Rwanda, les meurtres d’opposants se multiplient

Les dirigeants mondiaux réunis à l’ONU devraient appeler à l’ouverture d’enquêtes crédibles sur les meurtres des opposants au président Kagame, selon l’ONG Human Rights Watch

(New York, le 24 septembre 2019) – Les partenaires internationaux du Rwanda et le Secrétaire général de l’ONU devraient demander l’ouverture d’enquêtes transparentes et crédibles sur les récents décès et disparitions de membres de l’opposition, lorsqu’ils rencontreront le président Paul Kagame, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Kagame doit prendre la parole le 24 septembre devant la 74ème Assemblée générale des Nations Unies.  

La dernière victime au Rwanda a été tuée à coups de couteau le 23 septembre. Vers 21 heures, deux hommes non identifiés ont tué Syldio Dusabumuremyi, coordinateur national du parti non accrédité des Forces démocratiques unifiées (FDU)-Inkingi, alors qu’il travaillait au magasin du centre de santé de Shyogwe, dans le district de Muhanga, dans la province du Sud, a annoncé son parti.

« Sur la scène internationale, le Rwanda est considéré comme un modèle dans les domaines de la loi et de l’ordre, mais nous assistons à une vague d’attaques violentes et effrontées contre des membres de l’opposition, et qui restent impunies », a déclaré Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale à Human Rights Watch. « Le contraste est saisissant. »

Des enquêtes inexistantes

Au moins trois autres membres des FDU-Inkingi sont morts ou ont disparu au Rwanda depuis un an. Les autorités ont manqué de mener des enquêtes transparentes et crédibles et de faire rendre des comptes aux responsables.

Le Bureau d’enquêtes rwandais (Rwanda Investigation Bureau, RIB) a posté sur Twitter une confirmation du meurtre de Dusabumuremyi par deux personnes non identifiées le 24 septembre et a annoncé avoir arrêté deux suspects. Le 14 septembre, Kagame a prononcé un discours au congrès de son parti, le Front patriotique rwandais (FPR). S’exprimant en kinyarwanda, il a dit: « Ces personnes que j’ai graciées et qui étaient en prison, maintenant elles crient… Laissez-les, elles peuvent bien aller mourir ailleurs … elles ne devraient pas ralentir notre développement…»