Qatar, une coupe du monde de fooball sans bière

La mosquée à gagné contre le Palais : les occidentaux seront privés d’alcool sur les stades

Le Qatar, pays organisateur de la coupe du monde de football, a brusquement décidé d’interdire la vente et la consommation de bière sur tous les sites ou les compétitions vont avoir lieu. Deux jours avant le début du premier match, la décision a stupéfié les officiels de la FIFA.

Nul ne sait précisément la raison de cette brutale interdiction. Il s’agit d’une douche glacée pour le million de supporters occidentaux qui ont payé leur billet d’avion, plusieurs nuits d’hôtel et les billets pour assister aux matches de la coupe du monde de football.

Islam et alcool incompatibles

Depuis que le Qatar a obtenu de manière surprenante les droits d’organisation de la Coupe du monde il y a plus de dix ans, les organisateurs locaux et les dirigeants mondiaux du football avaient insisté pour que la bière – élément constant des événements sportifs du monde entier – soit disponible pour les fans.

Les assurances données par les autorités de ce pays musulman rigoriste, qui est aussi le pays d’accueil des Frères Musulmans, sont aujourd’hui lettre morte. L’islam ne tolère pas la consommation d’alcool, coupe du monde de football ou pas. Et la famille royale soumise semble-t-il à des pressions internes et externes est revenue sur sa promesse.

Le responsable de cette volteface semble être le cheikh Jassim bin Hamad bin Khalifa al-Thani – le frère de l’émir régnant du Qatar – qui a joué un rôle essentiel dans la planification quotidienne du tournoi.

Une victoire de la sensibilité salafiste

La mosquée à gagné contre le Palais. Ou du moins, dans les conflits internes à la famille royale, ce sont les partisans d’un islam salafiste  et  conservateur qui l’ont emporté. Le Qatar, pays minuscule mais fabuleusement riche, a consacré douze années à redessiner ses rues et ses routes en fonction de la coupe du monde de football. La famille royale a dépensé des centaines de millions de dollars à construire un métro, des stades et des hôtels pour accueillir les supporters de toute la planète. Mais à la toute dernière minute, les invités devront boire des boissons non alcoolisées.

Toute la question est de savoir si d’autres promesses qui vont à l’encontre des lois et coutumes locales – la liberté de la presse, la liberté d’afficher son orientation sexuelle, les signes d’appartenance au mouvement LGBTQ + – seront préservées.