Ali Bongo, la guerre des images

Les proches d’Ali Bongo  veulent démontrer à tout prix, en publiant des images du président gabonais, qu’iil se porte le mieux possible au Maroc où il se trouve aujourd’hui. 

Partis le 3 décembre de Libreville et arrivés à Rabat vers 20 heures à bord d’un avion spécial que Mohammed VI avait mis à leur disposition, Pierre-Claver Maganga Moussavou, Emmanuel Issoze Ngondet et Marie-Madeleine Mborantsuo, respectivement vice président,  Premier ministre et présidente de la Cour Constitutionnelle, auraient pu s’entretenir brièvement avec le chef de l’État gabonais à l’hôpital militaire Mohammed-V.  Lequel serait capable de soutenir une conversation. C’est du moins le message subliminal que font passer les photos et une vidéo qui ont été données de cette rencontre.

Tout comme une autre vidéo a été tournée sur une visite du souverain marocain Mohaed VI à son ami Ali Bongo, mais sans aucun son audible.

                           Possible superposition d’images

Pourtant beaucoup s’interrogent sur les réseaux sociaux sur la réalité de ces rencontres. Ce qui est certain, c’est la superposition d’images grace à l’effet « Merge » ou à l’effet « chromaKay » est le trucage le plus facile à réaliser sur n’importe quel logiciel disposant d’effets spéciaux. De tels procédés ont-ils été tentés dans les images tendant à démontrer qu’un Ali Bongo en relativement bonne forme malgré son accident de santé? On peut s’interroger.

Ainsi un rideau encadre la fenêtre se trouve dans la pièce où se trouvent le président Bongo et ses interlocuteurs. Or la  lumière entrante n’éclaire qu’une partie de la pièce. Cette lumière aurait dû parvenir avec la même intensité jusqu’à Ali. Or ce dernier reste en contre-jour, ce qui pousse un certain nombre de sites et de blogs à mettre en cause la réalité de cette rencontre et à émettre l’hypothèse de deux tournages différents.

                                Rumeurs de décès

Depuis un mois, beaucoup d’activistes évoquent désormais la possibilité qu’Ali Bongo serait décédé et que l’annonce de sa mort est une question de jours. Bizarrement aucun membre de sa famille, sauf son épouse, n’a été le voir au Maroc. Pas un chef d’état africain ne lui a souhaité un prompt rétablissement.

             

y

Article précédentLe plaidoyer d’Alpha Blondy pour Blaise Campaoré
Article suivantLe discret voyage de Gaïd Salah dans le Golfe
Nicolas Beau
Ancien du Monde, de Libération et du Canard Enchainé, Nicolas Beau a été directeur de la rédaction de Bakchich. Il est professeur associé à l'Institut Maghreb (Paris 8) et l'auteur de plusieurs livres: "Les beurgeois de la République" (Le Seuil) "La maison Pasqua"(Plon), "BHL, une imposture française" (Les Arènes), "Le vilain petit Qatar" (Fayard avec Jacques Marie Bourget), "La régente de Carthage" (La Découverte, avec Catherine Graciet) et "Notre ami Ben Ali" (La Découverte, avec Jean Pierre Tuquoi)

3 Commentaires

Les commentaires sont fermés.