L’idylle entre le Moyen-Orient et l’industrie de défense française

Le rapport au Parlement sur les exportations d’armes de la France montre que malgré un déclin des ventes en Europe, le Moyen-Orient compense les pertes avec leur faim insatiable d’armement français.
Mateo Gomez
 
En 2022 la France s’est placée au deuxième rang mondial d’exportations d’armement, derrière les États-Unis et devant la Russie, avec un chiffre d’affaires record de 27 milliards d’euros. L’Europe n’a représenté que 23% des exportations, et ce malgré la guerre en Ukraine et du réarmement massif des états européens. C’est une tendance à la baisse expliquée par la concurrence tant européenne (notamment l’Allemagne et le Royaume-Uni) que non-européenne (avec les États-Unis ou l’Israel). L’ampleur de cette baisse peut surprendre: en 2019, l’Europe représentait 42% des exportations d’armement tricolores.
 

Les Émiratis en tète des importateurs

 
Mais Dassault, Thales et compagnie n’ont pas à s’inquiéter: les pays du Moyen et Proche Orient, notamment les pays du Golfe, ont représenté à eux seuls en 2022 64% des ventes, avec l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis qui caracolent en tête du peloton – et ce malgré la baisse des exportations aux Saoudiens, qui ont réduit de près de moitié leurs commandes par rapport à 2021, passant de 381 millions d’euros à 165 millions d’une année à l’autre. De leur côté, les émiratis ont battus tous les autres acheteurs avec une commande de 80 avions de chasse Rafale ( voir l’image ci dessus) totalisant 16 milliards d’euros.
 
 Cette friandise Moyen-Orientale s’inscrit dans la durée: depuis 2013, quatre des plus gros importateurs sur 5 sont de la région, à savoir les Émirats, le royaume Saoudien, l’Egypte et le Qatar.
 
Les actionnaires peuvent dormir sur leurs deux oreilles.