Un agriculteur palestinien déterre accidentellement une mosaïque byzantine

Un agriculteur palestinien a déterré une mosaïque de sol byzantine sous son oliveraie. Photo: Ahmed Zakot.
Salman al-Nabahin, un agriculteur du camp de réfugiés de Bureij à Gaza, essayait de planter de nouveaux oliviers dans son verger, mais quelque chose sous le sol lui barrait la route. Il a enquêté pendant trois mois, creusant le sol avec son fils jusqu’à ce qu’ils mettent au jour une mosaïque de sol byzantine étonnamment bien conservée.

Al-Nabahin a déclaré à Reuters qu’il avait fait des recherches sur Internet pour déterminer l’origine de la mosaïque. Un archéologue de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem, René Elter, a ensuite confirmé que l’œuvre était une mosaïque byzantine, la situant entre le cinquième et le septième siècle de notre ère. Elter a déclaré à l’Associated Press (AP) qu’al-Nabahin avait mis au jour « les plus beaux sols en mosaïque découverts à Gaza. »

René Elter, de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem, a qualifié l’œuvre de « plus belle mosaïque découverte à Gaza ». Photo: Ahmed Zakot.


« Jamais des sols en mosaïque de cette finesse, de cette précision dans le graphisme et de la richesse des couleurs n’ont été découverts dans la bande de Gaza », a déclaré Elter à l’AP, ajoutant que des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer la fonction prévue de l’œuvre.

Le ministère palestinien de la Culture a déclaré que l’enquête sur la mosaïque en était encore à ses débuts et qu’une équipe d’experts nationaux s’associerait à des experts de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem pour effectuer des recherches sur l’œuvre.

La mosaïque représente 17 images d’animaux. Photo: Ahmed Zakot.

Gaza est située sur une ancienne route commerciale florissante, et des dizaines de découvertes archéologiques importantes y ont été mises au jour ces dernières années. La mosaïque récemment mise au jour se trouve toutefois à moins d’un kilomètre de la barrière israélo-gazaouie, ce qui, selon M. Elten, fait courir un « grave danger » à cette découverte. Cette zone a été particulièrement soumise à la violence ; plus tôt cette année, le collectif de recherche londonien Forensic Architecture a examiné comment les bombardements israéliens et la densité de population forcée constituent une « menace existentielle » pour un autre site archéologique important à Gaza.

Salman al-Nabahin et son fils nettoient la mosaïque qu’ils ont trouvée sous leur oliveraie. Photo: Ahmed Zakot.

« Je le vois comme un trésor, plus cher qu’un trésor », a déclaré al-Nabahin à Reuters. « Il n’est pas personnel, il appartient à chaque Palestinien ».

La mosaïque se trouve à moins d’un demi-mile de la frontière israélo-palestinienne. Photo: Ahmed Zakot.