Européens et Américains s’inquiètent des dérives autocratiques tunisiennes

Le durcissement du régime tunisien qui vient de placer en détention le Président de l’assemblée et leader du principal mouvement politique lors de la plupart des scrutins de ces dix dernières années, Rached Ghannouchi, et son rapprochement avec les Syriens et les Iraniens inquiètent les partenaires occidentaux de la Tunisie

Londres, où Rached Ghannouchi a vécu en exil plus de vingt ans, a réagi fermement. Le Foreign Office évoque une « érosion » du « pluralisme politique » en Tunisie. L’Union Européenne se dit « inquiète » de ses derniers développements qui s’inscrivent dans une série d’arrestations d’opposants débutée en février. Une arrestation qui intervient alors que Bruxelles avait prévu de dépêcher à Tunis les ministres des Affaires Étrangères belge et portugais afin d’évaluer la situation sur place, la Tunisie connaissant une zone de turbulences politique et économique aigüe depuis plusieurs mois.

Erdogan fidèle à Ghannouchi

Mais Tunis est-elle prête à dialoguer avec ses partenaires étrangers ? C’est en tout cas la question que semble se poser le Président turc Recep Tayyip Erdogan. Proche de Rached Ghannouchi qu’il qualifie de « frère », l’homme fort de Turquie a déclaré que son arrestation était « inappropriée », mais qu’il n’a pas pu l’exprimer directement aux autorités tunisiennes, celles-ci ne répondant pas à ses appels téléphoniques.