Le mauritanien Jemal M.Taleb, l’héritier désigné

L’avocat Jemal M. Taleb, est “l’ambassadeur” officieux à Paris du président Aziz dont il gère, dit-on, les missions les plus secrètes et les interventions discrètes auprès des parlementaires français qu’il emmène en voyage à Nouakchott. Jeune et brillant, cet ancien opposant à la dictature de l’ex-président Maaouiya Taya s’était réfugié à Paris où il est devenu un militant socialiste en vue et un franc maçon respecté. Ce qui lui donne aujourd’hui de nombreux accès, y compris  dans les médias parisiens comme « Africa 24 » ou « la Lettre du continent ».

La place du chef

Sa confiance est absolue dans son avenir. « Aux prochaines présidentielles, s’est-il-vanté récemment auprès d’une amie, je pourrais bien jouer un rôle décisif, y compris celui du recours, au cas où le président Aziz serait empêché de se présenter». S’il croit qu’Aziz songe à céder sa place, tant mieux pour lui …

Voici deux ans, les liens entre Jemal Taleb et la Présidence mauritanienne, avaient été par une brouilles passagère. Sa propre soeur, fonctionnaire à Nouakchott, était jetée en prison, accusée d’avoir touché deux millions de dollars. Sans doute payait-elle pour quelqu’un d’autre, pensent certains à Nouakchott. Depuis, le malentendu a été dissipé, la soeur de Jemal libérée et l’ami Jemal peut poursuivre son (ir) résistible ascension. Jusqu’où?

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Nicolas Beau
Ancien du Monde, de Libération et du Canard Enchainé, Nicolas Beau a été directeur de la rédaction de Bakchich. Il est professeur associé à l'Institut Maghreb (Paris 8) et l'auteur de plusieurs livres: "Les beurgeois de la République" (Le Seuil) "La maison Pasqua"(Plon), "BHL, une imposture française" (Les Arènes), "Le vilain petit Qatar" (Fayard avec Jacques Marie Bourget), "La régente de Carthage" (La Découverte, avec Catherine Graciet) et "Notre ami Ben Ali" (La Découverte, avec Jean Pierre Tuquoi)