux appartenant au rassemblement national des indépendant, soupçonné de rouler pour le PAM.

De plus, le patron des islamistes marocains aurait peu goûté à la campagne médiatique menée contre le maire de Rabat, réputé être très proche de lui. Vendredi dernier, le premier magistrat de la capitale chérifienne a été interdit de par le ministère de l’Intérieur de participer à deux activités présidées par le roi.

Fidèle à son habitude, Abdelilah Benkirane a choisi de riposter avec ses propres armes sur un terrain qu’il affectionne : la provocation.