L’échappée belle d’Issoufou et de Bazoum à Paris

La photo fait le tour du Niger : Mahamadou Issoufou, le Président du Niger, reçu avec son épouse Malika par Emmanuel et Brigitte Macron à l’Elysée. Avec dans l’ombre Mohamed Bazoum

Celui qu’on ne voit pas sur la photo prise sur le perron de l’Elysée, c’est Mohamed Bazoum, le dauphin désigné du Président rose, actuellement en France lui-aussi. En campagne, dit-on, dans les medias parisien, cornaqué par l’agence « Image 7 » de la grande prêtresse de la communication Anne Méaux, qui a défendu les intérèts, dans d’autres vies, du malheureux  candidat à la Présidentielle de 2017 François Fillon ou du plus chanceux  milliardaire qu’est François Pinault.

Parti en « visite de travail et d’amitié » le 14 janvier au matin, accompagné par son directeur de cabinet par interim, Foumakoye Gado, et le ministre de la Défense, Issoufou Katambé, Mahamadou Issoufou n’a pas précisé la durée de ce déplacement.

Bazoum adoubé à Paris

Le 15 janvier, il a déjeuné avec Emmanuel Macron. Il figure sur l’agenda du Président français, entre un dîner avec le Président de la République islamique de Mauritanie, Ould Ghazouani, le 14, et un dîner avec le Président tchadien Idriss Déby, le 18. Une série de repas en prélude, sans doute, au sommet G5-France prévu en février à N’Djamena.

Depuis, on ne sait pas trop ce que Mahamadou Issoufou fait à Paris ni qui il rencontre. Mohamed Bazoum est arrivé quelques jours plus tard. Le 19. On n’en sait pas davantage sur son agenda. Mais on sent clairement qu’ils’agit pour Issoufou d’intronises son candidat à la Présidentielle auprès des dirigeants français.

La neutralité du scrutin écornée

Tout cela nourrit les soupçons d’interventi de la France dans l’élection présidentielle du Niger, dont le deuxième tour est fixé au 21 février. D’autant plus qu’autant Mahamadou Issoufou que Mohamed Bazoum passent pour des protégés de Paris, qui s’est toujours montré très bienveillant à l’égard du régime, quelqu’en soient les dérives.

La députée française Frédérique Dumas, qui suit de très près la politique de la France dans la région, a regretté « un accroc à la neutralité du scrutin ». « C’est un soutien affiché, » a-t-elle dit à Mondafrique. « Mais ce n’est pas étonnant puisque le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, avait lui-même indiqué que cette élection serait un exemple pour l’Afrique avant même le déroulement du premier tour. »

Frédérique Dumas a rappelé « les conditions dans lesquelles s’est déroulé le premier tour des élections au Niger avec des constats documentés de fraude significative, notamment en zone pastorale » et estimé que la France « persiste et signe malgré l’évidence. »