Le Mali privé de son Premier ministre Choguel Kokalla Maïga

Le 13 août dernier, Choguel Kokalla Maïga  a été hospitalisé dans la clinique la plus huppée de Bamako. Dès le premier jour, les services de la primature ont tenu à rassurer sur son état de santé : « Après 14 mois de travail sans répit, le premier ministre, a été mis en repos forcé par son médecin. Il reprendra ses activités la semaine prochaine Insh’Allah ».

Sauf qu’une semaine plus tard, les services de l’Etat restent muets et le chef du gouvernement est toujours aux abonnés absents. Si lors de cette annonce, les esprits facétieux avaient imaginé une mise en scène de sa part pour redorer sa popularité en berne, l’affaire s’avère néanmoins plus grave qu’il n’y paraissait. Selon la radio malienne Joliba FM, le Premier ministre aurait été victime d’un AVC et « ses chances d’une reprise rapide de ses activités seraient quasiment nulles dans les jours à venir. »  Des informations que ne confirment que partiellement les sources de Mondafrique au Mali, selon lesquelles, Choguel Maïga aurait bien eu une alerte sérieuse mais il serait sorti hier de la clinique, aurait réintégré sa résidence et irait mieux.

Une zone de turbulence

Assimi Goïta ne semble pas, pour l’instant, envisager son remplacement Néanmoins, la vacance de la primature  tombe au plus mal. Le Mali doit affronter des dossiers lourds : l’affaire des 49 militaires ivoiriens, la réunion d’urgence au Conseil de Sécurité, qu’il a lui-même demandé,  la sécurisation de la région de Gao après le départ de Barkhane.

Si l’enfant terrible de la transition devait être remplacé, cela ouvrirait un nouveau front avec l’inévitable lutte des places et les turbulences politiques seraient garanties.   

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Nicolas Beau
Ancien du Monde, de Libération et du Canard Enchainé, Nicolas Beau a été directeur de la rédaction de Bakchich. Il est professeur associé à l'Institut Maghreb (Paris 8) et l'auteur de plusieurs livres: "Les beurgeois de la République" (Le Seuil) "La maison Pasqua"(Plon), "BHL, une imposture française" (Les Arènes), "Le vilain petit Qatar" (Fayard avec Jacques Marie Bourget), "La régente de Carthage" (La Découverte, avec Catherine Graciet) et "Notre ami Ben Ali" (La Découverte, avec Jean Pierre Tuquoi)