Algérie, le costume civil du général Chengriha

Alors que le président algérien Tebboune est gravement malade, le chef d’Etat Major apparait de plus en plus souvent en costume civil. Un signe qui ne trompe pas sur le rôle de premeir plan qu’il devrait jouer dans les semaines à venir 

Pour fêter le 1er novembre 1954, date du premier appel lancé par le Front de libération (FLN), le chef d’état major Chengriha est apparu en civil, le samedi 31 octobre, dans un établissement militaire. Ce qui est totalement inhabituel dans ce type d’institution et surtout à l’occasion de l’anniversaire du 1er Novembre, date d’un anniversaire historique. Son prédécesseur, Gaïd Salah, aujourd’hui décédé, ne quittait jamais son uniforme militaire.

Dans plusieurs interventions à la télévision algérienne ces derniers jours, le même Chengriha avait quitté l’uniforme pour un costume classique.

Dans certains voyages à l’étranger, le général Chengriha avait déja revêtu un costume cicil

La reconfiguration du pouvoir

Contrairement à son prédécesseur, le général Chengriha ne cumule pas les fonctions de chef d’état major et de ministre de la Défense. C’est le Président Tebboune qui dirige ce département ministériel. Ce n’est donc pas au titre de fonctions ministérielles qu’il peut prétendre se présenter dans son constume militaire

Il semble bien que l’armée algérienne, face à une vacance du pouvoir est condamnée, contrairement à toute sa tradition, à apparaitre comme le seul vrai détenteur du pouvoir. D’autant plus que le Président du Sénat, qui devrait se substituer au président Tebboune, est affaibli et malade lui aussi.

Sans cette perspective, le costume civil est sans doute une façon pour le patron de l’armée de masquer la captation de pouvoir qui se joue la tète de l’Etat.

Article précédentAlgérie, l’armée au pied du mur
Article suivantTerrorisme : Gérard Darmanin en déplacement à Tunis
Nicolas Beau
Ancien du Monde, de Libération et du Canard Enchainé, Nicolas Beau a été directeur de la rédaction de Bakchich. Il est professeur associé à l'Institut Maghreb (Paris 8) et l'auteur de plusieurs livres: "Les beurgeois de la République" (Le Seuil) "La maison Pasqua"(Plon), "BHL, une imposture française" (Les Arènes), "Le vilain petit Qatar" (Fayard avec Jacques Marie Bourget), "La régente de Carthage" (La Découverte, avec Catherine Graciet) et "Notre ami Ben Ali" (La Découverte, avec Jean Pierre Tuquoi)