Pour l’Union européenne, la présidentielle ivoirienne est un long fleuve tranquille

En annonçant son retrait de la compétition à deux jours de la présidentielle ivoirienne de dimanche, Charles Konan Banny a rejoint les ex candidats en lice Amara Essy et Mamadou Koulibaly qui avaient également annoncé leur désistement il y a quelques jours. Ce boycott emmené par trois poids lourds de l’opposition pourrait décrédibiliser la victoire d’Alassane Ouattara donné gagnant de l’élection dès le premier tour. Et ce d’autant plus qu’il pourrait s’accompagner d’un fort taux d’abstention. A une semaine du scrutin, de nombreux ivoiriens n’avaient toujours pas retiré leurs cartes d’électeurs. Or, « plus les chiffres de l’abstention sont importants, plus la tentation de falsifier les résultats est grande » s’inquiète un représentant de la société civile. Afin de limiter les irrégularités, plusieurs institutions internationales dont l’UA, l’UEMOA et la CEDEAO ont dépêché des missions d’observations des élections sur le terrain. Seule l’Union européenne, dont deux représentants ont rendu visite aux observateurs en place ces derniers jours à Abidjan, n’a pas considéré qu’il était nécessaire d’envoyer un mission sur place. « L’UE juge le processus électoral ivoirien fiable et serein » note la même source. Un peu trop vite ?