Gabon, notre portrait du général Brice Oligui Nguema

Portrait officiel de Brice Clotaire Oligui Nguema, chef de L'Etat gabonais.

Quelques minutes après la diffusion des résultats officiels indiquant la victoire d’Ali Bongo, contre toute vraisemblance et alors que le Gabon est coupé du monde et des réseaux sociaux, un groupe de militaires a annoncé mercredi à la télévision l’annulation du scrutin et la dissolution des institutions gabonaises. 

À la tête de la Garde Républicaine du Gabon qui a permis que l’annonce du coup d’Etat, cette nuit, se fasse depuis le Palais présidentiel  , le général Brice  Oligui Nguema fait partie des personnalités les plus influentes de l’armée gabonaise.

Mondafrique dresse un portrait de cet officier gabonais aussi puissant que secret qui est acclamé, ce mercredi matin, par ses troupes.

 

Au Gabon, Brice Clothaire Oligui Nguema est un homme puissant, très puissant. Actuel commandant en chef depuis deux ans de la Garde Républicaine – la célèbre « GR » qui est la garde prétorienne du président Ali Bongo-, ce militaire a su s’imposer comme la clé de voûte de l’appareil sécuritaire du régime et plus encore.

Aide de camp

Fils d’un Officier Général gabonais, Brice Clothaire Oligui Nguema choisit lui aussi le métier des armes très tôt en intégrant l’actuelle Garde Républicaine du Gabon. Formé à l’académie royale militaire de Meknès au Maroc et ayant suivi le stage commando du Centre d’entraînement commando en forêt équatoriale du Gabon, Brice Clothaire Oligui Nguema est vite remarqué par la hiérarchie militaire de la garde prétorienne et devient l’un des aides de camp d’Omar Bongo et le restera jusqu’à sa disparition en juin 2009.

Maître-espion

À l’arrivée d’Ali Bongo au pouvoir, Brice Clothaire Oligui Nguema est envoyé en diplomatie pendant une dizaine d’années. Ainsi, il est attaché militaire à l’ambassade du Gabon au Maroc puis au Sénégal et selon certaines sources, il le vit comme un exil.

Un an après l’Accident Vasculaire Cérébral (AVC) d’Ali Bongo survenu à Ryad en Arabie Saoudite en octobre 2018, le colonel Brice Clothaire Oligui Nguema est rappelé au Gabon où il remplace un autre colonel – Frédéric Bongo – à la tête du service de renseignement de la Garde Républicaine : la Direction Générale des Services Spéciaux (DGSS).

À la tête de la « G.R. »

Six mois après, Brice Clothaire Oligui Nguema est encore promu, mais cette fois-ci à la tête de la Garde Républicaine où il remplace le général Grégoire Kouna. À la tête de la « G.R. », il impulse des réformes en vue de la rendre plus efficace dans sa mission fondamentale : le maintien du régime.

Pour cela, il renforce le dispositif de protection d’Ali Bongo, mais sa réforme la plus marquante est sans doute le développement de la Section des Interventions Spéciales (S.I.S – une unité spéciale placée sous l’autorité directe d’Ali Bongo, ndlr.) qu’il fait passer d’une trentaine à plus de 300 éléments (avec près de 100 tireurs de précision !), qu’il dote d’équipements de pointe et dont il compose même le chant ! Un chant qui dit entre autres : « Je défendrais mon président avec honneur et fidélité », tout un programme !

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Propriétaire millionnaire !

Mais Brice Clothaire Oligui Nguema est aussi dans les « affaires ». Ainsi, il dispose de plusieurs propriétés aux États Unis d’Amérique d’une valeur de plus d’un million de dollars selon une enquêtede l’Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP) de 2020. En 2018, par exemple, il a acheté – en cash ! – une propriété à Silver Spring dans le Maryland à 447. 000 dollars !

À l’approche des élections présidentielles au Gabon, Brice Clothaire Oligui Nguema avait la charge de consolider le pouvoir d’Ali Bongo pour préparer l’avènement de son fils. Du moins officiellement

Apparemment cet officier supérieur a failli dans sa mission. À moins qu’il n’ait retourné sa veste et participé au coup d’Etat auquel on a assisté dans la nuit de mardi à mercredi.

Comme l’annonce de la destitution d’Ali Bongo a eu lieu dans la cour même du Palais présidentiel (Le palais Rénovation), une forteresse protégée justement par la garde républicaine, on peut penser que le deuxième scénario est le plus plausible. On devrait reparler du général Oligui Nguema dans les heures et les jours qui viennent.

 

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9 Commentaires

  1. Ce que ne dit pas votre article , c’est que ce Général fzit partie de la famille et du clan Bango ey qu’il est un affairiste
    Je pense que le clan Bango gardera la lain sur ce oays

  2. Coup d’état de la garde présidentielle au Niger. Coup d’état de la garde républicaine au Gabon. Ça pourrait donner des idées à la garde rapprochée de Kim Jong-un.

  3. Selon Lola Rinel chercheuse Francaise: ces systemes Neocoloniaux ont genere des Mafias et une defaite des promesses democratiques.
    Et d ‘apres un chercheur cameronnais: la France est complice et n’a entrepris aucune sanction contre ces systemes mafieux en Afrique francophone.
    Peut etre au risque de tout perdre en afrique,surtout au Gabon ,ou elle est bien incrustee,la france va laisser faire ce coup d’etat pour maintenir sa place dans ce pays et proteger ses interets: enfin toutes les options sont possibles.

  4. Good guess Mr Axel Samba,bonne nouvelle pour le peuple Gabonais,toute fois esperant que ces generaux assument leurs responsabilites et vont vers une transition politique et des elections propres et honnetes ,comme ca ete fait en Espagne de Franco,au Portugal,et en Grece.wait and see…………..
    De meme en Algerie ou le General Gaid Salah qui a renverse le president Bouteflika et n’a pas ecoute les millions d’Algeriens du HIRAK ,et a trahi le peuple et parachute le plus mauvais des president Algeriens depuis 1962: et vogue la galere…………….

  5. Quelque soit la façon d’empêcher cette famille Bango, avant her Omar Bongo et hier Ali Bongo de continuer à exploiter les fils du Gabon, l’essentiel est d’avoir une sorte d’alternance au pouvoir afin de penser réellement au peuple et de dégager l’ancien colonisateur.
    VIVE LE GABON LIBRE

  6. WoW!! Mes prévisions se sont réalisées. Il y’a quelques semaines je lisais cet article, et j’avais commenté ça (au dessous ) en disant justement que « ce commandant pouvait entrer dans l’histoire en organisant un coup d’état, à organiser des élections démocratiques, remettre le pouvoir au civil (…) », et voilà aujourd’hui le 30/08/2023, cela s’est réalisé, c’est très bien, peu importe ses motifs, mais au moins mettre fin à cette dynastie, c’était le moindre mal.

  7. l’heure n’est pas a désigné qui doit assurer la transition etant donner déjà la population gabonaise n’a toujours pas les résultats du scrutin précèdent.
    placer ce Mr comme président d’une transition alors que nulle personne n’etait sur le fauteuil présidentiel rélève d’un coup de force.il était tout naturel que l’armée prenne ses responsabilités suite a la mascarade électorale que le PDGistes, le gouvernement, cours constitutionnelle et bien d’autres instititions avaient mis en place afin de reconduire au commande du Gabon les clans Bongo,mborantsuo etc..
    cependant cela confère pas au général Oligui la place de président de transition.il serait judicieux sous le controle de l’armée de r organisée une élection ou encore du moins mettre en place une commission afin de désignier un membre de la société civile comme président de la transition.

  8. Ce général de la GR pouvait faire la différence et marquer à jamais l’histoire politique du Gabon moderne s’il organisait un putsch en renversant cette famille présidentielle dynastique Bongo Ondimba au pouvoir depuis plus d’un demi siècle, et ensuite en assurant la transition politique, organiser des élections démocratiques présidentielles, remettre le pouvoir au vainqueur et lui-même plus tard revenir comme civil et candidat et c’est sûr qu’il gagnera les élections à ce moment car il sera vu comme un libérateur, il sera comme John Rawlings du Ghana ou Amani Toumani Touré du Mali.
    Ce n’est pas pour faire l’apologie du putsch mais dans des situations comme le Gabon ou le Togo, l’alternance démocratique n’est pas possible, car toutes les institutions sont verrouillées.
    L’autre raison qui doit motiver ce général à faire le putsch c’est qu’il doit savoir que dans des pouvoirs politiques comme celui de Ali Bongo, il a beau servir Ali Bongo avec loyauté et fabriquer des chansons à sa gloire ou augmenter le nombre des unités, rien n’est sûr, il (ce général) pourra un jour finir en prison comme Brice Laccruche, l’ancien tout puissant directeur du Cabinet de Ali Bongo, ou même il pourra retourner en exil comme avant, car si Ali Bongo l’a fait pour son demi frère Frédéric Bongo, c’est lui Nguema qu’il n’hésitera pas à débarquer, il doit réfléchir à quelque de marquant de sa carrière dans la vie politique de son pays pour rester dans l’histoire (sinon il sera oublié comme les autres généraux de pacotille qui ont servi loyalement cette famille Bongo malgré l’argent volé, personne ne reconnaît leurs actions de bravoure car leurs actions de bravoure n’ont été que pour la gloire d’une seule famille et non d’un peuple), au lieu de continuer à voler l’argent, il a déjà assez volé.

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