L’Arabie Saoudite démunie sans le parapluie militaire américain 

Depuis l’arrivée de Joe Biden au pouvoir, les États Unis n’assurent plus la sécurité du Royaume séoudien, parce qu’ils ont moins besoin de son pétrole.

Face à l’Iran qui a investi massivement et sur la durée dans une stratégie impériale de contrôle du monde musulman, l’Arabie Saoudite apparait démunie. Le deal séculaire avec le parrain américain – du pétrole bon marché contre une protection militaire sans faille – a vécu. Depuis leur désastreuse équipée irakienne, les Etats Unis ne veulent plus s’engager dans une guerre au Moyen Orient. L’Arabie Saoudite se retrouve donc aujourd’hui seule – et quelque peu paniquée – face à un Iran en voie de nucléarisation. 

L’Arable Saoudite, un nain militaire

L’armées saoudienne n’est pourtant pas un outil négligeable. Avec 400 000 soldats suréquipés, elle est l’une des plus modernes du Moyen Orient. Mais face aux Gardiens de la révolution iraniens, fait-elle réellement le poids ? Les Saoudiens disposent d’une grande variété d’armes et d’équipements modernes, notamment des chars, des véhicules blindés, des avions de chasse, de l’artillerie, des hélicoptères et des systèmes de défense aérienne tous fabriqués aux Etats Unis. Mais confrontés aux rebelles Houthis du Yémen, les soldats saoudiens n’ont pas fait la différence.

En d’autres termes, l’Arabie Saoudite est un géant économique, mais un nain militaire qui a confié sa sécurité aux Etats Unis. Lesquels semble soudain faire défaut.  Contrairement aux Israéliens qui ont fait le choix de ne pas se reposer à 100% sur les Américains, les Saoudiens n’ont pas bâti d’industrie de défense.

Le prince héritier MBS peut bien  se blottir dans le giron chinois et faire ami-ami avec l’Iran, cette agitation diplomatique peu ou prou improvisée masque surtout les carences d’un modèle de développement. Les Américains savent que l’Arabie Saoudite droguée au pétrodollar et archi dépendante des multinationales américaines pour sa défense, ne peut pas s’éloigner très loin de son giron.

Les Iraniens et les Chinois ne cajolent-ils pas le géant saoudien pour mieux, demain, lui faire la peau? Personne ne sait, mais la question peut être posée

Les projets pharaoniques du Royaume séoudien

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Nicolas Beau
Ancien du Monde, de Libération et du Canard Enchainé, Nicolas Beau a été directeur de la rédaction de Bakchich. Il est professeur associé à l'Institut Maghreb (Paris 8) et l'auteur de plusieurs livres: "Les beurgeois de la République" (Le Seuil) "La maison Pasqua"(Plon), "BHL, une imposture française" (Les Arènes), "Le vilain petit Qatar" (Fayard avec Jacques Marie Bourget), "La régente de Carthage" (La Découverte, avec Catherine Graciet) et "Notre ami Ben Ali" (La Découverte, avec Jean Pierre Tuquoi)

1 COMMENTAIRE

  1. Nuance, la diplomatie de la paix désarme la guerre. C’est la politique qui règle les problèmes de voisinages. Ce que vient de réaliser l’Arabie Saoudite et l’Iran est simplement une révolution dès les mentalités. La somme zéro est remplacé par celle de la moderne Chine Confucéenne: win/win.
    Les puissances qui misaient sur la guerre comme levier économiques peuvent vendre aux deux pays d’autres technologies à usage productif.

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