Le retour triomphal du Hirak isole le pouvoir algérien

Ce lundi 22 février dans les grandes villes algériennes, des dizaines de milliers de manifestants ont brisé les restrictions sécuritaires pour fêter le deuxième anniversaire du Hirak et pour réclamer le départ définitif du régime algérien

Des foules immenses, une discipline remarquable dans les cortèges et des déclarations anonymes de membres des forces de l’ordre sur les réseaux sociaux réclamant un régime civil ! Il semble bien qu’en Algérie, la peur a changé de camp et que le peuple algérien n’a rien appris, rien oublié de ses exigences démocratiques depuis les premières manifestations d’il y a deux ans

Pour exprimer leurs revendications comme voici deux ans, les manifestants du Hirak algérien ont fait passer leurs message avec beaucoup d’ingéniosité. Dans les différents cortèges qui ont défilé en Algérie, les manifestants ont rivalisé d’inventivité pour créer les slogans les plus marquants, les plus élaborés ou les plus drôles. A Alger, des manifestant ont notamment défilé avec une banderole affirmant : « Tout est à refaire… Y compris le système ». Et aussi: « Vous êtes les héritiers de Bigeard », du nom du général français qui torturait les militants du FLN pendant la bataille d’Alger en 1956 et 1957.

La pseudo démocratie algérienne

La figure impopulaire du « Bousbaâa », cet « homme en bleu » qui a voté pour le président Tebboune le 12 décembre 2019 et dont le doigt est effectivement teinté de bleu, a été raillée, moquée et ridiculisée dans diverses pancartes à Oran, Constantine, Béjaia ou Annaba. Il faut se souvenir que le scrutin à l’époque avait été majoritairement boycotté par trois algériens sur quatre.

Durant les manifestations de ce lundi, les militants pont été interpellés quelques heures pour être ensuite relâchés, tant le régime semble hésitant sur la meilleure façon de reprendre la main

Ces derniers mois, les autorités algériennes se sont attaquées à des dizaines de manifestant·e·s, journalistes et militant·e·s à coups d’arrestations arbitraires et de poursuites judiciaires, au motif qu’ils ont manifesté pacifiquement et exprimé des opinions politiques sur les réseaux sociaux, comme l’écrit Amnesty International dans une déclaration publiée le 22 février 2021.

Face à la reprise massive du Hirak, le régime algérien est plus démuni que jamais. Les annonces cosmétiques du Président Tebboune, de retour d’un hôpital allemand, sur la dissolution de l’Assemblée et quelques changements de ministres n’ont apparemment pas convaincu un peuple plus en colère que jamais.

9 Commentaires

  1. C’est la continuation de notre combat pour une Algérie meilleure et une démocratie majeure. La véritable célébration aura lieu, quand la démocratie aura lieu, quand la justice s’établira et quand ces corrompus pourriront en prison.

  2. Espérons pour l’Algérie que ces élections législatives anticipées ne vont pas ramener la secte des « frères musulmans » en nombre au pouvoir ! Ce serait une catastrophe aussi bien pour les algériens que pour les pays voisins dont la Tunisie qui se bat au quotidien pour dégager les islamistes du pouvoir.

  3. Le Hirak doit impérativement repenser sa stratégie et devenir une force de proposition politique. Le peuple algérien exige qu’ils partent tous. C’est ça le vrai changement.

  4. Le président a entamé une brèche dans la structure de l’Etat profond… Le peuple a plus de chance pour accentuer son démantèlement !!!

  5. Le parlement n’a aucun intérêt en Algérie sinon la remise en cause par Tebboune de la légitimité de l’Assemblée populaire nationale et sa décision de la dissoudre est un appel contre toutes les lois approuvées par cette dernière y compris la constitution !!!

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