Niger, signez pour la libération des démocrates!

Les représentations diplomatiques présentes au Niger doivent condamner fermement la restriction de l’espace civique en cours et agir pour la libération immédiate et inconditionnelle des défenseurs des droits humains arrêtés ont déclaré aujourd’hui des organisations de la société civile, y compris Amnesty International, Front Line Defenders, la coalition mondiale  Publiez Ce Que Vous Payez et la campagne Tournons La Page.

Dans une lettre ouverte conjointe, ces organisations de la société civile locale et internationale, expriment leur profonde préoccupation concernant l’arrestation de défenseurs des droits humains nigériens par les forces de sécurité les dimanches 25 mars et 15 avril 2018. Ces arrestations ont eu lieu en lien avec des manifestations organisées par la société civile pour appeler à l’abrogation de la loi de finance 2018 qui prévoit, entre autres, de nouvelles taxes sur l’habitation et l’électricité. Selon les organisations de la société civile, cette loi augmenterait drastiquement le coût de la vie et violerait le droit à bénéficier de conditions de vie décentes pour de nombreuses personnes qui vivent déjà dans la pauvreté. Ces manifestations ont systématiquement été interdites par les autorités.

Pour la libération des démocrates vous pouvez signer la pétition grâce au lien ci-dessous:

https://chn.ge/2HAc8Wu

« La liberté d’expression et de manifestation sont des droits inaliénables protégés par la Constitution et les textes internationaux ratifiés par l’Etat nigérien. Dénoncer les risques de corruption et une possible injustice fiscale ne constitue en aucun cas un motif de détention » a déclaré Suneeta Kaimal présidente du Conseil mondial de Publiez Ce Que Vous Payez.

Depuis le lancement des journées d’action citoyenne par la société civile en janvier 2018, les interdictions de manifester et les arrestations se multiplient au Niger. Pour, Andrea Rocca,  Directeur adjoint de Front Line Defenders « ces actes du gouvernement témoignent d’une volonté de museler les défenseurs des droits humains. Les autorités doivent garantir qu’en toutes circonstances les défenseurs puissent mener à bien leurs activités légitimes en faveur des droits humains, sans craindre des restrictions, y compris le harcèlement judiciaire.».

Bien que les défenseurs des droits humains arrêtés le 25 mars n’aient pas participé aux manifestations, le tribunal de Grande Instance de Niamey les a inculpés deux jours plus tard pour avoir “organisé et participé à une manifestation interdite”, de “complicité d’acte de violence”, “d’agression et de destructions de biens publics”. Ils ont été transférés dans différentes prisons du territoire nigérien, souvent loin de leurs familles. Le 15 avril, trois autres leaders de la société civile ont été interpellés pour les mêmes motifs et placés sous mandat de dépôt pour deux d’entre eux tandis que le troisième a bénéficié d’une liberté provisoire.

Face à cette situation critique, les organisations de la société civile signataires en appellent à une action forte et unanime des ambassades présentes à Niamey en faveur de la libération immédiate et sans conditions des activistes emprisonnés.  « La communauté internationale ne peut plus fermer les yeux sur les violations répétées des droits fondamentaux des défenseurs des droits humains. Sans acte fort de sa part, le gouvernement se sentira conforté dans sa politique répressive actuelle » a affirmé  Laurent Duarte, coordinateur international de la campagne « Tournons la Page. ».

Niger, violents affrontements à Niamey depuis le 15 avril