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Les mises en garde américaines contre la messagerie chinoise « TikTok »

CULVER CITY, CA - OCTOBER 13: General view of the TikTok headquarters on October 13, 2020 in Culver City, California. (Photo by AaronP/Bauer-Griffin/GC Images)

Les mises en garde se multiplient aux États-Unis contre TikTok et les risques que ses liens avec la Chine font peser sur la sécurité nationale, selon ses détracteurs. Tant et si bien que le réseau social vit une vraie crise existentielle, alors qu’il est déjà interdit dans plusieurs États.

Après le Sénat la semaine dernière, la Chambre des représentants pourrait adopter, dès cette semaine, un texte prohibant le téléchargement et l’utilisation de TikTok sur les équipements professionnels des employés de l’Etat fédéral américain.

Près de vingt Etats américains ont déjà pris des mesures similaires pour leurs propres employés.

Le siège américain de TikTok à Culver City, en Californie.

Décision bipartisane

Et ce qui a longtemps été un chiffon rouge brandi par les seuls républicains fait de plus en plus nettement consensus, au point que la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, s’est dite favorable vendredi à ce que le texte soit soumis au vote cette semaine.

Une autre proposition de loi, déposée la semaine dernière par des élus des deux bords, demande l’interdiction pure et simple de TikTok aux Etats-Unis, ce qu’avait tenté, sans succès, Donald Trump en 2020, à la fin de son mandat.

TikTok a pris plusieurs mesures pour tenter de convaincre les autorités américaines que les données des utilisateurs américains de la plateforme étaient protégées, notamment en les stockant sur des serveurs situés aux Etats-Unis. Mais il a admis que des employés basés en Chine avaient accès à ces données, même si cela se faisait, selon lui, dans un cadre strict et limité.

Le réseau social attend depuis de longs mois les conclusions d’un examen du Comité sur les investissements étrangers aux Etats-Unis (CFIUS), une agence gouvernementale qui évalue les risques de tout investissement étranger pour la sécurité nationale américaine.

Partage de données

Pour les détracteurs de TikTok, les arguments ne font pas défauts. Tout d’abord, le partage de données.

Comme ses concurrents Instagram, Snapchat ou YouTube, le modèle de TikTok repose, pour beaucoup, sur l’utilisation des données relatives à ses utilisateurs, dont beaucoup sont jeunes, voire très jeunes, et se soucient peu de ces questions

Les critiques de TikTok s’inquiètent du fait que ces données soient accessibles à la maison mère de la plateforme, le groupe chinois ByteDance, théoriquement soumis au contrôle du parti communiste chinois.

Vanessa Pappas (au centre), chef des opérations de TikTok, lors d’une audition d’une commission du Sénat américain sur la sécurité intérieure et les affaires gouvernementales concernant l’impact des médias sociaux sur la sécurité intérieure, au Capitole, à Washington, DC, le 14 septembre 2022.

Pour autant, certains experts estiment ces inquiétudes exagérées. Ils font valoir que de nombreux acteurs malveillants peuvent avoir accès à ces données quel que soit le propriétaire de la plateforme.

 » Si on parle des données relatives à des citoyens américains, c’est le +Far West+ « , avance Justin Sherman, chercheur à l’école de politiques publiques de l’université Duke.  » Il y a très peu de réglementation, les sociétés amassent, en permanence, des tonnes de données, qu’il s’agisse de compagnies américaines ou étrangères « , ajoute-t-il.

Espionnage

Comme toutes les applications, TikTok ouvre potentiellement l’accès à d’autres données et fonctionnalités du téléphone de l’utilisateur.

 » A chaque fois que vous téléchargez une application sur un téléphone, il est possible que cette application serve à accéder à d’autres choses  » sur l’appareil, rappelle Michael Daniel, directeur général de la Cyber Threat Alliance, organisation non gouvernementale dédiée à la sécurité informatique.

A travers l’application, un opérateur mal intentionné peut notamment  » activer le micro ou la caméra de cet équipement sans que l’utilisateur n’en ait même conscience « , poursuit Michael Daniel, ancien coordinateur en matière de cybersécurité au sein du Conseil national de sécurité américain.