Le 3eme anniversaire du Hirak marqué par la traque des opposants algériens en Europe

Alors que le mouvement populaire algérien doit célébrer, le mardi 22 février, son troisième anniversaire, le pouvoir militaire algérien vient de désigner officiellement comme « terroristes » les principaux responsables du mouvement protestataire en Europe. Avec l’espoir d’obtenir l’accord des partenaires occidentaux d’Alger pour les extrader vers l’Algérie et pour les mettre ensuite hors d’état de nuire. Avec des méthodes que le droit international réprouve sans contestation possible! 

En Algérie, il existe l’opposition du pouvoir et une autre, la vraie celle là, qui est l’opposition au pouvoir. La première participe à l’illusion d’une vie démocratique en Algérie. La seconde témoigne de l’hostilité massive de la population algérienne à l’égard d’un pouvoir militaire qui n’offre plus de réelle perspective à une société en état de choc.

« Islamistes », « laïcs » ou « trotskistes », tous pareils ! 

L’opposition du pouvoir, pure façade civile d’une institution militaire toute puissante, a été au fil des années totalement domestiquée. iOn trouve de tout dans ces mouvements sans réel ancrage populaire ni vrai projet, sauf celui de s’enrichir.  Ce souk politique comprend des notables islamistes, notamment au sein du MSP de l’inusable Mokri, des laïcs venus du FFS, un mouvement kabyle, jadis indépendant puis aujourd’hui émasculé, ou encore les trotskystes du Parti des Travailleurs proches de l’ex DRS du général Toufik, le patron des services algériens jusqu’en 2015, et dont l’entourage est resté très influent. 

Le plus grave est que cette classe politique exsangue se montre désormais incapable de gérer les affaires du pays, alors que les ressources en devises se raréfient que le risque est réel aujourd’hui d’une crise sociale sans précédent.

L’opposition au pouvoir est, elle, constituée par le Hirak à l’intérieur du pays et par une partie de la diaspora à l’étranger. Ces forces politiques sont faiblement organisées, souvent divisées sur les questions de l’Islam, des femmes et de la Kabylie et sans véritable leadership. Mais les mobilisations populaires restent, malgré la répression féroce, extrêmement massives et déterminées.C’est bien ce qui inquiète un pouvoir militaire à bout de souffle qui se déchire dans des guerres d’influence sans fin

La diaspora dans le viseur

À l’approche du troisième anniversaire du Hirak, les relations se tendent un peu plus encore entre le pouvoir et les services de sécurité. Les prisons comptent plus de  350 détenus politiques, dont un bon tiers sont de près ou de loins liés au mouvement Rahad. Sans être l’héritier du Front Islamique du Salut (FIS) des années noires, qui vont de 1992 à 1998, ce mouvement qualifié d’islamiste, un terme que ses dirigeants récusent, mobilise le peuple algérien sur trois thèmes principaux: l’exigence d’un pouvoir civil, la dénonciation de la corruption, l’appel à un redressement moral. Brutalement réprimé en Algérie, Rachad a développé un réseau serré de solidarités militantes au sein de la diaspora.

Les Algériens de Paris, Londres, Montréal témoignent en effet d’une réelle solidarité avec le Hirak. Ils maintiennent une mobilisation constante chaque semaine notamment place de la République à Paris, malgré les tentatives du ministère français de l’Intérieur d’empêcher de tels rassemblements au nom de nuisances sonores (!) pour le voisinage.. Ces militants dénoncent la répression sur les réseaux sociaux. Des youtubeurs ont pu conquérir un espace médiatique sur la toile. Ils sont suivis par des millions d’Algériens du pays, y compris dans les casernes.

En dépit de leur mise au ban de la communauté nationale par le pouvoir algérien, leur détermination est restée inébranlable. Alger a trouvé la parade en ciblant désormais ses  principaux opposants comme « terroristes ». Le régime algérien espère ainsi obtenir les mandats d’arrêts internationaux qui n’ont pas eu en Europe, sauf en Espagne, les résultats escomptés. 

Seize opposants « terroristes », forcément 

Un arrêté publié le 17 février dernier au journal officiel s’en prend à deux groupes de responsables « terroristes ». Soit seize militants politiques appartenant au Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK) et au part « islamiste » Rachad. Au sein du MAK, le fondateur de l’organisation Ferhat Mehenni, ainsi que cinq militants du mouvement figurent sur cette liste noire..

Les dix autres « terroristes » désignés appartiennent tous au mouvement Rachad. La liste est composée  notamment par l’ancien diplomate réfugié à Londres Mohamed Larbi Zitoout, très visible sur les réseaux sociaux où il rend publiques les positions de l’organisationet par le  « coordinateur » du mouvement, Mourad DHINA, et d’une petite dizaine encore de ses responsables 

Seul souci, le youtubeur Amir Boukher, dit Amir Dz, comme l’’ancien capitaine des services secrets algérien réfugié en France et devenu opposant, Hichem Aboud, ont été désignés par le pouvoir algérien comme membres de Rachad. Ot un tel classement  est juste erroné. Ainsi Hichem Aboud, dont l’engagement en faveur de la démocratie est incontestable, reste inclassable dans ses ralliements politiques successifs.

Peu importe, l’objectif d’Alger est de salir tous les opposants qui en France et en Europe, sont suivis sur les réseaux sociaux qui, eux, n’ont pas de frontière. Du moins quand le pouvoir militaire algérien ne cherche pas à les faire liquider par quelques hommes de main comme ce fut tenté récemment, mais heureusement sans succès, contre Hichem Aboud. (voir l’article ci dessous)

Nous rappelons que Mondafrique, comme beaucoup d’autres medias, est interdit en Algérie depuis trois ans et fait ‘objet sur le Facebook de notre site de messages aussi insultants que vulgaires mis en ligne par les dizaines de sociétés créées par le pouvoir algérien pour produire une propagande aussi médiocre que répétitive !

Un commando algérien devait assassiner l’opposant Hichem Aboud

 

 

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3 Commentaires

  1. « La france actuellement considère chaque musulman comme potentielle terrorise… « . Erreure mon ami. C’est l’Algerie des militaires qui traitent tous les algeriens civils comme des terroristes et non pas potentiels. La preuve, les prisons sont pleines à craquer et ça continue.

  2. Mondafrique vous faites un travail extraordinaire pour démasquer et débusquer la junte militaire qui était cachée derrière une façade civile depuis 1962.

    Le régime militaire algérien a perdu face au peuple Algérien déterminé à remettre les militaires dans les casernes. Il est devenu la pire des dictatures au monde et cela tout en renforçant chaque jour plus la détermination du peuple Algérien à la chasser du pouvoir !
    Le régime tente de jouer les prolongations mais il sait qu’il a déjà perdu car il y a 45 millions d’Algériens contre lui et pour preuve depuis 3 ans début de la révolution pacifique le régime n’a pas réussi à organiser en sa faveur une marche ou un rassemblement de 100 personnes en Algérie ou à Paris ou Montréal !

  3. Et ça vous dérange en quoi ???

    L’Algérie est un pays souverain elle applique ca souveraineté et celui qui ne veut pas il est libre

    La france actuellement considère chaque musulman comme potentielle terrorise et ca ne vous dérange pas !!!!! On vous a pas lu quand la loi anti terroriste euhh anti musulman a été voté dans les deux chambres

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