La Côte d’ivoire s’enferre dans ses mensonges face au Mali

En direct à la télévision ivoirienne, le secrétaire national du Conseil de Sécurité, Fidèle Sarassoro, a lu, le 14 septembre, le communiqué dudit conseil à l’issue d’une énième réunion de crise à propos des 46 militaires ivoiriens encore détenus au Mali.

Fidèle Sarassoro a égrené un à un tous les noms des chefs d’Etat qui ont tenté de trouver une issue diplomatique aux tensions entre Abidjan et Bamako. Presque tous les Présidents d’Afrique de l’Ouest sont cités, y compris, ceux de Guinée Conakry, Doumbouya et du Burkina-Faso, Damiba, et tant pis si les deux hommes dirigent des juntes « illégitimes » et « anticonstitutionnelles » suspendues de la CEDEAO ! Tous ces efforts, n’ont pourtant réussi à ne faire libérer que trois soldates, c’est assez faible comme résultat.

Dans son communiqué, Fidèle Sarassoro a rappelé avec insistance que les militaires ivoiriens interpellés à l’aéroport de Bamako le 10 juillet 2022 étaient bel et bien des Eléments Nationaux de soutien à la Minusma (NSE). Il a poursuivi en martelant qu’ils n’étaient pas des mercenaires (comme le proclame la junte malienne) mais des otages et a dénoncé « un chantage inacceptable ».

Une affaire pas franchement limpide

Les autorités de Côte d’Ivoire devraient arrêter de prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages. Dans cette affaire personne n’est dupe. Qui peut croire que si ces militaires avaient de près ou de loin un lien juridique avec les Nations Unies, celles-ci n’auraient pas demandé illico presto leur libération ? Or, elles se taisent, d’un silence qui en dit long.

A quoi serviraient de si nombreuses et interminables négociations si l’affaire était aussi simple et limpide ? Qui peut imaginer que tous les chefs d’Etat d’Afrique de l’Ouest perdent leur temps dans d’interminables médiations si Bamako n’avait pas raison ?

Mondafrique persiste et signe

Le Mali ne veut pas passer l’éponge sur une tentative de déstabilisation sans contrepartie. Il demande donc l’extradition de Karim Keïta, fils de feu le président Keïta, d’Hubert Tieman Coulibaly, ancien ministre de la Défense et de Boubou Cissé, ancien Premier ministre. Ces deux derniers sont mis en cause  dans l’affaire des avions cloués au sol et dans celle des « blindés en carton ». Le premier a quitté la Côte d’Ivoire pour Paris, le second se trouve à Niamey. Reste Karim Keïta, dans le cas où ce dernier n’aurait pas déjà pris la poudre d’escampette.

Comme Mondafrique, l’assurait dès le début de cette affaire, la série n’est pas finie et promet encore de nombreux rebondissements.