La dépénalisation de l’homosexualité, cache sexe du régime gabonais


Dixième pays africain à avoir dépénalisé l’homosexualité, le Gabon tente de se positionner comme un pays résolument progressiste à grand renfort de communication

Par Jocksy Ondo-Louemba

Jocksy Ondo-Louemba, opposant au régime gabonais et collaborateur de Mondafrique, décrypte les évolutions du régime d’Ali Bongo

Les homosexuels n’ont jamais fait l’objet de persécutions particulières. au Gabon, un cas unique en Afrique centrale. L’immense partie de la population gabonaise considère cette minorité sexuelle tantôt avec bienveillance, tantôt avec humour, mais sans agression homophobe. 

Nombreux sont les personnages publics gabonais à être ouvertement homosexuels. Un très célèbre youtubeur, homosexuel revendiqué, qui vit dans la ville de Moanda avait même été invité sur la chaîne digitale de la présidence de la République pour parler de sa vie sentimentale sans qu’il soit mis sur un bûcher… À Libreville, la capitale du Gabon, il existe même des Bars « Gayfriendly » très fréquentés.

Les homosexuels dans le collimateur

Le 5 juillet 2019 pourtant, les sénateurs gabonais avaient pourtant une loi prévoyant une condamnation d’un « emprisonnement de six (6) mois ou plus et d’une amende de cinq millions » pour toute personne de même sexe ayant eu des relations sexuelles. Le Gabon se dotait là donc d’une loi particulièrement liberticide, mais…. qui ne fut pas appliquée dans les faits.

Et puis voici que dans ce pays ubuesque, on assiste à un soudain changement de cap. Le 23 Juin dernier, l’Assemblée nationale vient de modifier la loi pénale dans un sens libéral, sans que cela n’aie beaucpu de conséquences dans les faits.

ICe revirement a pour unique motivation de soigner l’image désastreuse d’Ali Bongo en matière de droits humains. Ce régime qui emprisonne et torture les opposants a besoin de redorer son blason face à l’occident

 En quête de rédemption… médiatique

Depuis la sanglante répression post-électorale de l’été 2016, le régime d’Ali Bongo a tenté en vain de redorer son image. Ali Bongo lui-même avait avec un succès plus que mitigé essayé de se positionner comme un défenseur de la vie de la planète avec comme atout le fait que le Gabon appartient au bassin du Congo le « deuxième poumon » de la terre après l’Amazonie et 85 % de son territoire est recouvert par la forêt équatoriale. 

Actif sur a question de la préservation des forêts et des éléphants. Ali Bongo n’arrivait pas à se défaire de son image de dictateur un tantinet sanguinaire et à faire oublier le caractère prédateur de son régime.   En proie à de nombreux conflits internes et à des purges parfois brutales depuis l’Accident Vasculaire Cérébral d’Ali Bongo, la « junte militaire en costume cravate » a une image de plus en plus écornée à l’extérieur du Gabon. L’arrivée aux affaires du fils d’Ali Bongo en tant que « coordonnateur général des affaires présidentielles » confortant « la monarchisation du Gabon » n’était pas pour redorer l’image de ce régime prédateur. 

Il fallait « être bien vu » en Occident et le régime a trouvé un parfait argumentaire avec la dépénalisation de l’homosexualité. 

Une belle entourloupe.