Élection Israël : un message brutal aux arabes israéliens

Le décompte total des bulletins de vote pour le renouvellement de la Knesset en Israël n’est pas totalement terminé (89%), mais le résultat est on ne peut plus clair : la coalition droite/droite religieuse emmenée par « Bibi » Netanyahu sécurise une majorité de 65 députés sur 120. Benjamen Netanyahu formera le prochain gouvernement.

Une chronique de la rédaction

Le journal Haaretz qui ne soutient pas Netanyahu, qui a toujours fait campagne contre Netanyahu, ce journal Haaretz dont certains journalistes (Amira Hass, Gideon Levy…) victimisent à longueur de colonne les populations arabes, les partis arabes et même les terroristes arabes, ce journal Haaretz a eu le courage de tirer les leçons de la victoire de Netanyahu : cette élection est un « message brutal aux arabes » et aux arabes israéliens en particulier.

Si l’on en croit Jack Khoury, éditorialiste à Haaretz, le résultat des votes est « avant tout un message du public juif israélien à son homologue arabe – que la majorité ne peut pas supporter l’idée d’un parti arabe au sein de la coalition gouvernementale. » La majorité des citoyens israéliens a jugé inadmissible qu’un parti arabe représentant les Frères Musulmans, le parti arabe Raam (4 députés), participe à une quelconque coalition gouvernementale. Il ne s’agit pas de « racisme » comme le dit souvent la gauche, mais de politique. Les Israéliens ont jugé inadmissible qu’un parti arabe hostile à l’existence de l’Etat d’Israël participe à une coalition gouvernementale et soit en position de faire et défaire les gouvernements à la Knesset. La majorité précédent est tombée parce qu’un seul député à soudain fait défaut.

Le message adressé aux arabes israéliens n’est pas seulement défensif. Il est aussi offensif. Les juifs israéliens voient bien l’agitation permanente en Cisjordanie, ils voient bien l’hostilité radicale du Hamas et du Jihad Islamique Palestinien à Gaza et ils n’ont pas oublié les pogroms anti juifs qui ont éclaté lieu l’an dernier dans toutes les grandes villes d’Israël.

Comme l’écrit Jack Khoury, « la communauté arabe d’Israël devra faire face à un courant enhardi à la Knesset qui appelle ouvertement au « transfert » des citoyens arabes hors d’Israël. Ce qui était autrefois considéré comme marginal dans la société israélienne a maintenant gagné en légitimité dans les urnes. Le public israélien savait ce que représente le sionisme religieux – et pourtant, il leur a quand même donné son vote ».

Malgré leur exceptionnelle mobilisation électorale (55% des électeurs arabes ont voté contre 39% habituellement), les arabes israéliens savent qu’ils ne font pas le poids et qu’ils ne modifieront pas le caractère juif de l’Etat d’Israël de l’intérieur. Sont-ils capables d’entendre le message et de jouer le jeu de la citoyenneté solidaire qui leur est demandé ? La balle est dans leur camp.