Burkina Faso : les approximations de la justice militaire

Un perle discrète s’est glissée dans un entretien accordé par l’ex président burkinabè Michel Kafando au magazine Jeune Afrique publié le 12 octobre. A la tête du pays pendant plus d’un an après la chute de Blaise Compaoré, cet ancien ambassadeur du Bukrina Faso auprès de l’ONU prétend n’avoir jamais « vu aucun juge » pour parler de l’affaire du putsch de septembre 2015 au cours duquel la garde rapprochée de Blaise Compaoré, le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), avait tenté de renverser le régime de transition. Une déclaration étonnante au vu de l’enquête ouverte par la justice militaire dès mi-septembre 2015 sur la tentative de coup d’Etat. Depuis, 275 parties civiles et 29 témoins auraient été entendus. Kafando a t-il été oublié ? Au cours du putsch, l’ex chef de l’Etat et le premier ministre de l’époque Isaac Zida étaient pourtant au premières loges du putsch le 16 septembre 2015 lorsque le RSP les avait pris en otage en plein conseil des ministres.