Afrique - Mondafrique https://mondafrique.com/tag/afrique/ Mondafrique, site indépendant d'informations pays du Maghreb et Afrique francophone Sun, 07 Dec 2025 07:22:10 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://mondafrique.com/wp-content/uploads/2017/11/logo_mondafrique-150x36.jpg Afrique - Mondafrique https://mondafrique.com/tag/afrique/ 32 32 La restitution des biens culturels à l’Afrique https://mondafrique.com/loisirs-culture/notre-serie-sur-la-restitution-des-biens-culturels-a-lafrique-6/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/notre-serie-sur-la-restitution-des-biens-culturels-a-lafrique-6/#comments Sun, 07 Dec 2025 07:14:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=72673 Nous avons rencontré Jean-Yves Marin, l’un des premiers conservateurs en France à avoir œuvré dès les années 1990 pour une vraie collaboration avec les professionnels africains,[1] et le juriste Vincent Négri qui a collaboré avec Bénédicte Savoy et Felwine Sarr pour la rédaction du rapport remis au président Emmanuel Macron en 2018. Avec eux nous […]

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Nous avons rencontré Jean-Yves Marin, l’un des premiers conservateurs en France à avoir œuvré dès les années 1990 pour une vraie collaboration avec les professionnels africains,[1] et le juriste Vincent Négri qui a collaboré avec Bénédicte Savoy et Felwine Sarr pour la rédaction du rapport remis au président Emmanuel Macron en 2018. Avec eux nous faisons le point sur le mouvement mondial autour des restitutions et sur l’évolution de la situation juridique en France.

L’auteur de cette série sur « Mondafrique » est Alexandre Vanautgaerden, historien et historien d’art

 

Jean-Yves Marin est consultant en Musée et Patrimoine basé à Genève. Il a été successivement directeur du Musée de Normandie à Caen et des Musées d’art et d’histoire de Genève jusqu’en 2019. Président du comité français de l’ICOM de 1992 à 1998 il est l’un des auteurs du Code de déontologie des musées (ICOM). Il enseigne la muséologie et les relations internationales du patrimoine à l’université Senghor d’Alexandrie.

La restitution du patrimoine africain ne concerne pas que l’Afrique

 

Skanda sur un paon, Xe siècle. Cette sculpture fait partie des 30 biens culturels remis officiellement à l’ambassadeur du Cambodge aux États-Unis le 8 août 2022.

Les digues sont en train de céder. Partout, on sent que la procrastination qui était la règle de conduite dans de nombreux musées ne tient plus. Ce problème des restitutions, nous l’avons traité essentiellement à partir du point de vue africain, mais la question est beaucoup plus générale, nous dit Jean-Yves Marin.

L’Amérique du Sud depuis longtemps est particulièrement active dans ce domaine. Les différents présidents des Mexicains se déplacent lors de leurs voyages diplomatiques avec des conservateurs de musées qui réclament des restitutions. Le président actuel du Mexique, Andres Manuel Lopez Obrador, en a fait un cheval de bataille depuis sa prise de fonction en 2018. En 2021, l’exposition « La grandeur du Mexique » (« La Grandeza » de México), présentait 1500 pièces sur deux sites, dont le musée national d’Anthropologie.

Près de la moitié des œuvres étaient exposées pour la première fois dans leur pays d’origine, prêtées ou restituées par des pays ou des collectionneurs européens. L’exposition organisée dans le cadre du bicentenaire de son indépendance, marquait aussi les 500 ans de la conquête de Tenochtitlan-Mexico par les Espagnols en 1521.

La réflexion des Mexicains est identique à celle des Africains : l’histoire de ce pays n’a pas commencé [avec l’arrivée des Occidentaux] il y a à peine 500 ans. Cette lutte des Mexicains, comme des Africains, répond à ce phénomène d’acculturation bien décrit par Amadou Hampaté Bâ :[2]

Une entreprise de colonisation n’est jamais une entreprise philanthropique, sinon en paroles. L’un des buts de toute colonisation, sous quelques cieux et en quelque époque que ce soit, a toujours été de commencer par défricher le terrain conquis, car on ne sème bien ni dans un terrain planté, ni dans la jachère. Il faut d’abord arracher des esprits, comme de mauvaises herbes, les valeurs, les coutumes et cultures locales pour pouvoir y semer à leur place, les valeurs, les coutumes et la culture du colonisateur, considérées comme supérieures et seules valables.

Le long travail qui débute avec les indépendances consiste à replanter ces « mauvaises herbes », incarnées aujourd’hui par les artefacts des musées. En 2021, après trois années, le Mexique avait récupéré déjà 5746 biens du patrimoine historique. [3] Les plaintes du gouvernement mexicain lors de ventes publiques sont maintenant devenues systématiques. Elles n’aboutissent pas encore, car deux logiques bien connues s’affrontent : le droit et la morale, qui évoluent dans deux mondes qui se chevauchent rarement.[4] Les législations occidentales exigent la démonstration de la provenance illégale des pièces mises en vente, tandis que les Mexicains déclarent que c’est peut-être légal, mais ce n’est certainement pas éthique. Parfois, cette logique est inversée, ainsi aux États-Unis, un Tribunal de Floride a jugé le 7 octobre 2009 que le propriétaire d’un sarcophage égyptien avait à charge de prouver que cet objet n’était pas volé.[5] C’est un cas isolé.

Un mouvement international

Les États-Unis ont été la première nation à établir une législation nationale complète exigeant que les musées et les agences fédérales rapatrient les objets culturels aux communautés indigènes. Les efforts visant à promulguer une loi fédérale sur le rapatriement aux États-Unis ont commencé en 1986, lorsque le chef religieux cheyenne William Tallbull a découvert que le Musée national d’histoire naturelle de la Smithsonian Institution détenait les restes de 18 500 Amérindiens.[6] La justice de l’État de New York s’est récemment engagée dans une vaste restitution d’œuvres : de l’été 2020 à la fin 2021, plus de 700 pièces ont été rendues à 14 pays, dont le Cambodge, l’Inde, le Pakistan, l’Égypte, l’Irak, la Grèce ou l’Italie. Le collectionneur américain Michael Steinhardt a ainsi été forcé de restituer en 2021 environ 180 antiquités volées ces dernières décennies, d’une valeur totale de 70 millions de dollars. Pas plus tard que la semaine dernière, le 8 août, la justice américaine a restitué au Cambodge 30 œuvres d’art khmères volées dans les temples d’Angkor.

Ce mouvement est également intra-européen. L’Islande, par exemple, après près de sept siècles de colonisation, a déclaré son indépendance en 1944 à la faveur de l’occupation nazie de sa métropole le Danemark. Les manuscrits des sagas ont immédiatement fait l’objet d’une demande de restitution à laquelle les autorités danoises ont opposé les arguments traditionnels, bien connus des Africains, dans ce type de conflit postcolonial : l’incompétence de l’Islande pour leur conservation et leur mise en valeur ainsi que l’inaliénabilité des trésors nationaux danois. La volonté politique aura cependant raison de ces obstacles et les sagas ont été rendues progressivement à l’Islande à partir de 1971. Cette aventure de la restitution des sagas à Reykjavik est connue dans le pays comme « La patrie des manuscrits ».[7]

Utimut, « le retour » : l’exemple du Groenland

Représentations sculptées de tupilaks (êtres maléfiques) exposées au Musée national du Groenland à Nuuk.

Il est intéressant de se pencher sur un autre cas de restitution de la part du Danemark. Utimut, ou « retour » en groenlandais, est le processus pluriannuel suivi par le Danemark et le Groenland pour établir une répartition équitable de l’art et des artefacts groenlandais entre le Danemark et son partenaire du Commonwealth danois. Le Musée national danois (Nationalmuseet) est le siège des plus grandes collections au monde de ces artefacts, non seulement des habitants scandinaves du Groenland de l’ère viking, mais aussi de vestiges inuits anciens et de matériel ethnographique du XIXe siècle. Ce « processus Utimut » a permis de ramener au Groenland une part équitable du matériel culturel groenlandais et d’établir le musée national et les archives modernes du Groenland à Nuuk.[8] Le retour initialde 204 aquarelles au Groenland par le musée national du Danemark en 1982 n’était que la première étape, symbolique, d’un processus de coopération qui a abouti au transfert légal de milliers d’artefacts.

Les premières demandes du Groenland pour le retour des matériaux collectés dans le Musée national ont été faites dès 1913. Une deuxième demande officielle a également été refusée en 1953. En 1979, le Groenland est devenu un territoire autonome au sein du Royaume du Danemark. Un gouvernement a été établi, représentant tous les habitants du Groenland, dans lequel les peuples d’origine inuit représentent plus de 80 % de la population. Le corps législatif a immédiatement voté la création d’un musée national, mais le Groenland manquait d’objets, de documents et d’un espace physique approprié pour les stocker. La législation a toutefois permis d’entamer un dialogue avec le musée national du Danemark, qui a débouché sur le processus Utimut.

L’une des raisons pour lesquelles le processus a réellement fonctionné est qu’il était organisé en comités au sein desquels les membres des musées et les universitaires, et non les personnes nommées par le pouvoir politique, détenaient la majorité et empêchaient le processus de s’enliser en cas de problème. Le transfert effectif d’objets, d’archives et d’informations s’est fait de manière progressive, en traitant une région ou une période historique à la fois. Entre le début du processus Utimut et 2001, environ 35 000 objets ont été transférés aux institutions groenlandaises, couvrant toute la préhistoire du Groenland jusqu’en 1900. Bien qu’il reste au Danemark environ 100 000 objets archéologiques et ethnologiques provenant du Groenland, les collections groenlandaises sont complètes et entièrement représentatives. Des copies des documents d’archives associés aux objets sont conservées à la fois par le Danemark et le Groenland.

L’ouvrage Utimut, Past Héritage – Future Partnerships – Discussions on Repatriation in te 21st Century documente une conférence internationale sur le rapatriement en 2007. Sa publication en ligne est une enquête mondiale sur les questions de rapatriement, avec des contributions de vingt et un auteurs. Daniel Thorleifsen, qui a organisé la conférence d’Utimut, y décrit dans la préface du volume son origine culturelle comme celle d’« un Inuit groenlandais, membre de la communauté mondiale » (being a Greenlandic Inuit and a member of the world community) :

Aujourd’hui, j’ai choisi de croire que cette appropriation d’artefacts à l’époque coloniale au Groenland a été faite de bonne foi, manifestement avec la volonté de sauver de l’oubli un patrimoine culturel inuit en voie de disparition. Cette appropriation devait en outre profiter à la science dans l’étude du développement et de l’évolution de l’homme.

Le fait que cette appropriation ait en réalité contribué à l’effacement progressif de la culture inuit est une autre histoire que je n’aborderai pas en détail ici, car notre objectif pour la conférence sur le rapatriement du patrimoine culturel n’est pas de faire des reproches aux anciennes puissances coloniales. Nous voulons plutôt envisager une collaboration et un partenariat futurs sur ces questions.

Dans l’ouvrage Utimut, l’objectif premier du rapatriement ne devrait jamais être le transfert lui-même, mais l’établissement d’une relation de travail qui puisse être bénéfique à toutes les parties, dont le partage des connaissances dans le cadre de futurs projets de recherche ou d’expositions. Les auteurs yexplorent une variété de structures alternatives pour le rapatriement et le partage des objets et des ressources. Plusieurs articles s’attachent à élargir le concept de rapatriement afin d’englober des avantages non tangibles tels que le partage de l’autorité sur les objets et la manière de les expliquer. Un autre article traite des défis que le rapatriement pose à l’archéologie et aux autres sciences lorsque la communauté d’origine détourne ou détruit les objets rapatriés. La publication traite également des situations de rapatriement dans la pratique, des informations utiles qui sont absentes de nombreuses discussions sur la politique des biens culturels. La publication fournit des informations et des leçons qui peuvent être appliquées, directement ou indirectement, à une grande variété de problèmes de rapatriement dans le monde.[9]

Comme l’exprime Jean-Yves Marin, il y a un bien un réveil mondial sur ces questions de restitution, dans lequel l’Afrique a pris le leadership, alors que jusqu’il y a peu elle était à la traîne.

Une visite immersive (et subversive) du British Museum, racontée par les peuples à qui les objets ont été dérobés.

Présentation sur l’Internet de l’application « The Unfiltered History Tour ».

Ce mouvement qui s’amplifie tous les jours a même obligé le British Museum en juin dernier à entrouvrir la porte d’une discussion sur le partage des marbres du Parthénon avec la Grèce, après des décennies de refus obstiné.[10] La pression populaire en Angleterre contre la position du British Museum est tangible. Le journal The Guardian qui ouvre ses colonnes à ses lecteurs a publié en juin dernier un billet du libraire David Simmonds, qui relate avec esprit sa visite chez un ancien conservateur du British Museum, l’archéologue Harold Plenderleith en 1997. Après avoir commis « l’erreur » de lui demander son avis sur le rapatriement des marbres du Parthénon, M. Plenderleith s’emporta avec tellement de véhémence qu’il dut regagner le lit.[11] Le British Museum finira lui aussi par céder. Il ne pourra plus faire illusion longtemps. Dan Hicks avait titré avec ironie son ouvrage en 2020 sur les « bronzes » du royaume du Bénin au Nigeria conservé à Londres : The Brutish Museums. À l’heure du mouvement Black Lives Matter, l’opinion publique aura raison, tôt ou tard, du Board of Trustees qui régente le British Museum, et oppose une injustice légale à une juste réclamation.

Un des projets de contestation les plus stimulants a été récemment de concevoir un guide numérique de visite en réalité augmenté, portant un regard provocant et anticolonial sur la collection du British Museum. C’est une visite du musée racontée par les communautés dont les artefacts exposés ont été pillés. « The Unfiltered History Tour » est un guide du musée de Londres, qui propose aux visiteurs une expérience immersive au travers des objets contestés du musée, de leur origine et de la manière dont ils ont été obtenus. Les visiteurs du musée sont ainsi invités à scanner les objets exposés – comme la pierre de Rosette – pour être transportés à l’heure et au lieu de provenance via des filtres Instagram AR. Grâce à cette expérience, les utilisateurs peuvent également écouter des guides audio racontés par des personnes des pays d’où proviennent les artefacts.[12]

#BringBackNgonnso : les réseaux sociaux au cœur du principe de restitution

Un manifestant camerounais demandant le retour de la statue Ngonnso se tient devant le Forum Humboldt lors de l’ouverture du Musée ethnologique Humboldt et du Musée d’art asiatique, le 22 septembre 2021 à Berlin, en Allemagne. Photo : Sean Gallup/Getty image.

La pression populaire qui oblige les États à considérer l’éthique et non plus seulement le droit est à l’œuvre dans la restitution prochaine par l’Allemagne au Cameroun de la statue connue sous le nom de Ngonnso, statue de la fondatrice et première reine mère du royaume Nso. Pendant trois décennies, la sculpture a été réclamée en vain au musée Dahlem à Berlin, puis au Humboldt Forum aujourd’hui.

Les Nso et leurs sympathisants et sympathisantes ont envisagé plusieurs options pour ramener la statue chez eux, y compris la voler au musée allemand ou demander son prêt. Les appels à la restitution lancés par le chef suprême des Nso, le NSODA et l’action des activistes comme Sheey Shiynyuy Gad et Joyce Yaya Sah n’ayant donné lieu à aucune réaction concrète, il a été décidé de changer de stratégie.

Sylvie Njobati, l’initiatrice de la campagne sur les réseaux sociaux #BringBackNgonnso, qui avait pour but de toucher directement la société civile en Allemagne, sans passer par leur représentant politique.

Une campagne sur les réseaux sociaux a été lancée par Sylvie Njobati en mai 2021 : #BringBackNgonnso. Son raisonnement était le suivant :

Notre idée était que la campagne en ligne crée la connexion entre le peuple Nso et les Allemands afin qu’ils se parlent entre eux. Je me suis rendu compte que le peuple Nso ne s’adressait pas directement aux bonnes personnes, ni à une personne en particulier, mais écrivait des lettres adressées à « qui de droit ». C’est donc grâce à Twitter que nous avons pu entrer en contact avec d’autres interlocuteurs en charge des collections et du contexte colonial.

Nous avons utilisé Twitter pour la communauté allemande parce qu’ils sont surtout sur ce réseau. Comme il était également nécessaire de sensibiliser le peuple Nso, les Camerounais et Camerounaises et l’Afrique dans son ensemble, nous nous sommes concentrés sur Facebook.

Il y a eu suffisamment de pression de la part des gens, notamment la société civile allemande, sur les réseaux sociaux. Il ne s’agissait pas seulement du post mais de l’utilisation d’outils multimédias pour influencer le débat.

Le mois dernier, la Stiftung Preußischer Kulturbesitz (Fondation du patrimoine culturel prussien, SPK) a permis le retour de Ngonnso, faisant de ce retour la toute première restitution au Cameroun. La Fondation a également indiqué qu’elle allait restituer 23 pièces à la Namibie et quelques objets à la Tanzanie. Twitter en Allemagne, Facebook en Afrique, deux réseaux sociaux alliés pour obtenir en quelques mois ce que des années de lettres diplomatiques n’avaient pu obtenir…[13]

Au tour des collectionneurs privés maintenant !

André Breton dans son atelier au 42, rue Fontaine à Paris. Juin 1965. Photo : Sabine Weiss

Pour l’instant dans cette chronique, j’ai relaté essentiellement ce qui se déroulait dans les collections publiques. Il y a pourtant un continent oublié, qui est celui des collections privées. C’est, selon Jean-Yves Marin, le thème de l’avenir.

En 2003, la restitution volontaire d’un masque de cérémonie aux indiens Kwakwa-ka waks du nord-ouest des États-Unis par Aube Elleouet, la fille d’André Breton, marqua un tournant dans la relation entre collectionneurs et pays sources. Elle porte désormais un nouveau nom, elle a été rebaptisée « U’Ma » (« Celle-qui-a-rendu »), par les descendants de la tribu indienne originaire des îles situées au nord-est de Vancouver.[14] L’une des plus importantes collections au monde d’art africain en mains privées se trouve à Genève : la Fondation Barbier-Mueller. Comme les collections publiques, elle possède de nombreuses œuvres arrivées de façon illicite en Europe. Si pour l’instant rien ne bouge pour cette collection depuis les décès récents de Monique et Jean Paul Barbier-Mueller, ailleurs, certains collectionneurs passent à l’acte. Le 26 juillet dernier une collection imposante de 2522 objets pré-hispaniques a été restituée au Mexique par une famille de Barcelone.[15] La plus vaste collection d’art khmer en mains privées va bientôt, elle aussi, retourner au pays. Nawapan Kiriangsak, la fille du collectionneur Douglas Latchford, va restituer une centaine de sculptures, bijoux, couronnes d’or, d’une valeur de plus de 50 millions de dollars, acquise durant la guerre civile, puis sous le régime des Khmers rouges. Décision courageuse qui met fin à l’errance d’objets qui n’auraient jamais dû quitter le Cambodge. Cette collection trouvera place dans un musée public à Phnom Penh, dans lequel sera distinguée la mémoire de Douglas Latchford qui, en homme de son temps, s’estimait « sauveur d’objets perdus dans la jungle ».[16]

Certains collectionneurs commencent à se poser des questions, et si ce n’est eux ce sont leurs héritiers. Parfois, d’un point de vue éthique, parfois par embarras. Il ne sert pourtant à rien de culpabiliser ces héritiers, des actions de médiation sont plutôt à mener pour leur expliquer que ces collections ont été constituées à une époque dans laquelle l’on cohabitait avec « innocence » avec une partie du marché de l’art qui importait des œuvres pillées. Mais, aujourd’hui, notre « innocence » a disparu. Nous devons accorder nos actes avec le monde, en conformité avec l’esprit du temps.

Il faut maintenant s’allier avec ces grands collectionneurs, pour qu’ils puissent envisager la voie de la restitution. Il est inutile de juger nos aînés, qu’ils aient officié dans le monde privé ou dans l’administration publique, à partir de ce que nous vivons et savons en 2022. Pendant longtemps, il y a eu à la tête des musées des hauts fonctionnaires français qui, de bonne foi, ont défendu en priorité les intérêts de la France. Leur attitude était identique qu’ils négociaient des tomates, des armes, des haricots verts ou des œuvres d’art. C’est pourquoi la transgression du discours du président français à Ouagadougou est bien un acte fort. Il fallait oser le prononcer. Emmanuel Macron a-t-il mesuré à quel point il allait à l’encontre de ses troupes en « provoquant une rupture avec la doctrine française qui jusqu’alors reposait sur l’inaliénabilité et l’imprescriptibilité des collections publiques, arrimées au droit de la domanialité publique » ?[17]

Quid des pays africains qui ne réclament rien ?

Certains pays africains pour l’instant ne réclament rien, comme le Gabon, ou le Cameroun, bien qu’une part importante de leur patrimoine soit conservée à Genève dans la collection de Jean Paul Barbier-Mueller, grand collectionneur de masques et fervent opposant aux restitutions. Ces deux États ont conservé, pour leur part, de nombreuses collections au pays. Leur position actuelle est de vouloir d’abord s’occuper de celles.ci, pour les réclamations, on verra après. D’autres, comme le Congo-Brazzaville, qui ne se préoccupait pas de restitution, sont dans une démarche de valorisation de leur patrimoine qui, tôt ou tard, posera la question. Le Musée national du Congo (fermé) a été pillé lors de la guerre civile de 1997. Beaucoup d’œuvres ont été perdues, il faut reconstituer ce patrimoine national. Mais depuis, plusieurs musées ont été créés. Fin 2018, le Musée du Cercle africain est inauguré à Pointe-Noire, parrainé par l’Unesco. Il a été financé par une compagnie pétrolière, Eni. Une autre compagnie pétrolière, Total, a financé la même année le Musée Mâ Loango de Diosso.

L’année précédente, le musée Kiebe-Kiebe était inauguré sur le domaine présidentiel de N’Gol’Odoua, près d’Édou, le village natal de Denis Sassou Nguesso.[18] L’aménagement de ces musées, et la restauration du musée national du Congo feront naître certainement une nouvelle dynamique.

Les solutions juridiques discutées actuellement en France

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Vincent Négri est juriste, chercheur à l’Institut des Sciences sociales du Politique (UMR 7220), École Normale Supérieure Paris-Saclay. Ses travaux et publications portent sur le droit international et le droit comparé de la culture et du patrimoine, ainsi que sur les interactions entre normes et cultures. Il est engagé dans des travaux interdisciplinaires entre droit, anthropologie et philosophie. Il intervient comme expert auprès de l’UNESCO, de l’UNIDROIT, de l’ICCROM, de l’ICOM et de la CEDEAO.

 

Pour terminer ce panorama, échangeons avec Vincent Négri à propos de la situation juridique en France, quatre ans après la remise du rapport Sarr-Savoy, auquel il collabora en sa qualité de juriste. Rappelons que toute la problématique au niveau du droit repose sur le système de domanialité publique en France qui rend les biens inaliénables et imprescriptibles.[19] Ce sont deux verrous qui cadenassent la problématique depuis 1792. Et même au-delà, certains juges n’hésitant pas à considérer que le domaine de la couronne, devenu le domaine public, fait partie du même ensemble. La question auquel répond le rapport est la suivante : doit-on restituer en s’affranchissant de ce régime de domanialité publique ou en le préservant ? Avant 2018, les décisions en France ont fait appel à un régime d’exception, qu’il s’agisse du retour des têtes maories ou de la dépouille mortelle de Saartjie Baartman en Afrique du Sud[20]. Les auteurs du rapport ne désiraient pas poursuivre dans cette voie, même si elle fut adoptée encore pour la restitution du Trésor de Béhanzin ou du sabre avec fourreau dit d’El Hadj Omar Tall.[21]

Dans le rapport de 2018, Vincent Négri avait proposé une alternative intéressante.[22] Le système juridique est souvent présenté comme une pyramide, avec au sommet la constitution qui pose les grands principes du système, institutionnels et juridiques ; de ces principes découlent les lois qui doivent être conformes à la constitution ; et, des lois, découlent les règlements d’application. La proposition de recourir à des traités internationaux présente l’avantage de se nicher entre la constitution et la loi. Dans un tel système pyramidal, si un État conclut un traité international (et qu’il accepte donc d’être lié juridiquement avec un autre État), les obligations juridiques qui découlent du traité sont proches du sommet de la pyramide.

Un traité international qui traite de restitution ne supprime pas la domanialité, il l’enjambe. Sans toucher au statut des collections publiques, on considère que ce statut ne s’applique plus parce qu’on restitue l’objet. La solution du traité aurait permis de nouer un processus de restitution qui laisse intact, dans son libellé et dans sa perception publique, la notion de collection publique.

Cette proposition a été perçue comme beaucoup trop ouverte. On a craint un effet d’entraînement, et pensé qu’en introduisant cette fluidité, il aurait suffi à un État de revendiquer une restitution pour que, automatiquement, s’enclenche le processus. Personnellement, nous dit Vincent Négri, je pense que cela n’aura jamais été le cas. Dans un processus de négociation bilatérale il y a deux parties. Si la France considère qu’une demande de restitution n’est pas justifiée, disproportionnée ou inadéquate, libre à elle de décliner. Il n’y a pas d’obligation de discuter une restitution. Mais, les mentalités ne sont peut-être pas encore mûres. Dans le code du patrimoine on encadre les acquisitions dans l’idée qu’elles entrent dans le domaine public, jamais on n’a pensé qu’il fallait encadrer la sortie. Il y a donc un changement de paradigme qui doit être opéré. Cela prendra plus de temps que ce que l’on pensait.

Le Sénat introduit une proposition de loi

Le parlement, inquiet de savoir qui exercera le contrôle sur la décision de restituer (le parlement ou le gouvernement), décida de refuser la solution des accords bilatéraux. De leur point de vue, ils craignaient que ces restitutions soient le fait du prince. On peut comprendre l’argument, mais un accord bilatéral n’est pas le fait du prince, c’est une procédure négociée. Il est fatalement co-construit avec l’État qui interpelle la France. Quoi qu’il en soit, le Sénat a adopté en janvier 2022 une proposition de loi relative à la circulation et au retour des biens culturels appartenant aux collections publiques. La proposition est constituée de deux articles : le premier instaure un Conseil national de réflexion sur la circulation et le retour de biens culturels extra-européens, le second traite des restes humains patrimonialisés.[23] La proposition a été transmise à l’Assemblée nationale.

Un projet de loi-cadre préparé par le président français

Pendant ce temps, le président Emmanuel Macron a projeté une loi-cadre qui permettrait de sortir de l’impasse des procédures d’exceptions adoptées jusqu’à présent, car sinon il faudrait plusieurs dizaines d’années pour répondre aux demandes de restitution. Le président a confié à l’ancien directeur du Musée du Louvre Jean-Luc Martinez, devenu ambassadeur pour la coopération internationale dans le domaine du patrimoine, une mission de réflexion sur cette loi-cadre et sur le trafic illicite. Mais, à la surprise générale, le 23 mai 2022, Jean-Luc Martinez est mis en garde à vue dans le cadre d’une affaire de trafic d’antiquités et mis en examen peu de temps après pour « blanchiment et complicité d’escroquerie en bande organisée » ; il lui est reproché d’avoir manqué de vigilance face aux incohérences qui apparaissent dans les certificats accompagnant une stèle en granit rose gravée au nom du pharaon Toutânkhamon et exposée au Louvre Abu Dhabi, et quatre autres objets.[24] Même relevé de sa mission sur le trafic illicite, il y a fort à craindre que son rapport sur la loi-cadre ait perdu toute autorité dans ce contexte.[25] Heureusement, pour la question des restitutions, on est en début de mandature pour Emmanuel Macron, il pourra relancer ce projet à l’automne quand les choses se seront tassées. Remarquons que la proposition de loi du Sénat d’instituer un organe consultatif, si elle est approuvée par l’Assemblée nationale, ne s’oppose pas au projet de loi-cadre. Il est d’ailleurs fort probable que ce Conseil national soit inséré dans le projet de loi-cadre du président.

Le temps du pragmatisme

Nous avons souligné l’impact et l’audace du discours de Ouagadougou, mais aujourd’hui, il convient d’être pragmatique pour que les restitutions se concrétisent. Ne pas empiler les démarches, projets et résolutions comme l’UNESCO a pu le faire. Depuis la fameuse intervention du président Mobutu Sese Seko en 1973, évoqué dans le second volet de cette série,[26] il y a eu pas moins de 29 résolutions de l’UNESCO traitant du retour et de la restitution de biens culturels. En 1973, pour Vincent Négri, le Président Mobutu parle d’abord au continent africain. Dans le texte de la résolution 3187 (XXVIII) du 18 décembre 1973, on parle de juste réparation du préjudice commis.[27] Sur le plan du droit international, le président du Zaïre se frappe la tête contre un mur, car la réparation ne peut intervenir qu’en conséquence d’un acte illégal. Cela suppose qu’un jour le droit contemporain déclarera de façon rétroactive que la colonisation a été illégale. On peut le souhaiter, mais juridiquement, cela n’arrivera jamais, sinon cela remettrait en cause le système sur lequel s’est bâti les Nations Unies depuis 1945. Dans le même esprit, quand Emmanuel Macron déclare à Alger que la colonisation est un crime contre l’humanité, d’un point de vue moral on peut être d’accord avec lui, mais d’un point de vue juridique c’est sans effet. Il peut être séduisant qu’un candidat en campagne ait l’aplomb de proclamer cela, mais après son discours, Emmanuel Macron sait pertinemment que juridiquement ce n’est pas vrai. Il ne vient pas à Alger pour faire du droit, il s’y rend pour afficher des positions politiques, ce n’est pas pareil.

Il faut donc que l’on profite de la médiatisation qu’a apportée ce discours de 2017 au sujet des restitutions pour, enfin, mettre en œuvre un partenariat équitable, et tirer parti du nouvel élan qui souffle dans la société civile, et chez les jeunes conservateurs du patrimoine. Vincent Négri rapporte que lorsqu’il travaillait avec Felwine Sarr et Bénédicte Savoy, il pensait naïvement que les forces politiques de gauche seraient favorables aux restitutions, contre les opinions des partis de droite. Cette vision est erronée. Les partisans ou les adversaires des restitutions se retrouvent dans les deux camps (ainsi qu’au centre). Les prises de position dans ce débat sont plus générationnelles que politiques. Vincent Négri rapporte que lorsqu’il donne cours à l’Institut national du patrimoine, pour les jeunes conservateurs, cette question des restitutions n’est plus un sujet de crispation.

Dans son article « Restituer le patrimoine culturel africain », Vincent Négri propose une représentation inédite de la figure de Dame Justice. Une allégorie nouvelle qui porterait les attributs de l’injustice légale et du droit supralégal pour illustrer le conflit suivant : comment mettre en question la validité juridique de normes qui produisent une injustice. Des actes ont été commis dans le passé en toute légalité, mais nous éprouvons aujourd’hui l’intensité du conflit qu’ils génèrent entre ce que nous ressentons moralement, comprenons intellectuellement, et savons juridiquement. Ce dilemme est bien illustré dans le texte célèbre de Gustav Rabruch écrit en 1946 à propos du positivisme juridique et de l’injustice évidente des lois arbitraires et criminelles du Troisième Reich.[28]

Voir le monde avec les yeux de l’Autre

Eloy du Mont dit Costentin, François 1er tenant les mains de Justice et Paix s’embrassant, Bibliothèque nationale de France, 1530-1531, manuscrits français 2237, fol.2r.

Il y aurait bien des sujets à évoquer ici encore, comme cet ensemble de « guidelines » rédigé à destination des musées, en Allemagne, Belgique, Suisse, Pays-Bas, Angleterre ou Amérique.[29] Ce sera pour un article futur. Il faudrait évoquer aussi le monde bouillonnant des artistes et le lien, que l’exposition du Bénin a créé avec beaucoup de naturel, entre patrimoine et création contemporaine. On peut s’attrister aussi, c’est un cercle sans fin, que chaque nouvelle guerre, comme celle que nous observons aujourd’hui en Ukraine, rejoue les mêmes scènes de pillages de biens culturels.[30] Mais, malgré l’exemple tragique de l’Ukraine, chaque jour apporte une histoire nouvelle incroyable à propos des restitutions qui nous permet d’espérer. Selon la belle formule de Vincent Négri, les restitutions permettent de « voir le monde avec les yeux de l’Autre », j’espère qu’il en a été de même pour vous. À chaque rencontre, à chaque lecture, un souffle immense, un vortex, qui charrie une énergie trop longtemps contenue. Et qui, de fleuve en fleuve, avance et vient heurter les digues que nous avions dressées pendant un siècle. Entendez-vous ces craquements ? Oui ! Elles cèdent.

NOTES

[1] Sur le colloque de l’ICOM qui s’est tenu au Bénin, Togo et Ghana en 1991, voir : https://mondafrique.com/notre-serie-sur-la-necessaire-restitution-du-patrimoine-africain-volet-3/.

[2] Amadou Hampaté Bâ fut membre du Conseil exécutif de l’UNESCO de 1962 à 1970, il décrit ce processus d’acculturation dans ses mémoires, voir Amkoullel l’enfant peul, Arles, éd. Actes Sud, 1991, p. 382, cité par Vincent Négri, « Restituer le patrimoine culturel africain aux peuples africains : apories d’un débat juridique », in Clémentine Bories et alii (dir.), Les restitutions des collections muséales. Aspects politiques et juridiques, [Le Kremlin Bicêtre], Mare & Martin, 2021, p. 71-83.

[3] Voir la présentation officielle de l’exposition La Grandeza de México : https://www.youtube.com/watch?v=9gs0gN0pjnA&t=163s et la chronique de Emmanuelle Steels sur France culture : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/affaire-a-suivre/affaire-a-suivre-du-lundi-13-decembre-2021-5303041. La collaboration entre le Mexique et l’Italie est particulièrement positive, et le jour de l’inauguration, le président Andres Manuel Lopez Obrador a d’ailleurs octroyé la plus haute distinction du pays, l’Ordre mexicain de l’aigle Aztèque, à un carabinieri italien, Roberto Riccardi. Ce militaire, à la tête d’une brigade pour la « sauvegarde du patrimoine culturel », avait saisi plusieurs ensemble de biens culturels mexicains sur le point d’être vendus aux enchères en Italie. L’Italie est probablement le pays européen le plus touché par le pillage de son propre patrimoine.

[4] Sur le droit et la morale, voir le commentaire de Vincent Négri à la réponse du gouvernement français aux demandes de restitutions formulées par le gouvernement béninois en 2016 : « Voir le monde avec les yeux de l’Autre. Le rapport Sarr/Savoy sur la restitution du patrimoine africain », in Laurick Zerbini (dir.), L’objet africain dans les expositions et les musées missionnaires. Dépouiller, partager, restituer, Paris, Maisonneuve-Larose et Hémisphères, 2021, p. 565-581.

[5] Voir l’article de Olivier Savelli, « Art : on a frôlé le ‘vrai’ casse du siècle ! », Le Monde du droit,  1 juillet 2010  : https://www.lemondedudroit.fr/decryptages/779-art-on-a-frole-le-qvraiq-casse-du-siecle.html.

[6] Sur la législation concernant la loi américaine sur le rapatriement du patrimoine amérindien, voir l’article de C. Timothy McKeown, « Considering Repatriation Legislation as an Option: The National Museum of the American Indian Act (NMAIA) & The Native American Graves Protection and Repatriation Act (NAGPRA) », in Utimut: Past Heritage – Future Partnerships, Discussions on Repatriation in the 21st Century, ed. Mille Gabriel and Jens Dahl, Copenhagen, Work Group for Indigenous Affairs & the Greenland National of Museum and Archives, 2007, p. 134-147.

[7] Voir la série d’émissions sur les restitutions réalisées en 2018 pour l’émission La Fabrique de l’histoire, dont le quatrième épisode est consacré aux sagas : « Les sagas d’Islande : histoire d’une restitution post-coloniale réussie » sur France culture : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-les-objets-de-la-discorde-comment-restituer-les-tresors-culturels-spolies. Le premier épisode est consacré à l’Afrique, le second aux marbres du Parthénon, le troisième aux restes humains.

[8] Sur le retour des objets groenlandais, et sur la problématique générale des restitutions, on consultera l’excellent volume Utimut: Past Heritage – Future Partnerships, Discussions on Repatriation in the 21st Century, ed. Mille Gabriel and Jens Dahl, op. cit., consultable ici: https://www.iwgia.org/en/resources/publications/305-books/2567-utimut-past-heritage-future-partnerships.html.

[9] Voir l’article, « Successful Repatriation: The Utimut Process in Denmark & Greenland. Workable Model of Restitution Continues to Benefit Communities » sur le site américain, très utile pour notre problématique, Cultural Property News : https://culturalpropertynews.org/successful-repatriation-the-utimut-process-in-denmark-greenland/#_ftn1. La conférence Utimut était organisée par l’IWGIA (International Work Group for Indigenous Affairs), une organisation située à Copenhague, et le Musée national et les Archives du Groenland. 

[10] Sur l’idée d’un partenariat entre le British Museum et le Musée de l’Acropole, voir l’article du 31 juillet 2022 du Guardian, « British Museum calls for ‘Parthenon partnership’ with Greece over marbles » : https://www.theguardian.com/artanddesign/2022/jul/31/british-museum-calls-for-parthenon-partnership-greece-marbles. Pour la lettre  de David Simmonds, voir le 1er juin 2022: « It is dishonourable for the British Museum to keep the Parthenon marbles” : https://www.theguardian.com/artanddesign/2022/jun/01/it-is-dishonourable-for-the-british-museum-to-keep-the-parthenon-marbles.

[11] Peu de temps après la visite du libraire chez le conservateur du British Museum, les musées de Glasgow ont décidé de restituer un costume de Ghost dance à la communauté sioux, à la suite de quoi la poétesse britannique Anna Crowe écrivit ce poème : We still believe some form of words, / or ritual will come between / us and another’s anger. Not seeing / that our invisibility’s what’s required. (« Nous croyons encore qu’une forme de mots, / ou de rituel s’interposera entre / nous et la colère d’autrui. Sans voir / que c’est notre invisibilité qui est requise. »)

[12] Le guide « The Unfiltered History Tour » a été créé par le groupe média Vice World News, en collaboration avec Dentsu Creative. Vous pouvez effectuer cette visite virtuelle dans les salles du musée ou depuis chez vous, il est consultable ici : https://theunfilteredhistorytour.com/. Voir la présentation du projet : https://www.youtube.com/watch?v=138kSdE63-Y&t=65s.

[13] Sur la campagne menée par Sylvie Ndjoboti sur les réseaux sociaux pour récupérer la statue Ngonnso, voir l’article de Amindeh Blaise Atabong, « Germany to return looted goddess statue to Cameroon’s Nso people », Quartz Africa, 20 juillet 2022 : https://qz.com/africa/2186423/bringbackngonnso-returned-a-looted-statue-of-a-cameroonian-goddess/.

[14] Sur le masque rendu par la fille d’André Breton, voir l’article d’Harry Bellet, « Le masque d’André Breton rendu aux Kwakwaka’wakws », Le Monde, 27 septembre 2003, et sur la collection d’André Breton, voir l’article de Gérard Toffin, « André Breton, précurseur du musée du quai Branly », Les Temps Modernes, Numéro 686 (2015/5), p. 174-197.

[15] Les objets restitués par la famille du collectionneur de Barcelone au Mexique sont exposés depuis la fin juillet dernier au musée du Templo mayor, en plein centre historique de Mexico, sous la tutelle de l’Institut national d’Anthropologie et d’histoire (INAH), le bras armé de la politique de sauvegarde du patrimoine.

[16] Voir le billet de Jean-Yves Marin dans la Tribune de Genève du 11 mars dernier : « Le retour d’une collection d’art ».

[17] Sur le discours d’Emmanuel Macron, voir une analyse détaillée de celui-ci dans l’article de Vincent Négri, « Voir le monde avec les yeux de l’Autre. Le rapport Sarr/Savoy sur la restitution du patrimoine africain », in Laurick Zerbini (dir.), L’objet africain dans les expositions et les musées missionnaires. Dépouiller, partager, restituer, Paris, Maisonneuve-Larose et Hémisphères, 2021, p. 565-581.

[18] Sur la situation des musées au Congo Brazzaville, voir l’article de Jean-Baptiste Mondze, « Congo-Brazzaville: le patrimoine monte en gamme grâce à de nouveaux musées », Jeune Afrique, 10 septembre 2019.

[19] En 2008, Jacques Rigaud a remis un rapport à la ministre de la culture Christine Albanel sur « l’inaliénabilité des collections publiques en France », dans lequel il réaffirma la nécessité de l’inaliénabilité des œuvres, même s’il émettait la possibilité d’une déclassification d’une partie des collections récentes acquises par les FNAC et les FRAC.

[20] Voir la loi n° 2002-323 du 6 mars 2002 relative à la restitution par la France de la dépouille mortelle de Saartjie Baartman à l’Afrique du Sud, Journal Officiel, 7 mars 2002 et la loi n° 2010-501 du 18 mai 2010 visant à autoriser la restitution par la France des têtes maories à la Nouvelle-Zélande et relative à la gestion des collections, Journal Officiel, 19 mai 2010.

[21] Voir la loi n° 2020-1673 du 24 décembre 2020 relative à la restitution de biens culturels à la République du Bénin et à la République du Sénégal, Journal Officiel, 26 décembre 2020.

[22] Les réflexions et recommandations juridiques du rapport ont été mûries notamment dans le cadre d’un atelier juridique tenu le 26 juin 2018 au Collège de France, coordonné par Isabelle Maréchal et Vincent Négri. Voir dans le rapport Sarr-Savoy, les pages 61 à 69. Voir aussi l’article de Vincent Négri, « Restituer le patrimoine culturel africain aux peuples africains : apories d’un débat juridique », art. cit.

[23] On trouvera l’examen en commission de la proposition de loi relative à la circulation et au retour des biens culturels appartenant aux collections publiques, le 15 décembre 2021, à l’adresse suivante : http://www.senat.fr/rap/l21-302/l21-3025.html. Le lundi 10 janvier 2022, le Sénat a adopté la proposition de loi présentée par Catherine Morin-Desailly, Max Brisson, Pierre Ouzoulias et plusieurs de leurs collègues (demande de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication). Voir les étapes de la discussion et les éléments clés, ici : www.senat.fr/espace_presse/actualites/202112/circulation_et_retour_des_biens_culturels_appartenant_aux_collections_publiques.html.

[24] Sur la mise en examen de Jean-Luc Martinez, voir l’article de Roxana Azimi, « Jean-Luc Martinez, ancien patron du Louvre, mis en examen dans une affaire de trafic d’antiquités », Le Monde, 25 mai 2022.

[25] Le président Emmanuel Macron a signalé dans sa conférence de presse avec Patrice Talon au Bénin le 27 juillet 2022 qu’il avait réceptionné le rapport de M. Martinez sur la loi cadre. Celui-ci n’a pas encore été rendu public.

[26] Pour le discours du Président Mobutu Sese Seko à l’ONU en 1973, voir : https://mondafrique.com/la-restitution-des-oeuvres-a-lafrique-volet-2-le-temps-des-conventions/.

[27] Le texte des résolutions de l’UNESCO en faveur du retour et de la restitution de biens culturels est consultable ici : https://fr.unesco.org/fighttrafficking/legaltexts. Pour le commentaire de la résolution 3187 sollicitée par le président Mobutu Sese Seko « qui produit sa propre impasse », voir l’article de Vincent Négri, « Restituer le patrimoine culturel africain aux peuples africains : apories d’un débat juridique », art. cit., principalement le chapitre « S’égarer dans le droit international de la responsabilité ».

[28] Gustav Radbruch, « Gesetzliches Unrecht und übergesetzliches Recht », Süddeutsche Juristenzeitung, 1 (1946), p. 105-108, traduit en français par Michael Walz, « Injustice légale et droit supralégal », Archives de philosophie du droit, t. 39, 1994, p. 309-318.

[29] Plusieurs pays ont publié des directives à l’attention des musées qui conservent des collections issues de contextes coloniaux. L’Association des musées allemands (Deutscher Museums Bund) est déjà à la 3e réédition de son guide en 2021 (première édition en 2018), voir son Guide relatif au traitement des biens de collections issus de contextes coloniaux, consultable, ici : https://www.museumsbund.de/publikationen/guide-consacr-aux-collections-musales-issues-de-contextes-coloniaux/. Un groupe informel d’experts issus des mondes académique, professionnel ou associatif en Belgique a publié en juin 2021 les Principes éthiques pour la gestion et la restitution des collections coloniales en Belgique : https://restitutionbelgium.be/fr/rapport ; l’Association des musées suisses à publier cette année une brochure sur les Recherches de provenance dans les musées II. Collections liées aux contextes coloniaux. Notions de base et introduction à la pratique : https://www.museums.ch/fr/publications/standards/recherche-de-provenance-collection-coloniale.html. En décembre 2021, l’ICOM a publié son Guidance for Restitution and Return of items from university museums and collections: http://umac.icom.museum/wp-content/uploads/2022/03/UMAC-Guidance-Restitution-2022.pdf. Ce document est le résultat du projet UMAC-ER : The Ethics of Restitution and Repatriation (2020-2021) soutenu par l’ICOM et impliquant des partenaires tels que le Committee for Professional Ethics de l’ICOM (ETHCOM). Dernier en date en Angleterre, il y a dix jours le 5 août 2022, l’Arts Council England (un organisme financé par le gouvernement, et rattaché au Department for Digital, Culture, Media and Sport) vient de publier Restitution and Repatriation: A Practical Guide for Museums in England : https://www.artscouncil.org.uk/publication/restitution-and-repatriation-practical-guide-museums-england ; ce guide a été élaboré par l’Institute of Art and Law. Certains musées, au rayonnement national et international, ont adopté une politique sur les retours éthiques. Le Nationaal Museum van Wereldculturen (Musée national des cultures du monde) aux Pays-Bas, a été l’un des premiers musées d’Europe à mettre en place des mécanismes de restitution des objets issus des anciennes colonies. En 2016, la publication Treasures in Trusted Hands (« Des trésors bien gardés »), de la thèse de doctorat du chercheur Jos van Beurden a relancé le débat néerlandais sur les objets datant de l’époque coloniale. Des directives ont été adoptées en 2019 et publiées dans un document intitulé Principles and Process for addressing claims for the Return of Cultural Objects: https://www.tropenmuseum.nl/en/about-tropenmuseum/return-cultural-objects-principles-and-process#. La Smithsonian Institution à Washington , le plus grand complexe de musées, d’éducation et de recherche au monde, qui chapeaute 21 musées et le National Zoo, a adopté en mai 2022 sa Policy on Ethical Returns :https://www.si.edu/newsdesk/releases/smithsonian-adopts-policy-ethical-returns.

[30] Sur les pillages de biens culturels en Ukraine dès le début de la guerre, voir l’article de Pjotr Sauer, « Ukraine accuses Russian forces of seizing 2,000 artworks in Mariupol », The Guardian, 29 avril 2022 : https://www.theguardian.com/world/2022/apr/29/ukraine-accuses-russian-forces-of-seizing-2000-artworks-in-mariupol et le l’article de Brian I. Daniels sur le site Just security : https://www.justsecurity.org/81212/how-can-we-protect-cultural-heritage-in-ukraine-five-key-steps-for-the-intl-community/.

LES AUTRES VOLETS DE NOTRE SERIE

Épisode 1 : Un nouvel or noir (6 juillet 2022)

https://mondafrique.com/la-restitution-des-oeuvres-a-lafrique-volet-i-le-nouvel-or-noir/?fbclid=IwAR3qD8JyOH5S6sqi4iL0ymZjEwA9om8ImpnuZirPutd4bH_-HE2IUVhQy4k

Épisode 2 : Le temps des conventions (8 juillet 2022)

https://mondafrique.com/la-restitution-des-oeuvres-a-lafrique-volet-2-le-temps-des-conventions/

Épisode 3 : Pour qui sont pensés les musées en Occident ? (17 juillet 2022)

https://mondafrique.com/notre-serie-sur-la-necessaire-restitution-du-patrimoine-africain-volet-3/

Épisode 4 : Le Bénin expose les œuvres restituées par la France (27 juillet 2022)

https://mondafrique.com/serie-patrimoine-africain-la-restitution-du-dieu-gou-au-coeur-du-voyage-demmanuel-macron/

Épisode 5 : Vers la coresponsabilité ! (8 août 2022)

https://mondafrique.com/notre-serie-sur-la-restitution-des-biens-culturels-a-lafrique-volet-5/

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Notre semaine culturelle (28 novembre-5 décembre) débute avec les musiques d’Africolor à Paris (28 novembre-24 décembre) https://mondafrique.com/limage-du-jour/notre-semaine-culturelle-28-novembre-5-decembre-debute-avec-les-musiques-dafricolor-a-paris-28-novembre-24-decembre/ https://mondafrique.com/limage-du-jour/notre-semaine-culturelle-28-novembre-5-decembre-debute-avec-les-musiques-dafricolor-a-paris-28-novembre-24-decembre/#respond Thu, 04 Dec 2025 17:00:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=143374 Semaine foisonnante pour la culture africaine, des musiques d’Africolor à Paris aux films du FIFM à Marrakech, en passant par l’art contemporain à Dakar, le cinéma à Kara et la création nigériane à Paris. Festivals, expositions, concerts et débats célèbrent la richesse, l’innovation et la transmission des arts africains, tissant des liens vivants entre Afrique, […]

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Semaine foisonnante pour la culture africaine, des musiques d’Africolor à Paris aux films du FIFM à Marrakech, en passant par l’art contemporain à Dakar, le cinéma à Kara et la création nigériane à Paris. Festivals, expositions, concerts et débats célèbrent la richesse, l’innovation et la transmission des arts africains, tissant des liens vivants entre Afrique, Europe et diaspora.

Africolor : le grand rendez-vous des musiques africaines à Paris (28 novembre-24 décembre)

Chaque année, à l’approche de l’hiver, la région parisienne vibre au rythme du plus ancien festival dédié aux musiques africaines de France : Africolor. Fondé en 1989, ce festival singulier s’est imposé comme une vitrine incontournable pour la création musicale africaine sur le sol européen. L’édition 2025 d’Africolor, qui se déroulera du 28 novembre au 24 décembre dans différents lieux de Seine-Saint-Denis, du Nord-Est parisien et au-delà, promet une programmation exceptionnelle, métissant traditions ancestrales et nouvelles sonorités, dans un contexte festif, convivial et engagé.​

Africolor, c’est d’abord une mosaïque d’événements : concerts, rencontres-débats, ateliers, masterclass, conférences et lectures musicales investissent une vingtaine de salles partenaires, des bastions culturels comme la MC93 à Bobigny, la Dynamo de Banlieues Bleues à Pantin, Espace 93 à Clichy-sous-Bois, le Théâtre des Bergeries à Noisy-le-Sec, l’Université Paris XIII à Villetaneuse ou encore le Théâtre Gérard Philipe à Saint-Denis. Le festival est reconnu pour faire circuler artistes et publics de ville en ville : chaque soir, une escale différente, une ambiance nouvelle, mais toujours la même volonté : mettre à l’honneur la pluralité et la vitalité artistique du continent africain.​

L’édition 2025 débutera dès le 28 novembre à Pantin, se poursuivra le lendemain à Noisy-le-Sec et Fontenay-sous-Bois, puis s’égrènera, soir après soir, jusqu’à la grande veillée de Noël africain dans la salle Pablo Neruda à Bobigny le 24 décembre. Toutes les générations s’y croisent, dans un climat d’échange, de découverte et de fête.​

Angola, Cap-Vert, Comores à l’honneur

Pour la 37ᵉ édition, Africolor met en lumière l’Angola, le Cap-Vert et les Comores, à l’occasion des 50 ans d’indépendance des pays lusophones. Un focus unique dédié à la lusophonie, où les rythmes des sembas angolais, des mornas capverdiennes ou de la musique traditionnelle comorienne communieront avec le public francilien. Ce choix témoigne de l’ancrage du festival dans une réflexion sur l’histoire, l’exil, l’identité, mais aussi sur le futur des diasporas africaines en Europe.​

À l’affiche : une constellation d’artistes majeurs et émergents. Parmi les noms attendus, Maxime Delpierre, Les Frères Smith, Boubacar Traoré, Fulu Miziki, Siti and the Band, Yeliba Trio, Tamikrest, ainsi que de nombreux talents du continent et de la diaspora. Chacune de leurs prestations est pensée comme une invitation au voyage et au dialogue entre cultures musicales.​

Les temps forts à ne pas manquer

La soirée d’ouverture, le 28 novembre, associera performances artistiques et réflexion politique avec « Cent Années Tropiques », spectacle mis en scène par Sélène Saint-Aimé autour de la pensée de Frantz Fanon, à l’université de la Sorbonne.​

Des workshops, des débats et des masterclass sont proposés aux publics amateurs comme professionnels : un parcours pluridisciplinaire qui valorise à la fois la transmission, l’expérimentation et la fête.​

Le désormais célèbre « Noël africain », le 24 décembre à Bobigny : une soirée familiale, rythmée par le spectacle des artistes Bênfôlikan et Socha, précédée de stands associatifs, de défilés et d’expositions à partir de 18h30. L’événement qui clôture le festival réunit chaque année un large public dans une atmosphère chaleureuse, mêlant traditions africaines et esprit des fêtes de fin d’année.​

Le festival investit de nombreuses villes de la périphérie parisienne : Pantin, Saint-Denis, Bobigny, Montreuil, Noisy-le-Sec, Fontenay-sous-Bois, Clichy-sous-Bois, Villetaneuse, Stains, l’Île-Saint-Denis et La Courneuve. Chaque salle partenaire propose une programmation adaptée : consultez le calendrier détaillé sur le site officiel africolor.com.​

Les tarifs restent accessibles : la plupart des soirées proposent des places à 20 € en tarif plein et 5 € en tarif réduit (le repas est parfois compris lors de certaines grandes soirées comme Noël africain à Bobigny). La réservation se fait en ligne ou auprès des billetteries des lieux partenaires.​

L’accessibilité et la convivialité sont au cœur du projet : Africolor accueille tous les âges, toutes les origines, et tous ceux qui souhaitent partir à la découverte d’aventures musicales inouïes, riches de mémoire et de modernité.

Se rendre à Africolor, c’est prendre part à un projet artistique, social et politique qui célèbre les héritages africains en perpétuelle transformation. Le festival s’adresse aux amateurs d’Afrique, aux curieux, aux fidèles, mais aussi à toutes celles et ceux qui veulent vivre une expérience collective, inclusive et festive, à la rencontre des sons du monde.

Cette année plus que jamais, Africolor confirme son rang : celui d’un passeur et d’un révélateur de la création musicale africaine en France, au service d’un dialogue interculturel ouvert sur l’avenir.​

Informations pratiques

Lieux : le festival Africolor se déroule dans de nombreuses villes de la périphérie parisienne : Pantin, Saint-Denis, Bobigny, Montreuil, Noisy-le-Sec, Fontenay-sous-Bois, Clichy-sous-Bois, Villetaneuse, Stains, L’Île-Saint-Denis et La Courneuve.
Programmation : chaque salle partenaire propose des concerts et événements spécifiques. Le calendrier détaillé et la programmation par ville sont disponibles sur africolor.com.
Tarifs : la plupart des concerts sont proposés à 20 € (tarif plein) et 5 € (tarif réduit). Certaines grandes soirées incluent un repas (notamment le « Noël africain » à Bobigny).
Réservations : en ligne sur africolor.com ou directement auprès des billetteries des lieux partenaires.
Accès : ouvert à tous publics, avec des tarifs accessibles pour favoriser la découverte.

 

Marrakech, capitale africaine du cinéma (28 novembre-6 décembre)

Du 28 novembre au 6 décembre 2025, Marrakech accueille une nouvelle édition de son prestigieux Festival International du Film. Un événement culturel majeur pour le continent africain, où cinéastes confirmés et talents émergents se retrouvent autour d’œuvres venues des quatre coins du monde.

 

Le Festival International du Film de Marrakech (FIFM), rendez-vous incontournable du 7e art, s’apprête à embraser la ville ocre du 28 novembre au 6 décembre 2025. Depuis sa création en 2001, cet événement a su s’imposer comme un carrefour cinématographique unique entre l’Afrique, le monde arabe et le reste du globe, attirant chaque année des milliers de passionnés, de professionnels et de curieux.

Une sélection riche et plurielle

Pour cette édition 2025, le festival frappe fort : 82 films issus de 31 pays seront projetés dans une multitude de sections, reflétant la diversité et la vitalité du cinéma mondial. La compétition officielle, cœur battant du festival, mettra en lumière des films inédits et des réalisations prometteuses, rivalisant d’audace et d’originalité. À côté, les galas offriront des avant-premières très attendues, tandis que le Panorama marocain braquera les projecteurs sur la créativité locale.

À cela s’ajoutent des séances dédiées au jeune public, des projections familiales, des hommages à des figures majeures du cinéma, et des focus sur le cinéma d’Afrique et du Moyen-Orient. Le festival accorde également une place de choix aux regards singuliers avec les sections « Horizons » et « 11e continent », invitant à la découverte de formes nouvelles et de territoires cinématographiques moins explorés.

L’Afrique au centre de la scène

Si le festival reste international dans l’âme, il n’en demeure pas moins un formidable tremplin pour le cinéma africain. Au fil des années, le FIFM s’est affirmé comme une vitrine de choix pour de nombreux réalisateurs du continent, permettant à leurs œuvres de rencontrer un public élargi, mais aussi d’être remarquées par la critique internationale. La section « Ateliers de l’Atlas », conçue comme un espace d’accompagnement pour les jeunes cinéastes d’Afrique et du Moyen-Orient, poursuit sa mission : révéler les talents de demain et stimuler les coproductions régionales.

Parmi les titres attendus cette année, plusieurs films africains se distinguent déjà : « Derrière les palmiers », en compétition officielle, s’annonce comme l’un des moments forts, tout comme « Laundry (Uhlanjululo) » et « My Father and Qaddafi », qui croisent mémoire, histoire et création contemporaine. Ces œuvres témoignent de la diversité narrative et esthétique du cinéma africain actuel, entre récits intimistes, documentaires engagés et fictions ancrées dans le réel.

Le FIFM n’est pas réservé aux professionnels : il propose de nombreuses séances accessibles au grand public, y compris des projections gratuites en plein air sur la mythique place Jemaa El-Fna, cœur vivant de Marrakech. Cette volonté d’ouverture se retrouve dans les ateliers, les rencontres et les débats, où le dialogue entre les cinéastes, les critiques et les spectateurs bat son plein.

L’édition 2025 promet aussi son lot d’émotions avec des hommages à des figures majeures du cinéma mondial et des invités prestigieux. Les galas feront la part belle aux stars et aux œuvres qui marqueront la saison à venir.

Moments forts de la semaine (28 novembre–5 décembre)

– Vendredi 28 novembre : ouverture officielle et projections en gala, dont « Dead Man’s Wire ».
– Samedi 29 novembre : premières séances pour jeune public et familles, présentation d’« Ish » en compétition, focus sur « Promised Sky ».
– Dimanche 30 novembre : Panorama du cinéma marocain avec « Cinq Regards », compétition avec « Derrière les palmiers », projection de « Un Poète ».
– Lundi 1er décembre : séances Horizons et compétition, hommage à la diversité des voix féminines, atelier sur la coproduction africaine.
– Mardi 2 décembre : projection de « La Maison des femmes », focus sur la création maghrébine.
– Mercredi 3 décembre : compétition avec « Aisha Can’t Fly Away », gala autour de « El Sett », focus sur la transmission culturelle.
– Jeudi 4 décembre : « Divine Comedy » (Horizons), projections jeunesse, hommage à l’innovation dans le cinéma africain.
– Vendredi 5 décembre : avant-première de « Frankenstein », compétition, clôture de la semaine avec une sélection d’œuvres coups de cœur.

 

Informations pratiques

Dates : du 28 novembre au 6 décembre 2025
Lieu : différents sites et salles de Marrakech, projections en plein air sur la place  Jemaa El-Fna
Billetterie : sur le site officiel marrakech-festival.com ou aux guichets sur place
Langues : la majorité des films sont sous-titrés en français et anglais
Public : ouvert à tous, programme spécifique pour enfants et familles
Programme complet : disponible sur le site du festival, actualisé quotidiennement
Réseaux sociaux : @MarrakechFilmFestival (FB/X/Instagram) pour suivre l’actualité en direct
Conseil : certaines séances très prisées nécessitent une réservation préalable

 

Kara célèbre l’Afrique créative avec le FESCIMONKA 2025 (jusqu’au 30 novembre)

La ville de Kara, au nord du Togo, accueille du 26 au 30 novembre 2025 la 3e édition du Festival de Cinéma des Monts Kabyè (FESCIMONKA), un rendez-vous incontournable pour célébrer l’excellence du cinéma africain et ses liens avec l’éducation.


Le cinéma africain sera à l’honneur, du 26 au 30 novembre 2025, dans la ville de Kara, au nord du Togo. Cette troisième édition du Festival de Cinéma des Monts Kabyè (FESCIMONKA) promet une programmation riche et éclectique, à la croisée de la création artistique, de la valorisation culturelle et de la transmission des savoirs. Un rendez-vous qui s’impose, en quelques années, comme une plateforme dynamique pour la promotion du 7e art africain et le dialogue entre les générations.

Placé sous le thème « Cinéma et éducation », FESCIMONKA 2025 entend montrer à quel point le cinéma peut être un puissant levier de sensibilisation, de formation et de changement social. Le choix de ce thème, selon TABADE Tchamiè, délégué général du festival, n’est pas anodin. Il reflète la volonté des organisateurs de faire du festival un moment de partage et de transmission, mais aussi un outil de valorisation de la culture et de la fierté régionales.

Pendant cinq jours, la ville de Kara va vibrer au rythme de projections, d’ateliers et de rencontres, rassemblant professionnels du 7e art, éducateurs, étudiants, artistes, journalistes et cinéphiles venus de plusieurs pays. L’objectif ? Mettre en avant la richesse et la diversité du cinéma africain, tout en soulignant son rôle dans l’éducation des jeunes générations.

Talents émergents et échanges créatifs

Au FESCIMONKA, la programmation fait la part belle aux talents émergents, qu’il s’agisse de jeunes réalisateurs togolais ou de voix nouvelles venues d’autres pays du continent. Le festival souhaite être un tremplin pour ces créateurs, leur offrir une visibilité et favoriser la circulation de leurs œuvres.

Outre les projections de films en compétition et hors compétition, le festival propose de nombreuses activités parallèles :

– Excursions et découvertes de la région de la Kara pour faire le lien entre cinéma, patrimoine et tourisme.
– Ateliers et master classes destinés aux jeunes, aux enseignants, mais aussi à toute personne curieuse d’en apprendre plus sur les métiers du cinéma, la production, l’écriture de scénario ou la réalisation.
– Performances artistiques, tables rondes et débats sur des thèmes d’actualité liés à l’éducation, la culture ou la créativité.

Les échanges entre cinéastes confirmés, jeunes talents, enseignants et grand public enrichissent chaque édition et permettent de tisser des liens solides dans la sphère du cinéma africain.

Au-delà de l’événement artistique, le FESCIMONKA met aussi en avant la beauté et la diversité de la région des Monts Kabyè. Les excursions et les activités proposées valorisent le patrimoine naturel, la culture et l’hospitalité des habitants de Kara. Le festival s’affiche ainsi comme un acteur du rayonnement culturel et touristique du nord du Togo, contribuant à faire découvrir cette région à de nouveaux visiteurs.

 

Informations pratiques

– Dates : du 26 au 30 novembre 2025
– Lieu : Kara, région des Monts Kabyè, Togo
– Thème 2025 : « Cinéma et éducation »
– Programme : projections de films (en compétition et hors compétition), ateliers, master classes, débats, excursions, performances artistiques
– Participants : cinéastes, éducateurs, étudiants, public local et international
– Objectif : promouvoir la créativité africaine, valoriser la culture togolaise, créer un espace d’échanges
– Plus d’infos : (site du festival, réseaux sociaux ou offices du tourisme locaux — à insérer si tu les as)
– Public : ouvert à tous, entrée libre ou tarifs accessibles selon les activités

Dakar transforme la ville en scène d’art contemporain (28 novembre-14 décembre)

Du 28 novembre au 14 décembre 2025, Dakar célèbre la création contemporaine avec Partcours. Un itinéraire artistique unique qui relie galeries, ateliers et espaces alternatifs, ouvrant la ville à la diversité des pratiques et à la rencontre entre artistes et public.

Avec Partcours, Dakar devient chaque année la capitale de l’art contemporain d’Afrique de l’Ouest. Cet événement fédérateur rassemble plus de trente lieux : galeries reconnues, espaces indépendants, ateliers d’artistes, institutions et même des sites urbains inattendus. Partcours propose aux Dakarois et aux visiteurs de partir à la découverte d’expositions, de performances, d’installations et de rencontres, gratuitement ou à prix accessible, dans tous les quartiers de la ville.

L’édition 2025 débutera par une série de vernissages simultanés le 28 novembre, moment fort de convivialité et d’effervescence créative. Des galeries comme Raw Material Company, Le Loft, Ouakam Art et la Galerie Atiss accueillent artistes confirmés et émergents venus du Sénégal, du continent africain et parfois de la diaspora. Les œuvres présentées vont de la peinture à la photographie, de la sculpture à la vidéo, en passant par des installations in situ, souvent pensées pour dialoguer avec l’espace urbain ou interroger l’histoire de Dakar.

L’originalité de Partcours réside aussi dans ses parcours thématiques : chaque visiteur peut suivre un itinéraire par quartier ou par discipline, à pied ou en navette, et ainsi explorer la ville autrement. De la Médina aux Almadies, des zones populaires au centre historique, la création s’invite partout. Des ateliers participatifs et des rencontres avec les artistes jalonnent le parcours, favorisant l’échange direct, la médiation et l’apprentissage pour tous les âges.

Pour les artistes et galeristes, Partcours est une plateforme stratégique : elle offre une visibilité nationale et internationale, attire collectionneurs et curateurs, et favorise la circulation des œuvres. Pour la ville, c’est un événement structurant qui encourage l’ouverture culturelle et fait rayonner Dakar comme métropole de l’innovation artistique en Afrique.

Le public, quant à lui, profite d’une expérience immersive et inclusive. En deux semaines, chacun peut multiplier les découvertes, enrichir son regard et s’ouvrir à la diversité des formes et des récits portés par la scène contemporaine africaine.

 

Informations pratiques

– Dates : du 28 novembre au 14 décembre 2025
– Lieux : plus de 30 galeries, ateliers, espaces alternatifs à Dakar (Plateau, Médina, Almadies, Ouakam, banlieues, etc.)
– Accès : gratuit ou prix libre, vernissages ouverts à tous, navettes entre certains lieux
– Programme détaillé : disponible sur partcours.art et auprès des galeries participantes
– Public : tout public, familles, scolaires, visiteurs internationaux

– Conseil : prévoir de bonnes chaussures et de la curiosité, l’itinéraire réserve de nombreuses surprises

LAMOMALI : quand l’Afrique fait vibrer l’Europe (28 novembre – 5 décembre)

La tournée LAMOMALI 2025, portée par -M- (Matthieu Chedid) et de grands artistes africains, traverse la France et l’Europe du 28 novembre au 5 décembre. Un événement musical qui célèbre la rencontre des cultures et le rayonnement de la création africaine.


Ce n’est pas une simple tournée. LAMOMALI, projet né de la rencontre entre l’auteur-compositeur français -M- (Matthieu Chedid) et les virtuoses maliens Toumani et Sidiki Diabaté, ainsi que la chanteuse Fatoumata Diawara, célèbre la fusion des musiques africaines et occidentales. L’édition 2025 du LAMOMALI Tour promet de transformer chaque salle en une fête cosmopolite où se côtoient rythmes mandingues, pop, électro, blues, et voix puissantes venues d’Afrique.

Le concept même de LAMOMALI repose sur l’échange : la kora, instrument traditionnel d’Afrique de l’Ouest, dialogue avec la guitare électrique de -M-. Les voix maliennes résonnent sur des arrangements modernes. Au-delà de l’esthétique musicale, c’est une expérience humaine, artistique et culturelle qui bouscule les frontières.

Du 28 novembre à Nice, en passant par Aix-en-Provence, puis Lyon ou Genève début décembre, la tournée enchaîne les salles pleines. Chaque concert devient un manifeste pour la diversité, la tolérance et l’ouverture, porté par des artistes dont la complicité sur scène illustre la richesse du dialogue Afrique-Europe.

Un projet porté par la reconnaissance mutuelle

La force de LAMOMALI tient à la place centrale accordée aux artistes africains. Toumani Diabaté, véritable légende de la kora, et son fils Sidiki sont au cœur du projet, aux côtés de la charismatique Fatoumata Diawara, figure majeure de la nouvelle scène africaine. Loin de l’anecdotique, la collaboration est profonde, respectueuse des traditions tout en s’aventurant vers de nouveaux horizons.


Cette alchimie musicale permet de revisiter les répertoires : classiques du Mali, créations originales, improvisations mêlant percussions, chœurs polyphoniques et groove urbain. Sur scène, la générosité du collectif est communicative, embarquant le public dans un voyage qui rappelle que la musique africaine n’est pas figée dans le passé : elle se réinvente, se mondialise, inspire et séduit.

LAMOMALI ne se contente pas de « faire voyager » la kora ou les rythmes africains. Le collectif explore, bouscule et invente une langue musicale commune, où chacun apporte sa singularité : le jeu virtuose des Diabaté, l’énergie solaire de Fatoumata Diawara, l’inventivité pop de -M-. C’est cette capacité à mélanger les sons, les langues et les influences qui fait de chaque concert un moment unique.

Le public, tous horizons confondus, répond présent. La tournée affiche complet dans plusieurs villes. Des familles d’origine africaine viennent écouter leurs héros ; des amateurs de musiques du monde découvrent la profondeur du patrimoine mandingue. Les rencontres se prolongent parfois après les concerts, lors de séances d’échange ou d’ateliers avec les artistes.

Informations pratiques

– Dates : du 28 novembre au 5 décembre 2025 (Nice, Aix-en-Provence, Lyon, Genève et autres villes européennes)
– Artistes : -M- (Matthieu Chedid), Toumani Diabaté, Sidiki Diabaté, Fatoumata Diawara, invités
– Billets : billetteries officielles des salles, www.l-productions.fr, points de vente habituels
– Public : tout public, familles, passionnés de musique, amateurs de découverte culturelle
– À savoir : certains concerts sont déjà complets ; se renseigner sur les disponibilités et les dates précises selon la ville

« The Herd » : thriller social et miroir du Nigeria moderne sur Netflix

Sorti sur Netflix le 21 novembre 2025, « The Herd » est un thriller nigérian intense réalisé par Daniel Etim Effiong. Entre réalité sociale et fiction, ce film coup de poing offre un regard sans détour sur les tensions et l’humanité du Nigeria contemporain.

Avec « The Herd », le cinéma nigérian franchit un cap et s’ouvre à de nouveaux horizons. Le film, réalisé et interprété par Daniel Etim Effiong, a débarqué sur Netflix le 21 novembre 2025, confirmant la place croissante du Nigeria sur la carte mondiale du streaming. Thriller tendu, drame social et portrait sans fard d’une société marquée par l’insécurité, ce long-métrage frappe par son réalisme et la justesse de son propos.

Daniel Etim Effiong n’est pas un inconnu à Nollywood : ancien ingénieur chimiste, il a choisi le cinéma par passion et a déjà brillé comme acteur dans plusieurs films et séries nigérians. Avec « The Herd », il signe son premier long-métrage en tant que réalisateur, tout en endossant le rôle principal. Ce double engagement donne au film une densité rare, portée par une écriture précise et un jeu tout en retenue.

L’histoire débute lors d’un mariage, moment fort et symbolique au Nigeria. Mais la joie laisse place à la terreur : le cortège est attaqué sur une route isolée, et plusieurs membres de la famille sont kidnappés. Le film bascule alors dans le thriller, reconstituant avec une tension réaliste la violence des enlèvements qui minent de larges régions du pays. Chaque scène sonne juste : embuscades, négociations avec les ravisseurs, attentes, peurs et tensions internes. Inspiré de faits réels, « The Herd » refuse toute complaisance : il montre la brutalité des faits, l’impuissance des familles, et l’absence d’État.

Ce réalisme est servi par un casting solide, où l’on retrouve des figures majeures de Nollywood. Genoveva Umeh, remarquable dans le rôle de l’épouse, apporte profondeur et sensibilité à son personnage. Kunle Remi, Linda Ejiofor, Tina Mba, Mercy Aigbe, Deyemi Okanlawon et Norbert Young complètent la distribution, chacun incarnant des réactions différentes face à la crise : peur, rage, solidarité, doute. La direction d’acteurs évite toute caricature : la tension passe par les silences, les regards, et la crainte qui gagne chaque famille.

Mais « The Herd » est plus qu’un film à suspense. Il documente la vie quotidienne au Nigeria : la peur des routes, la corruption, l’inégalité économique, le poids des traditions, et la fragilité de la confiance envers l’État. La route nigériane, au cœur du récit, devient le symbole de tous les risques, mais aussi de la résilience et de l’espoir obstiné des Nigérians.


       Daniel Etim Effiong, réalisateur

Daniel Etim Effiong, qui a étudié le cinéma en Afrique du Sud après une carrière scientifique, apporte à la mise en scène une sobriété et une efficacité qui contrastent avec le style parfois flamboyant de Nollywood. Son film se distingue aussi par le soin apporté à la bande sonore, la lumière brute, le montage resserré. La violence n’est jamais gratuite : elle sert le propos, pointe la banalité du danger et l’extraordinaire capacité à tenir debout dans l’adversité.

En toile de fond, « The Herd » questionne la confiance, l’identité et la survie : faut-il négocier avec les bandits ? Qui trahir pour sauver ses proches ? Quelle solidarité inventer dans le chaos ? La famille, menacée et déchirée, reste le dernier refuge, mais elle n’est jamais idéalisée. Le film explore les ambiguïtés, la peur, la résilience, tout en refusant le misérabilisme.

Loin des stéréotypes ou de la complaisance, « The Herd » apporte une voix neuve au cinéma africain. Il s’inscrit dans la nouvelle vague de réalisateurs qui, grâce à Netflix, font découvrir au monde des histoires africaines authentiques et puissantes, sans filtre ni exotisme. Présenté au Marché du Film à Cannes avant sa sortie en streaming, le film a été salué comme un pas en avant pour le thriller africain, et un exemple d’engagement artistique face à la réalité.

 

Informations pratiques

Film : The Herd
Réalisateur/acteur principal : Daniel Etim Effiong
 Casting : Genoveva Umeh, Kunle Remi, Linda Ejiofor, Tina Mba, Mercy Aigbe, Deyemi Okanlawon, Norbert Young

Disponible sur Netflix à partir du 21 novembre 2025
Durée : 1h48
Langue : Anglais, sous-titres français
Genre : Thriller social, drame
À noter : Présenté à Cannes, acclamé pour sa justesse et son intensité

Eva Obodo recoud l’histoire par la matière à la galerie AFIKARIS (jusqu’au 3 janvier 2026)

La galerie AFIKARIS à Paris accueille, du 6 novembre 2025 au 3 janvier 2026, la première exposition individuelle en Europe d’Eva Obodo, figure majeure de la scène contemporaine nigériane. Un dialogue poétique entre matière, histoire et mémoire africaine.

À Paris, la galerie AFIKARIS propose une plongée rare et puissante dans l’œuvre d’Eva Obodo, artiste nigérian qui expose pour la première fois seul en Europe. Intitulée « And We Hired a Carpenter to Patch the Cloth », cette exposition révèle une démarche singulière où le geste de tisser, d’envelopper, de lier, devient une métaphore profonde : recoudre les plaies de l’histoire et reconnecter symboliquement ce que le temps ou la violence ont fragmenté.

Né en 1963 au Nigeria, Eva Obodo vit et travaille à Nsukka, où il enseigne la sculpture à l’université. Héritier de la célèbre école de Nsukka, Obodo s’inscrit dans une tradition artistique moderniste africaine qui considère la matière elle-même comme un langage et un acte de résistance. Depuis 2008, il expérimente sans relâche le charbon, fil de cuivre et aluminium : des matériaux modestes, porteurs de mémoire et de sens, qu’il assemble, ficelle, transforme, pour leur conférer une force plastique et poétique inédite.

Son rapport à la matière est intime, presque charnel. Fils de mineur, Obodo a grandi à Enugu, une ville marquée par l’histoire douloureuse de l’extraction minière. Son père a survécu au massacre de 1949, lorsque les autorités coloniales britanniques ont tiré sur des mineurs nigérians en grève : un événement traumatique, souvent cité comme déclencheur du mouvement indépendantiste au Nigeria. En choisissant le charbon comme principal médium, l’artiste affronte cet héritage industriel, donnant à ses sculptures une profondeur à la fois personnelle et collective.

Le geste de l’artiste est répétitif, méticuleux. Dans son atelier, entouré d’assistants, Obodo trie, nettoie, purifie chaque fragment de charbon, qu’il lie ensuite à l’aide de fils de cuivre ou d’aluminium. Les œuvres, denses et vibrantes, révèlent des surfaces tissées, ponctuées de couleurs, de bandes d’acrylique, ou d’éclats de canettes recyclées. À travers cette patiente construction, Obodo transforme la matière brute en œuvres méditatives et organiques, où la répétition du geste rend hommage à la valeur du travail manuel et au temps long de la réparation.

L’exposition à AFIKARIS présente notamment Pickman, hommage aux mineurs d’Enugu et de toute l’Afrique, ainsi que Rush Hour, qui saisit la frénésie et le chaos des grandes villes du continent. Ces œuvres questionnent, sans didactisme, le coût humain et écologique de l’extraction des ressources naturelles, les séquelles du colonialisme extractif, la précarité du travail ou la déforestation. Mais elles ouvrent aussi un espace d’espoir, de survie, de renaissance : certains morceaux de charbon sont enveloppés comme des présents, gestes de soin et de préservation qui interrogent la mémoire, la transmission et la valeur.

Pour Obodo, chaque matériau possède un esprit, une capacité à raconter. La métaphore du raccommodage, au cœur de son travail, incarne cette philosophie : recoller, rafistoler, réparer — même de façon fragile et imparfaite — c’est déjà une forme de résistance et d’acte poétique face aux systèmes défaillants. Le titre de l’exposition, qui évoque l’absurdité d’engager un charpentier pour recoudre un tissu, souligne à la fois l’ironie et la créativité du quotidien africain : l’art de « patcher » pour avancer, malgré tout.

L’œuvre d’Obodo dialogue avec l’histoire, les drames et les renaissances d’un continent, mais aussi avec les questionnements universels sur la matière, le temps, la résilience et l’humain. Dans ses mains, le charbon, symbole d’exploitation, devient source de beauté, de mémoire et de méditation. Une exposition à découvrir absolument, pour qui souhaite comprendre ce que l’art contemporain africain a de plus singulier et de plus vibrant à offrir.

Informations pratiques

– Exposition : Eva Obodo, « And We Hired a Carpenter to Patch the Cloth »
– Dates : du 6 novembre 2025 au 3 janvier 2026
– Lieu : Galerie AFIKARIS, 7 rue Notre-Dame-de-Nazareth, 75003 Paris
– Horaires : mardi au samedi, 11h – 19h
– Entrée libre
– Plus d’informations : afikaris.com

 

 

 

 

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Du 28 novembre au 6 décembre 2025, Marrakech accueille une nouvelle édition de son prestigieux Festival International du Film. Un événement culturel majeur pour le continent africain, où cinéastes confirmés et talents émergents se retrouvent autour d’œuvres venues des quatre coins du monde.

Depuis le 28 novembre et jusqu’au 6 décembre 2025, Marrakech vibre au rythme du 7e art avec la 22e édition de son Festival international du film. Année après année, ce rendez-vous s’impose comme une célébration des talents, des cultures et des regards venus du monde entier. Pour cette édition, le festival déploie une sélection exceptionnelle de 82 films issus de 31 pays, réunissant de jeunes cinéastes audacieux, des figures confirmées et des histoires qui dialoguent à travers les frontières.

Dès l’ouverture, la ville ocre battra au rythme d’une programmation exigeante et diversifiée, où le cinéma marocain tiendra une place toute particulière avec quinze films à l’honneur, répartis dans les différentes sections du festival. La Compétition officielle, présidée cette année par le réalisateur coréen Bong Joon-ho, incarne la vitalité d’un cinéma mondial en pleine mutation. Quatorze premiers ou seconds longs métrages y seront présentés, explorant à la fois la mémoire, la lutte contre l’injustice et la quête d’émancipation, comme le souligne le thriller psychologique « Derrière les palmiers » de Meryem Benm’Barek, projeté en première mondiale.

L’audace et la diversité à l’honneur

À travers les différentes sections – Compétition officielle, Horizons, 11e Continent, Panorama du cinéma marocain, Séances Jeune Public & Famille, et Séances de Gala – le FIFM 2025 multiplie les regards et s’ouvre aux nouveaux récits. En compétition, les films sélectionnés abordent des thèmes puissants : la corruption et la foi dans « First Light » du photographe australien James J. Robinson ; la jeunesse taïwanaise hantée par la guerre dans « Before the Bright Day » de Shih-Han Tsao ; la crise électorale nigériane vue à travers le prisme familial dans « My Father’s Shadow » d’Akinola Davies Jr. ou encore la quête de liberté sous l’apartheid sud-africain dans « Laundry » de Zamo Mkhwanazi.

Le festival fait la part belle aux figures féminines et à la transmission : « Promis le Ciel » d’Erige Sehiri célèbre la solidarité féminine en Tunisie, tandis que « Aisha Can’t Fly Away » de Morad Mostafa suit la lutte d’une Soudanaise au Caire. Les documentaires « Memory » de Vladlena Sandu et « My Father and Qaddafi » de Jihane K offrent deux plongées intimes dans l’enfance et la mémoire collective, entre la Tchétchénie et la Libye. Entre innovation formelle et émotion universelle, « Straight Circle » d’Oscar Hudson, satire sur l’absurdité des conflits, et « Forastera » de Lucía Aleñar Iglesias, lumineux conte d’été sur le deuil, illustrent la vitalité du jeune cinéma contemporain.

Côté Séances de Gala, le public découvrira, dès le 29 novembre, le très attendu « Rue Málaga » de Maryam Touzani, portrait d’une femme de la communauté espagnole de Tanger interprétée par Carmen Maura. Le festival accueillera également « Frankenstein » revisité par Guillermo del Toro, projeté en avant-première le 1er décembre, et « Vie Privée », comédie policière savoureuse portée par Jodie Foster et réalisée par Rebecca Zlotowski, le 30 novembre. Parmi les autres événements, le biopic « El Sett » sur Oum Kalthoum réalisé par Marwan Hamed sera présenté le 2 décembre, suivi de « Sophia », thriller de Dhafer L’Abidine le 3 décembre, puis de « Hamnet » de Chloé Zhao le 4 décembre, et du mélodrame « Homebound » de Neeraj Ghaywan le 5 décembre.

Un festival ancré dans son époque

Le 11e Continent réunira, du 30 novembre au 5 décembre, une sélection de fictions et documentaires libres et inventifs, avec des cinéastes tels que Massoud Bakhshi, Lucrecia Martel, Oliver Laxe ou Hlynur Pálmason, mais aussi des voix émergentes comme Kamal Aljafari ou Tamara Stepanyan. Le festival proposera également la projection, le 2 décembre, du chef-d’œuvre restauré « Mirage » d’Ahmed Bouanani, joyau du cinéma arabe.

Le Panorama du cinéma marocain, du 1er au 5 décembre, mettra à l’honneur sept films, dont « Cinq Regards » de Karim Debbagh en première mondiale le 2 décembre, et « Porte Bagage » d’Abdelkarim El-Fassi en première internationale le 3 décembre. Treize séances Jeune Public & Famille, organisées du 29 novembre au 6 décembre, éveilleront la curiosité des plus jeunes, de 4 à 18 ans, à la magie du cinéma.

À ces rendez-vous s’ajoutent des hommages exceptionnels : Jodie Foster, Guillermo del Toro, Raouya et Hussein Fahmi, dont les œuvres emblématiques seront projetées au Palais des Congrès, au Cinéma Le Colisée ou au Musée Yves Saint Laurent, pour célébrer l’héritage et la créativité du cinéma mondial. Professionnels et passionnés pourront également participer à des ateliers et débats, notamment autour de la coproduction africaine ou de l’innovation dans le cinéma du continent.

Le public pourra retrouver l’ensemble du programme et les horaires détaillés sur le site officiel du festival : www.festivalmarrakech.info. Certaines projections seront gratuites, d’autres accessibles sur réservation ou accréditation, selon les lieux et les catégories.

Moments forts de la semaine 

– Vendredi 28 novembre : ouverture officielle et projections en gala, dont « Dead Man’s Wire ».
– Samedi 29 novembre : premières séances pour jeune public et familles, présentation d’« Ish » en compétition, focus sur « Promised Sky ».
– Dimanche 30 novembre : Panorama du cinéma marocain avec « Cinq Regards », compétition avec « Derrière les palmiers », projection de « Un Poète ».
– Lundi 1er décembre : séances Horizons et compétition, hommage à la diversité des voix féminines, atelier sur la coproduction africaine.
– Mardi 2 décembre : projection de « La Maison des femmes », focus sur la création maghrébine.
– Mercredi 3 décembre : compétition avec « Aisha Can’t Fly Away », gala autour de « El Sett », focus sur la transmission culturelle.
– Jeudi 4 décembre : « Divine Comedy » (Horizons), projections jeunesse, hommage à l’innovation dans le cinéma africain.
– Vendredi 5 décembre : avant-première de « Frankenstein », compétition, clôture de la semaine avec une sélection d’œuvres coups de cœur.

Informations pratiques

Dates : du 28 novembre au 6 décembre 2025
Lieu : différents sites et salles de Marrakech, projections en plein air sur la place  Jemaa El-Fna
Billetterie : sur le site officiel marrakech-festival.com ou aux guichets sur place
Langues : la majorité des films sont sous-titrés en français et anglais
Public : ouvert à tous, programme spécifique pour enfants et familles
Programme complet : disponible sur le site du festival, actualisé quotidiennement
Réseaux sociaux : @MarrakechFilmFestival (FB/X/Instagram) pour suivre l’actualité en direct
Conseil : certaines séances très prisées nécessitent une réservation préalable

 

 

 

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Zeitz MOCAA : le génie africain au cœur du silo https://mondafrique.com/loisirs-culture/zeitz-mocaa-le-genie-africain-au-coeur-du-silo/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/zeitz-mocaa-le-genie-africain-au-coeur-du-silo/#respond Wed, 26 Nov 2025 16:27:15 +0000 https://mondafrique.com/?p=143287 À Cape Town, le Zeitz MOCAA incarne la métamorphose d’un silo à grains en une cathédrale de l’art contemporain africain. Entre héritage industriel et bouillonnement créatif, une utopie de béton et de lumière raconte aujourd’hui l’Afrique à elle-même et au monde. Un article repris du site Ici Beyrouth. Au Cap, les vents du large charrient […]

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À Cape Town, le Zeitz MOCAA incarne la métamorphose d’un silo à grains en une cathédrale de l’art contemporain africain. Entre héritage industriel et bouillonnement créatif, une utopie de béton et de lumière raconte aujourd’hui l’Afrique à elle-même et au monde. Un article repris du site Ici Beyrouth.

Au Cap, les vents du large charrient toujours la mémoire du port, les échos sourds du commerce colonial, le rêve vertical d’un continent qui regarde l’horizon. C’est là, au bout du Waterfront, dans le «Silo District», qu’un monstre de béton muet, abandonné depuis des décennies, s’est soudain réveillé: le Zeitz Museum of Contemporary Art Africa. On entre ici comme on pénètre dans un sanctuaire, le regard happé par une nef vertigineuse, vestige d’un monde industriel, désormais temple d’une Afrique réinventée.

Le Zeitz MOCAA n’est pas né d’une utopie. Il est le fruit d’une reconquête, d’une réconciliation entre un passé industriel marqué par l’extraction, le stockage, la logique des flux marchands et un présent résolument tourné vers la création. De 1921 à 1924, le silo à grains du Cap domine la baie: 42 tubes de béton, 57 m de haut, silhouette austère veillant sur les allées et venues des cargos, sur l’Afrique du Sud qui s’urbanise. À l’époque, il est le plus haut édifice d’Afrique subsaharienne, une prouesse d’ingénierie, une icône d’un progrès musclé et sans grâce.

Mais la modernité industrielle ne résiste ni au temps ni aux crises. Le silo s’endort, puis se fissure et fini par tomber dans l’oubli. Jusqu’à ce que, en 2017, le génie architectural du Britannique Thomas Heatherwick soit appelé à la rescousse. Plutôt que de raser l’édifice, il propose de l’évider, puis de le tailler et le sculpter, afin de le révéler. Certains cylindres sont évidés, le béton brut est poli comme une pierre précieuse, la lumière s’infiltre par d’immenses verrières taillées «en gemme». Ce qui était sombre devient alors cathédrale. Un musée de 9 500 m² naît dans les veines de la ville, dont 6 000 m² dévolus à l’exposition, le reste à la vie: éducation, ateliers, terrasse-jardin, café, et – luxe ultime – un hôtel perché tout en haut, offrant au visiteur le panorama de la Table Mountain.

Mais au-delà du geste architectural, il y a une intention. Zeitz MOCAA n’est pas le simple décor d’une globalisation artistique en quête de nouveaux marchés. Il est d’abord une affirmation, celle qui démontre que l’art contemporain africain mérite une maison sur son propre continent. La collection, portée à l’origine par le mécène allemand Jochen Zeitz, s’ouvre à la diversité des voix africaines et de la diaspora: sculptures, installations, photographies, vidéos, performances. Le musée s’efforce d’accueillir aussi bien les figures tutélaires – El Anatsui, William Kentridge, Zanele Muholi – que les jeunes talents.


Zeitz MOCAA: du silo à la cathédrale d’art. © Ici Beyrouth

Si l’Afrique fut longtemps racontée par d’autres, exposée dans les vitrines de l’Occident, reléguée à la marge de l’histoire de l’art mondiale, ici, la scène se renverse. Les artistes africains sont chez eux, invités à raconter la mémoire, les blessures, la violence post-coloniale, mais aussi l’exubérance de la vie et la beauté irréductible du quotidien.

Le défi d’une ouverture

Il suffit de se promener dans le musée pour sentir la force du projet: dans l’atrium, le béton garde la trace de l’industrie; dans les salles, la couleur, la matière, la voix des œuvres débordent le cadre attendu de l’«africanité». Les parcours sont multiples, ouverts à la surprise, et chaque étage propose un dialogue entre médiums.

Pourtant, le Zeitz MOCAA n’échappe pas aux interrogations. Le billet d’entrée, s’il est gratuit pour les locaux à certains horaires, reste élevé pour beaucoup. Le Waterfront, quartier huppé, attire volontiers touristes et classes moyennes, moins la jeunesse populaire du Cap, enfermée dans les townships ou les périphéries. La gouvernance du musée a suscité des débats: la part belle est-elle faite aux artistes africains, ou la logique du mécénat privé et du collectionnisme européen demeure-t-elle dominante?

Ces questions traversent l’institution, qui doit sans cesse ajuster ses ambitions, à savoir renforcer l’accès des publics locaux, décentraliser ses ateliers et surtout multiplier les partenariats avec écoles, associations et ONG. Mais c’est peut-être dans ce jeu même – entre élitisme et démocratisation – que le Zeitz MOCAA trouve sa vitalité.

Car ce qui frappe, au fond, c’est l’énergie du lieu. Chaque année, le musée accueille près de 250.000 visiteurs, dont une part croissante de jeunes. Le Centre d’art et d’éducation multiplie les ateliers, les résidences, les débats : l’art s’y pense comme arme douce contre les fractures de la ville. Sur le toit, la sculpture dialogue avec le ciel; dans les couloirs, les langues, les accents et les histoires se croisent.

Dans la nef de béton du Zeitz MOCAA, l’Afrique invite le monde à la suivre. Là où s’empilaient autrefois les grains, naissent désormais les graines d’un récit en mouvement.

 

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18e Festival Ciné Regards Africains: le 7e art du continent à l’honneur (21-30 novembre 2025) https://mondafrique.com/loisirs-culture/18e-festival-cine-regards-africains-le-7e-art-du-continent-a-lhonneur-21-30-novembre-2025/ https://mondafrique.com/loisirs-culture/18e-festival-cine-regards-africains-le-7e-art-du-continent-a-lhonneur-21-30-novembre-2025/#respond Tue, 25 Nov 2025 07:00:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=143231 Du 21 au 30 novembre 2025, la 18e édition du Festival Ciné Regards Africains s’installe dans le Val-de-Marne. Sept réalisateurs africains viendront rencontrer le public, avec des projections, débats et découvertes pour célébrer la vitalité du cinéma du continent. La 18e édition du Festival Ciné Regards Africains, qui se déroule du 21 au 30 novembre 2025, promet d’être un […]

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Du 21 au 30 novembre 2025, la 18e édition du Festival Ciné Regards Africains s’installe dans le Val-de-Marne. Sept réalisateurs africains viendront rencontrer le public, avec des projections, débats et découvertes pour célébrer la vitalité du cinéma du continent.

La 18e édition du Festival Ciné Regards Africains, qui se déroule du 21 au 30 novembre 2025, promet d’être un événement marquant pour tous les amoureux du cinéma et des cultures africaines. Ce rendez-vous, désormais incontournable, rayonne à travers plusieurs communes du Val-de-Marne, notamment Cachan, Antony, Arcueil, Fresnes, L’Haÿ-les-Roses et Villejuif. Avec une programmation exigeante de 18 films, des rencontres inédites et une forte dimension participative, l’édition 2025 s’annonce comme une célébration vibrante de la richesse et de la diversité du 7e art africain.

18 films, de l’inédit au classique

La sélection 2025 propose une mosaïque de genres et de regards, alternant courts-métrages inédits, longs-métrages primés et classiques rares. Le coup d’envoi sera donné le vendredi 21 novembre à 18h au cinéma Le Sélect à Antony, avec la projection d’« Afrique sur Seine » (Sénégal, 1955), considéré comme l’un des tout premiers courts-métrages tournés par des Africains, et « Les Enfants rouges » (Tunisie, 2024), en présence de son réalisateur Lotfi Achour. Cette ouverture, à la fois patrimoniale et contemporaine, donne le ton d’un festival tourné vers le dialogue entre passé et présent, mémoire et modernité.

Les jours suivants, le cinéma La Pléiade à Cachan accueillera plusieurs temps forts, notamment la double séance du samedi 22 novembre : huit courts-métrages venus d’Algérie, Maurice, Maroc, Tunisie, Nigeria, Égypte, Mali et Niger seront présentés par le critique Michel Amarger. Le public sera invité à voter pour le Prix du Court Métrage, récompensant l’une de ces œuvres pour son originalité, sa sensibilité ou sa puissance de narration. Le dimanche 23 novembre à 16 h, la projection de « La Dernière Reine » (Algérie, 2022) offrira un autre grand moment, avec la présence du réalisateur Damien Ounouri.

Sept réalisateurs africains à la rencontre du public

C’est l’une des forces de l’édition 2025 : la présence exceptionnelle de sept réalisateurs venus d’horizons variés, pour présenter leur film, échanger et débattre avec les spectateurs dans l’ensemble des lieux partenaires. Chaque journée du festival propose ainsi une immersion dans des univers singuliers :

Vendredi 21 novembre à 18 h au Sélect (Antony) : Lotfi Achour pour « Les Enfants rouges » (Tunisie).
Dimanche 23 novembre à 16h à La Pléiade (Cachan) : Damien Ounouri pour « La Dernière Reine » (Algérie).
Mardi 25 novembre à 20h à La Tournelle (L’Haÿ-les-Roses) : Pascale Appora-Gnekindy pour « Eat bitter (Nourritures amères) », un documentaire en immersion au cœur de l’Afrique centrale.
Mercredi 26 novembre à 14h30 à la Maison pour Tous Gérard Philipe (Villejuif) : Azedine Kazri pour « Boussa (Le bisou) », une chronique sociale sensible.
Jeudi 27 novembre à 20h à La Tournelle (L’Haÿ-les-Roses) : Daoud Aoulad-Syad pour « Le lac bleu », fresque entre poésie et réalisme.
Vendredi 28 novembre à 20h30 à la MJC Louise Michel (Fresnes) : Joël Akafou pour « Loin de moi la colère », portrait singulier de la jeunesse ivoirienne contemporaine.
Samedi 29 novembre à 18h au cinéma Jean Vilar (Arcueil) : Mamadou Ottis BA pour « Dent pour dent », une fiction sociale qui évoque solidarité et résistance.

Au-delà des projections, ces rencontres offrent un espace privilégié d’échange, où chaque réalisateur partage son regard sur les mutations du continent, la création artistique et les défis de la production cinématographique africaine.

Débats, prix et solidarité

Chaque projection, qu’il s’agisse d’un court ou long métrage, est suivie d’un débat ou d’une rencontre animée par des spécialistes, membres des équipes de films ou critiques reconnus. Le festival fait le choix d’un engagement fort pour décloisonner le cinéma africain et favoriser la circulation des œuvres. Cette année encore, deux prix viendront ponctuer la manifestation : le Prix du Public, remis au meilleur court-métrage le samedi 22 novembre à La Pléiade, et le Prix du Jury pour un long-métrage, décerné lors de la clôture le dimanche 30 novembre à Arcueil.

La philosophie du festival repose sur l’ouverture, la diversité sociale et culturelle, la transmission et le dialogue. Les séances sont pour la plupart gratuites ou à tarif préférentiel, afin de permettre à tous — amateurs, familles, étudiants, cinéphiles — d’accéder à la richesse des productions du continent et de partager la découverte de voix singulières.

Un festival ouvert à tous

Porté par l’association Afrique sur Bièvre et une quinzaine de partenaires, Ciné Regards Africains s’inscrit pleinement dans la vie culturelle du Val-de-Marne. Plus qu’un festival de cinéma, il constitue un espace de solidarité et d’échange, où les publics se croisent et dialoguent autour des grands enjeux d’actualité, d’histoire et de société à travers le 7e art. Les projections, débats et rencontres avec les réalisateurs témoignent de la vitalité du cinéma africain, de sa capacité à se renouveler et à questionner le monde.

Informations pratiques :

Dates : du 21 au 30 novembre 2025
Ouverture : vendredi 21 novembre, 18h, cinéma Le Sélect, Antony
 Lieux : Cachan (La Pléiade), Antony (Le Sélect), L’Haÿ-les-Roses (La Tournelle), Fresnes (MJC Louise Michel), Arcueil (Espace Jean Vilar), Villejuif (Maison pour Tous Gérard Philipe)
Invités : 7 réalisateurs africains (Lotfi Achour, Damien Ounouri, Pascale Appora-Gnekindy, Azedine Kazri, Daoud Aoulad-Syad, Joël Akafou, Mamadou Ottis BA)
Programme détaillé et réservations : ville-cachan.fr
Tarifs : gratuit ou réduit, réservation conseillée
Public : tous publics, séances suivies de débats et rencontres

 

 

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Notre semaine culturelle (21-28 novembre) débute avec Zamna Festival Égypte 2025 (21-22 novembre) https://mondafrique.com/loisirs-culture/notre-semaine-culturelle-africaine-21-28-novembre-debute-avec-zamna-festival-egypte-2025-21-22-novembre/ Fri, 21 Nov 2025 07:00:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=142987 Semaine vibrante pour la culture africaine sur plusieurs continents : expositions, festivals, débats, fêtes et hommages littéraires rythment Lagos, Paris, Bordeaux, Sharm el-Sheikh et Cape Town. Un tour d’horizon d’événements qui célèbrent la créativité, la diversité et l’innovation, tissant des liens entre mémoire, transmission et modernité. Sharm El Sheikh accueille pour la première fois le mythique […]

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Semaine vibrante pour la culture africaine sur plusieurs continents : expositions, festivals, débats, fêtes et hommages littéraires rythment Lagos, Paris, Bordeaux, Sharm el-Sheikh et Cape Town. Un tour d’horizon d’événements qui célèbrent la créativité, la diversité et l’innovation, tissant des liens entre mémoire, transmission et modernité.

Sharm El Sheikh accueille pour la première fois le mythique Zamna Festival les 21 et 22 novembre 2025. Deux nuits de musique électronique, entre mer et montagnes, qui rassemblent la scène internationale et célèbrent la diversité musicale dans un décor naturel grandiose.


Le célèbre Zamna Festival, né à Tulum au Mexique, pose ses valises sur le continent africain pour une édition inédite à Sharm El Sheikh, en Égypte. Rendez-vous du 21 au 22 novembre 2025, au cœur de la Khoroum Valley, une vallée spectaculaire bordée de montagnes abruptes et surplombant les eaux limpides de la mer Rouge. C’est là que se prépare l’un des événements électro les plus attendus de l’année, fidèle à l’esprit d’exigence artistique et d’expérience immersive qui a fait la réputation de Zamna sur la scène mondiale.

Pour cette première édition égyptienne, le festival aligne une programmation internationale d’exception : ARTBAT (Ukraine), Mind Against (Italie), MRAK (Tale Of Us), Luciano, Hugel, Fred Lenix, Charmeine, Maz (Brésil) côtoient la fine fleur de la scène régionale, de Vanco (Afrique du Sud) à Moeaike et Dish Dash (Arabie Saoudite). Le métissage est au cœur du projet, avec un focus sur les talents africains et afro-diasporiques, pour une immersion totale dans la diversité des sons électro : afro-tech, house, influences méditerranéennes et arabes, le tout porté par une ambiance cosmopolite et festive.

La scénographie de Zamna fait la différence : scènes montées à même le sable, jeux de lumière spectaculaires, installations artistiques et sound systems puissants. Le désert devient dancefloor, la mer Rouge offre une toile de fond magique, et le ciel étoilé de novembre promet des nuits hors du temps. L’expérience commence dès le 20 novembre avec des pré-parties exclusives dans les hôtels partenaires (Meraki, White Hills, Remal Beach) et se poursuit jusqu’au 23, avec l’after-party mythique à Ras Mohamed (Osprey), là où le désert rejoint la mer.

Un festival chic et accessible 

Au-delà de la musique, Zamna propose une expérience globale : plages de Sharm, bars, restaurants et activités nautiques en journée, puis, à la tombée de la nuit, la vallée s’embrase au rythme des DJ sets, dans une atmosphère élégante et inclusive. L’organisation veille à la sécurité et au confort de tous, avec navettes régulières, accès privilégié aux plages, équipes professionnelles et assistance permanente.

L’esprit Zamna, c’est aussi l’accessibilité : packages complets (hébergement dans des resorts haut de gamme, billets, transferts, accès pré/after-parties), trois formules (Regular, VIP, Backstage) à partir de 9 500 EGP (environ 240 €) – à réserver sur zamnafestival.com. Le nombre de places limité préserve l’ambiance sélect, sans sacrifier l’accueil chaleureux et la convivialité qui font la réputation du festival.

Sharm El Sheikh, reliée par avion à de nombreuses villes, est facilement accessible : une fois sur place, les festivaliers profitent de tous les services – restauration, boutiques, espaces chill, points d’info. Et pour profiter pleinement, il suffit de prévoir tenues légères, protections solaires et maillot de bain : climat doux et sec garanti, idéal pour danser jusqu’à l’aube sous les étoiles.

Enfin, Zamna s’affirme comme un manifeste pour la diversité et l’ouverture : en valorisant la scène africaine, arabe et méditerranéenne, le festival invite à vivre l’Égypte autrement, au croisement de la fête et de la découverte culturelle. Pour tous les passionnés d’électro et d’aventures inédites, Zamna s’impose comme la destination musicale de l’automne.

Informations pratiques

Dates : 21 et 22 novembre 2025 (festival), pré-party le 20 novembre, after-party le 23 novembre à Ras Mohamed
Lieu : Khoroum Valley, Sharm El Sheikh, Égypte – accessible en voiture, taxi ou navettes entre hôtels partenaires et site
Billets : réservation sur zamnafestival.com, formules Regular, VIP et Backstage à partir de 9 500 EGP (~240 €), incluant selon les packs : accès festival, transports, after-party
Hébergement : packages disponibles avec les hôtels partenaires (Meraki, White Hills, Remal Beach…)
Infos & inscription : site officiel Zamna Festival (zamnafestival.com) et réseaux sociaux (@zamnafestival)

L’art contemporain africain en résonance à Paris (jusqu’au 28 novembre)

Plongée dans l’art africain contemporain à Paris : l’exposition « Echoes of Repetitions » réunit trois artistes majeurs à The Bridge Gallery du 16 octobre au 28 novembre 2025, pour un dialogue vibrant entre mémoire, identité et création au cœur de la capitale.

 

The Bridge Gallery, nichée dans le 9ᵉ arrondissement de Paris, présente du 16 octobre au 28 novembre 2025 l’exposition « Echoes of Repetitions », un événement qui met en lumière la richesse et la diversité de la création contemporaine venue d’Afrique et de sa diaspora. Au cœur de cet accrochage, trois artistes singuliers : JC Bright (Nigeria), Dale Lawrence et Khanyi Mawhayi (Afrique du Sud) proposent une exploration sensible et puissante de la notion de répétition – qu’elle soit mémoire, héritage, rituel ou réinvention.

 

Le parcours de l’exposition invite à s’interroger sur la façon dont nos vies, nos histoires, nos identités se tissent à travers des gestes, des récits et des motifs qui reviennent, se transforment, ou se brisent. Par la peinture, la photographie ou l’installation, les artistes abordent aussi bien l’intimité de l’expérience individuelle que la portée universelle des traditions ou des mutations sociales. La scénographie épurée met en valeur des œuvres qui oscillent entre force du symbole et finesse du détail, chaque pièce dialoguant avec les autres pour créer un écho visuel et émotionnel.

Un pont entre Paris et l’Afrique créative

Dans cet espace baigné de lumière, le visiteur découvre d’abord les portraits vibrants de JC Bright, qui utilisent superpositions et jeux de textures pour questionner la mémoire collective, l’effacement et la résilience. Plus loin, Dale Lawrence déconstruit la narration classique, en jouant sur les répétitions visuelles et les variations, interrogeant ce qui fait continuité ou rupture dans l’histoire sud-africaine. Enfin, Khanyi Mawhayi propose des œuvres où les matières naturelles, les couleurs organiques et les motifs ancestraux s’allient pour évoquer les cycles rituels et les métamorphoses de l’identité.

Au-delà de l’exposition, The Bridge Gallery affirme son rôle de plateforme de dialogue entre artistes africains et européens. Les visiteurs, qu’ils soient amateurs d’art, collectionneurs ou simples curieux, sont invités à participer à des visites guidées, des ateliers et des rencontres avec les artistes, favorisant la médiation et l’échange autour des questions de mémoire, de créativité et de transmission. L’expérience se veut inclusive, ouverte à tous, et fait de Paris un carrefour vivant du renouveau artistique africain.

À travers « Echoes of Repetitions », la capitale française confirme son ouverture aux voix nouvelles du continent, et propose un regard inédit sur la modernité africaine : inventive, plurielle, engagée. Cette exposition est à la fois une invitation au voyage et une réflexion sur la manière dont l’art, en rejouant le passé, contribue à façonner l’avenir.

Informations pratiques

Dates : du 16 octobre au 28 novembre 2025
Lieu : The Bridge Gallery, 19 rue Louise-Émilie de la Tour d’Auvergne, 75009 Paris
Artistes : JC Bright (Nigeria), Dale Lawrence (Afrique du Sud), Khanyi Mawhayi (Afrique du Sud)
Horaires : à consulter sur le site officiel
Accès : métro Cadet ou Anvers, bus, parkings à proximité
Tarifs : entrée libre (sous réserve)
Infos & inscription : thebridgegallery.xyz et Instagram @thebridgegallery_

 

EWA 2025 : Lagos, la nouvelle capitale de la créativité (jusqu’ au 23 novembre)

Du 18 au 23 novembre 2025, Lagos devient le cœur battant des industries créatives du continent. Pendant six jours, la ville accueille la toute première Entertainment Week Africa (EWA) : une initiative ambitieuse où musique, cinéma, mode, tech et entrepreneuriat se rencontrent, sous le signe du partage et de l’innovation.

L’événement, évolution assumée d’Entertainment Week Lagos, porte haut les couleurs panafricaines. Organisé par la Livespot Foundation et l’agence créative Livespot360, EWA s’impose comme un carrefour incontournable pour connecter talents, investisseurs, décideurs et publics autour d’un thème fédérateur : « Close the Gap ». L’objectif ? Faire de Lagos le laboratoire de la créativité africaine, un lieu où toutes les frontières tombent pour laisser place à la collaboration.

Au centre du dispositif, le Livespot Entertarium s’affirme en hub créatif, relayé par de nombreux lieux emblématiques de la ville – cinémas, salles de concert, espaces culturels – pour accueillir une programmation foisonnante, pensée pour ne rien laisser de côté. EWA s’articule autour de six grands axes : musique, film & TV, mode, AI & tech, live production, entrepreneuriat. Chaque secteur bénéficie d’événements dédiés, conjuguant temps professionnels (panels, marchés, masterclasses, job fair) et rendez-vous grand public (concerts, projections, runway shows, soirées, pop-ups…).

Un laboratoire de l’innovation et des rencontres

Ce qui distingue EWA, c’est cette approche globale : conférences et panels côtoient les sessions de networking, les showcases d’artistes et créateurs, les ateliers d’apprentissage et les espaces de recrutement, dans une atmosphère aussi festive qu’inclusive. Le mot d’ordre : provoquer les connexions et faciliter l’accès à de vraies opportunités (financement, contrats, collaborations) pour tous les acteurs de l’écosystème, qu’ils soient jeunes pousses ou figures reconnues.

Le thème « Close the Gap » guide toute la programmation : l’ambition est de réduire les écarts d’accès, de financement et de visibilité, en misant sur la formation, l’émergence de nouveaux talents et la promotion de l’innovation. Les espaces Gen-Z Republik et Creators’ Hub sont entièrement pensés pour la jeunesse créative, tandis que « The Labspot » rassemble les masterclasses et ateliers métiers, pilotés par des experts du business, de la production, du marketing, du droit ou des technologies (XR, streaming, intelligence artificielle…).

Côté musique, le « EWA Music Camp » propose un véritable laboratoire pour producteurs, beatmakers, auteurs et ingénieurs du son : une semaine d’immersion sur des projets internationaux, ponctuée de concerts, de showcases (Turn Up Lagos Concert Series) et du Livespot X Festival, en présence d’artistes majeurs, de labels et de superviseurs musicaux.

Dans le champ audiovisuel, le « EWA Content Festival » multiplie projections, avant-premières, panels industrie, Q&A avec les réalisateurs et marché pour producteurs, plateformes et acheteurs (TV, streaming, digital). Un accent est mis sur la jeune génération de créateurs digitaux, web séries et formats courts, reflet de la vitalité des contenus africains sur la scène internationale.

Pour les entrepreneurs, la « Deal Room » propose un accélérateur sur trois jours : coaching, construction du business model, conseils juridiques et pitch devant investisseurs, avec, à la clé, un fonds d’amorçage de 25 millions de nairas pour soutenir les projets émergents les plus prometteurs.

Le « Creative Job Fair » facilite la rencontre entre jeunes professionnels, techniciens, agences, médias et recruteurs, avec de nombreux espaces de networking prévus tout au long de la semaine (lounges, meetups, cocktails, sessions de matchmaking) pour multiplier les occasions de créer des liens solides.

L’EWA joue aussi la carte de l’accessibilité : de nombreux événements sont gratuits, accessibles sur inscription en ligne, tandis que cérémonies, concerts, runway shows, after-parties et soirées stand-up « Jokes n Jollof » sont ouverts à tous, avec une forte visibilité sur les réseaux sociaux pour s’informer et s’inscrire facilement.

L’EWA s’adresse à tous les profils : professionnels aguerris, jeunes créatifs, entrepreneurs, investisseurs, étudiants ou simples passionnés de la culture africaine. Lagos se prépare ainsi à accueillir le meilleur de la créativité continentale, pour une semaine de découvertes, de rencontres et d’expériences qui font bouger les lignes.

Informations pratiques
Dates : du 18 au 23 novembre 2025 (6 jours)
Ville : Lagos (Nigéria), Livespot Entertarium (lieu principal) et autres espaces partenaires
Accès : événements gratuits sur inscription en ligne, autres payants (billetterie / RSVP via le site officiel et Tix Africa)
Public visé : pros et aspirants des industries créatives, investisseurs, passionnés de culture africaine
Plus d’infos et inscription : site officiel Entertainment Week Africa et Instagram (@entweekafrica)

Capetown : l’exposition qui secoue l’art contemporain africain au Zeitz MOCAA (20 novembre 2025- 4 octobre 2026)

Le Zeitz Museum of Contemporary Art Africa inaugure, du 20 novembre 2025 au 4 octobre 2026, l’exposition majeure « Afflict the Comfortable, Comfort the Afflicted », une plongée puissante dans l’art politique, social et sensoriel de l’artiste américaine Cauleen Smith. Un rendez-vous incontournable à Cape Town, au cœur du prestigieux waterfront, qui interroge les imaginaires, renverse les certitudes et offre un panorama inédit de l’art engagé issu des mondes africains et afro-diasporiques.

Le Zeitz MOCAA, plus grand musée d’art contemporain africain au monde, consacre ses vastes galeries à une exposition immersive qui explore la justice sociale, la mémoire collective et les imaginaires de libération. Dans ce silo industriel reconverti en cathédrale d’art, l’artiste déploie installations vidéo, sculptures, œuvres textiles et environnements lumineux qui questionnent les formes de domination, tout en ouvrant des espaces d’empathie, de douceur et de réparation. Cette ambivalence – troubler les puissants, apaiser les vulnérables – structure toute la proposition artistique.

Pour cette exposition inédite en Afrique, Cauleen Smith articule une série d’œuvres qui mêlent pratiques méditatives, revendications politiques et célébration des cultures noires. Inspirée par les traditions spirituelles afro-américaines, les luttes panafricaines et les rituels de résistance, Smith invite le visiteur à entrer dans un espace de réflexion, de confrontation et de transformation. Les thématiques abordées – réparation historique, écologie politique, violences institutionnelles, solidarités diasporiques – s’inscrivent pleinement dans les grandes préoccupations contemporaines du continent et de la diaspora.

La scénographie du Zeitz MOCAA offre une expérience totale : les salles cylindriques du bâtiment, les jeux d’ombre dans le béton brut, les volumes monumentaux et les puits de lumière naturels créent un parcours sensoriel unique. Certaines installations enveloppent le visiteur dans des projections à 360°, d’autres dans des ambiances sonores méditatives. Le musée fait dialoguer les matériaux – textiles imprimés, papiers découpés, objets rituels, films expérimentaux – avec l’architecture spectaculaire du silo, créant un véritable théâtre visuel.

Une exposition manifeste, au carrefour de l’art, de la mémoire et de la justice
Au‑delà de l’esthétique, « Afflict the Comfortable, Comfort the Afflicted » se veut un geste politique. L’exposition questionne les rapports de pouvoir, interroge nos manières de ressentir le monde, et revendique l’importance de l’art comme espace de guérison collective. Le Zeitz MOCAA, qui s’affirme depuis son ouverture comme plateforme centrale des arts africains contemporains, prolonge ici sa mission : soutenir les voix engagées, diversifier les récits, mettre en lumière des artistes dont les œuvres transforment nos perspectives.

Entre œuvres militantes et propositions contemplatives, Cauleen Smith renouvelle les langages visuels du musée : le visiteur oscille entre inconfort nécessaire et réconfort bienvenu, entre provocation et douceur. Une invitation à penser autrement, à ressentir davantage et à s’ouvrir aux récits pluriels qui traversent l’Afrique et ses diasporas.

Cape Town, point de rencontre international

Situé dans l’un des lieux culturels les plus dynamiques d’Afrique australe, le Zeitz MOCAA accueille un public international attiré par l’effervescence artistique de Cape Town. La ville, accessible par de nombreuses liaisons aériennes, offre un cadre exceptionnel : plages, montagnes, restaurants, design contemporain et scène artistique en pleine expansion. L’exposition s’étend sur près d’un an, permettant aux visiteurs et aux amateurs d’art de découvrir ou redécouvrir le musée à leur rythme, dans un contexte de renouveau créatif constant.

Une expérience culturelle riche, accessible et engagée
Le musée propose également :
– visites guidées quotidiennes
– ateliers et rencontres avec des artistes
– cycles de cinéma liés à l’exposition
– espaces de médiation pour tous les publics

L’objectif est clair : créer un espace où l’art devient outil de dialogue, d’éducation et d’inspiration. Avec « Afflict the Comfortable, Comfort the Afflicted », le Zeitz MOCAA signe l’un de ses temps forts de l’année 2025‑2026, accessible, ambitieux et profondément ancré dans les réalités contemporaines.

Information pratiques

Dates : 20 novembre 2025 – 4 octobre 2026
Lieu : Zeitz Museum of Contemporary Art Africa (Zeitz MOCAA), V&A Waterfront, Cape Town, Afrique du Sud
Horaires : tous les jours de 10h à 18h (dernière entrée 17h30)
Billets : environ R 265 pour les adultes ; gratuit pour les moins de 18 ans
Accès : taxis, bus MyCiTi, parking au V&A Waterfront
Site officiel & infos : zeitzmocaa.museum + réseaux sociaux (@zeitzmocaa)

Le maninka sous la Première République guinéenne à Bordeaux (28 novembre)

Le 28 novembre à Bordeaux, une table ronde unique invite à explorer le rôle du maninka dans l’histoire politique, linguistique et culturelle de la Guinée indépendante. Chercheurs, linguistes et spécialistes se penchent sur l’impact de cette langue dans la construction d’identités et de mémoires ouest-africaines.

À l’aube de son indépendance en 1958, la Guinée se lance dans une expérience politique novatrice, portée par la volonté de s’affranchir des héritages coloniaux. Sous la présidence d’Ahmed Sékou Touré, la Première République guinéenne pose les bases d’un État souverain où les langues nationales, jusque-là reléguées à la sphère familiale ou communautaire, sont propulsées au centre de la vie publique et des politiques éducatives. C’est dans ce contexte que le maninka, langue majeure de la région mandingue, s’impose comme l’un des symboles de cette renaissance culturelle et politique.

Langue véhiculaire, outil de mobilisation populaire, support d’alphabétisation, mais aussi creuset d’expression artistique et littéraire, le maninka irrigue la vie guinéenne bien au-delà des frontières du pays. Sa diffusion s’étend au Mali, à la Côte d’Ivoire, à la Gambie ou encore au Sénégal, où il participe à la circulation d’histoires, de traditions orales et de formes musicales. La table ronde bordelaise s’attache à comprendre comment cette langue, au cœur des dynamiques mandingues, devient un levier d’appartenance et d’innovation pour des générations entières.

Quand le politique rencontre la mémoire 

La Première République guinéenne (1958–1984) incarne une période de transformations profondes : affirmation du pouvoir central, projets d’industrialisation, bouleversements sociaux et expériences inédites en matière de politique linguistique. Le choix de valoriser les langues africaines dans l’administration, l’éducation et la communication politique traduit la volonté de rompre avec la domination culturelle et linguistique du colonisateur.

Durant cette période, le maninka et d’autres langues nationales deviennent des outils majeurs pour mobiliser la population, structurer les discours politiques et créer de nouveaux espaces d’expression populaire. Les chercheurs invités à la table ronde reviendront sur les méthodes d’alphabétisation de masse, la promotion de la littérature orale, la montée en puissance des radios nationales et l’essor d’une production culturelle en langues locales.

L’histoire de la Première République guinéenne, marquée par une indépendance “non alignée”, la centralisation du pouvoir, l’exil d’intellectuels et la recomposition identitaire, a des conséquences directes sur la place du maninka dans l’espace public. Les politiques éducatives, souvent pionnières à l’époque, posent la question du statut des langues africaines face à la mondialisation et aux pressions pour l’uniformisation linguistique. Les intervenants s’interrogeront sur la vitalité actuelle du maninka, ses nouveaux usages dans la musique, les médias, la recherche ou les diasporas, et sur la façon dont il façonne l’imaginaire collectif et la transmission intergénérationnelle.

Cette rencontre est aussi l’occasion de discuter des liens entre histoire politique, mémoire et construction identitaire. Comment la période de la Première République est-elle racontée aujourd’hui ? Quels sont les récits dominants, ceux qui émergent ? Quel rôle jouent les langues, et en particulier le maninka, dans le travail de mémoire, la transmission orale et la préservation du patrimoine culturel mandingue ? À travers la circulation des traditions orales, les passerelles linguistiques entre maninka, bambara, dioula ou autres langues mandé, se dessine un espace culturel transfrontalier où l’histoire s’écrit et se partage de mille façons.

Organisée à l’initiative de chercheurs bordelais, de spécialistes de l’Afrique de l’Ouest et de membres de la diaspora guinéenne, la table ronde propose un espace de dialogue ouvert. Théories, études de cas, échanges avec le public et présentation de travaux récents rythmeront la journée. L’objectif est aussi bien scientifique que pédagogique : donner des clés pour comprendre la trajectoire guinéenne, valoriser les langues africaines et encourager une approche pluridisciplinaire et comparée des réalités ouest-africaines contemporaines.

Un événement qui rappelle que les langues ne sont jamais de simples outils de communication, mais bien des acteurs de l’histoire, du pouvoir et de la mémoire. Comprendre le passé de la Guinée à travers le prisme du maninka, c’est aussi imaginer l’avenir de la diversité linguistique et culturelle en Afrique de l’Ouest.

 

Informations pratiques
Date : 28 novembre
Lieu : Bordeaux, France (espace universitaire ou culturel précisé par les organisateurs)
Thématique : histoire de la Première République guinéenne, politiques linguistiques, place du maninka en Guinée et en Afrique de l’Ouest
Public : étudiants, chercheurs, diasporas, passionnés d’histoire africaine et de linguistique
Accès : entrée libre sur inscription selon modalités communiquées par les organisateurs
Plus d’informations : programme détaillé disponible sur les canaux institutionnels et universitaires associés à l’événement

Club Tropicalia à Paris : la nuit où l’Afrique fait danser la capitale

Le 28 novembre 2025, Paris vibre au rythme des musiques afro-urbaines et tropicales avec une nouvelle édition de Club Tropicalia. DJs, collectifs et clubbers s’emparent du 11ᵉ arrondissement pour une nuit métissée, solaire et résolument festive.

Quand la capitale française se transforme en dancefloor aux couleurs de l’Afrique, des Caraïbes et de l’Amérique latine, cela donne Club Tropicalia ~ Urban Tropical Vibes Party, un rendez-vous nocturne incontournable pour tous les amateurs de sons chauds et de cultures métissées. Organisée au Punk Paradise (44 rue de la Folie-Méricourt), cette soirée s’impose comme un repaire des aficionados d’afrobeats, d’amapiano, de house et de rythmes caribéens, mais aussi comme un espace de rencontre et de fête où l’inclusion et la diversité sont au cœur de la programmation.

La force de Club Tropicalia, c’est son identité musicale affirmée : la soirée met en lumière les styles en plein essor issus du continent africain et de sa diaspora, de l’afrohouse nigériane et ghanéenne à l’amapiano sud-africain, en passant par le kuduro angolais ou les vibes caribéennes et brésiliennes. Les platines sont confiées à des collectifs pointus comme Groovalizacion, véritables ambassadeurs de la scène globale, mais aussi à DJ Spark, DJ Cucurucho et d’autres invités capables de faire voyager le public de Lagos à São Paulo ou Kingston en un seul set.

Danser, s’ouvrir, se retrouver : l’esprit Club Tropicalia

Mais Club Tropicalia ne se limite pas à la musique. Ici, l’expérience se veut inclusive, festive et décomplexée. La soirée attire un public varié : jeunes de la diaspora afro-parisienne, amoureux de la world music, curieux venus explorer la nouvelle vague afro-urbaine, ou clubbers aguerris à la recherche de découvertes et de mix inédits. L’ambiance est décontractée : on danse, on échange, on partage autour d’une passion commune pour la diversité musicale.

La scénographie du Punk Paradise, repaire bien connu des nuits parisiennes, se transforme pour l’occasion en véritable cocon tropical, avec lumières colorées, décors immersifs et une énergie contagieuse. Sur la piste, les frontières tombent : afrobeats et afrohouse côtoient reggaeton, baile-funk, latin beats et tropical vibes, créant une mosaïque sonore irrésistible. Ici, pas de hiérarchie entre les genres ni de cloisonnement : chaque beat est une invitation à la danse et au voyage.

Venir à Club Tropicalia, c’est l’occasion d’explorer toute la vitalité de la scène afro-urbaine, devenue aujourd’hui l’un des courants majeurs de la nuit mondiale. On y découvre des sets sans temps morts, pensés pour faire vibrer la piste jusqu’à l’aube, et l’on plonge dans une expérience clubbing inclusive, loin des codes figés, où chacun peut s’exprimer librement et trouver sa place. C’est aussi le cadre idéal pour multiplier les rencontres, partager des moments forts et se laisser emporter par l’énergie d’un des quartiers les plus animés de Paris, au cœur du 11ᵉ arrondissement.

L’événement est ouvert à tous, à partir de 18 ans, avec une billetterie accessible (8 € en prévente, 10 € sur place). L’entrée se fait dès 23h, et la fête bat son plein jusqu’à 5h du matin. Accès facile par métro Oberkampf, Parmentier ou Saint-Ambroise. La convivialité, la diversité des publics et la chaleur de la programmation font de Club Tropicalia un rendez-vous incontournable pour tous ceux qui souhaitent célébrer les musiques du monde, danser sans frontières et s’immerger dans l’énergie afro-tropicale.

Informations pratiques
Date : vendredi 28 novembre 2025
Lieu : Punk Paradise, 44 rue de la Folie-Méricourt, 75011 Paris
Horaires : de 23h à 5h
Tarifs : 8 € en prévente, 10 € sur place (événement +18 ans)
Accès : métro Oberkampf, Parmentier, ou Saint-Ambroise
Ambiance : festive, urbaine, tropicale et inclusive
Infos et billetterie : shotgun.live / dice.fm

 

Hommage à Valentin Kimoni Iyay : l’héritage vivant d’une littérature de résistance

Un demi-siècle après la publication de « Destin de la littérature négro-africaine ou problématique d’une culture », un collectif d’enseignants et de chercheurs rend hommage à Valentin Kimoni Iyay, figure essentielle de la pensée littéraire africaine. Un ouvrage anniversaire met en lumière sa vision pionnière et son combat pour la dignité culturelle du continent.

Publié en 1974, « Destin de la littérature négro-africaine » est longtemps resté un texte fondateur, devenu rare mais incontournable dans l’histoire des études africaines francophones. En 2024, sous la direction de Cesar Mawanzi, une équipe d’universitaires congolais réactualise le débat à travers un ouvrage collectif, à la fois hommage intellectuel et réflexion sur la portée contemporaine des idées de Kimoni. Cet anniversaire n’est pas qu’une commémoration : il s’agit aussi d’un appel à transmettre, préserver et questionner l’héritage littéraire africain à l’heure de la mondialisation et des mutations identitaires.

Kimoni Iyay, docteur ès lettres de l’Université de Fribourg, est reconnu pour avoir posé les bases d’une lecture critique et décolonisée de la littérature africaine. Professeur à l’Institut Supérieur Pédagogique de Kikwit, directeur, recteur, il fut aussi chercheur infatigable et auteur prolifique, publiant « Poésie de la Négritude : Une manière de lire » (1985) et « Ligues, Revues et Poésie nègre » (2011). Son parcours, partagé entre la RDC et la Suisse, témoigne d’une ouverture rare : à la croisée de l’histoire, de la philologie, de la théologie et de la pédagogie, il a œuvré toute sa vie pour faire reconnaître la force créatrice des cultures africaines.

Litta pensée vivante de Kimoni

L’œuvre de Kimoni se distingue par sa dimension militante. « Destin de la littérature négro-africaine » interroge d’abord la capacité de la littérature à s’ériger en outil d’émancipation face aux héritages de domination, d’humiliation et d’exclusion forgés par la colonisation. Kimoni défend l’idée que la littérature africaine ne se contente pas de refléter la réalité sociale : elle invente des langages de résistance, forge une conscience collective, renverse les discours oppressifs et offre à l’homme noir une nouvelle dignité dans l’histoire.

Au cœur de sa réflexion, la poésie nègre incarne le lieu par excellence d’une réappropriation identitaire. Kimoni analyse la bascule entre les représentations coloniales – comme celle de Prosper Mérimée, pour qui le personnage noir est condamné à l’aliénation – et le renversement opéré par Aimé Césaire, qui fait du héros noir l’emblème de la liberté et de la reconquête de soi. Ce mouvement de déconstruction et de réinvention est, selon Kimoni, fondamental pour affranchir la littérature africaine des carcans occidentaux et pour ouvrir la voie à une véritable modernité créole, affranchie et universelle.

La portée de son travail ne s’arrête pas à la littérature. Kimoni invite à repenser le rapport aux langues africaines, à la transmission orale et à la mémoire collective : la littérature devient un espace vivant de dialogue entre générations, d’actualisation des héritages et de confrontation avec les défis contemporains. C’est dans cette perspective que le collectif dirigé par Cesar Mawanzi propose de relire « Destin de la littérature négro-africaine » : en interrogeant le passé, mais surtout en nourrissant la réflexion sur l’avenir des lettres africaines dans un monde globalisé.

Ce nouvel ouvrage, rédigé à plusieurs voix, revient sur le contexte de publication du texte original, son impact dans le champ académique et sa capacité à inspirer de nouvelles lectures, au Congo comme dans toute l’Afrique et sa diaspora. Il montre aussi l’actualité du combat intellectuel de Kimoni face à la persistance des stéréotypes, aux formes renouvelées de domination et à l’urgence de défendre l’autonomie culturelle du continent.

En remettant à l’honneur la pensée de Kimoni Iyay, ce travail collectif rappelle que la littérature n’est pas une simple affaire d’érudition ou de nostalgie. Elle reste, pour les écrivains, enseignants, chercheurs et lecteurs d’aujourd’hui, un levier de transmission, d’innovation et de résistance, au service d’une Afrique critique, fière de son histoire et résolument tournée vers l’avenir.

Informations pratiques
Titre : Destin de la littérature négro-africaine ou problématique d’une culture
Collectif dirigé par : Cesar Mawanzi
Hommage à : Valentin Kimoni Iyay
ISBN : 979-10-203-7719-7
Format : 15 x 21 cm, 362 pages
Prix : 26,00 €
Éditeur : Éditions Baudelaire
Distribution librairies : Hachette Distribution (Dilicom), Éditions Baudelaire

 

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Film Africa 2025 : Londres vibre au rythme du cinéma africain jusqu’au 23 novembre https://mondafrique.com/loisirs-culture/film-africa-2025-londres-vibre-au-rythme-du-cinema-africain-jusquau-23-novembre/ Tue, 18 Nov 2025 08:00:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=142720 Du 14 au 23 novembre 2025, la capitale britannique accueille Film Africa, l’un des plus grands festivals européens consacrés au cinéma africain. Plus de 50 films, de nombreux débats et une programmation foisonnante témoignent de la créativité et de la diversité du continent. Pour sa nouvelle édition, Film Africa s’impose comme le rendez-vous majeur du cinéma africain […]

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Du 14 au 23 novembre 2025, la capitale britannique accueille Film Africa, l’un des plus grands festivals européens consacrés au cinéma africain. Plus de 50 films, de nombreux débats et une programmation foisonnante témoignent de la créativité et de la diversité du continent.


Pour sa nouvelle édition, Film Africa s’impose comme le rendez-vous majeur du cinéma africain en Europe. Organisé du 14 au 23 novembre 2025, le festival investit des lieux prestigieux de Londres tels que le BFI Southbank, la BAFTA, le Rich Mix, le Ritzy Picturehouse à Brixton, les Riverside Studios, ainsi que l’University of East Anglia et la London School of Economics. Cette dispersion géographique permet d’irriguer la capitale d’une énergie singulière, tout en créant une mosaïque d’espaces de projection, de débat et de création.

Pour sa nouvelle édition, Film Africa s’impose comme le rendez-vous majeur du cinéma africain en Europe. Organisé du 14 au 23 novembre 2025, le festival investit des lieux prestigieux de Londres tels que le BFI Southbank, la BAFTA, le Rich Mix, le Ritzy Picturehouse à Brixton, les Riverside Studios, ainsi que l’University of East Anglia et la London School of Economics. Cette dispersion géographique permet d’irriguer la capitale d’une énergie singulière, tout en créant une mosaïque d’espaces de projection, de débat et de création.


« Katanga – The Dance of the Scorpions » du Burkinabè Dani Kouyaté.

Plus de cinquante films – fictions, documentaires, courts et longs métrages – issus de plus de vingt pays africains composent une programmation foisonnante et engagée. Les thématiques explorent la résistance coloniale, les mémoires plurielles, la vie quotidienne, les questions de migration, ainsi que l’innovation et la création contemporaine. Film Africa 2025 mise résolument sur la pluralité des voix et des récits, offrant un regard à la fois exigeant et accessible sur la richesse du septième art africain.

Le festival met particulièrement à l’honneur la République Démocratique du Congo, avec une sélection de films inédits et une exposition photographique majeure, « Congo RE-Vue », qui donne à voir la vitalité de la création visuelle congolaise. Autre moment fort : la rétrospective consacrée à Souleymane Cissé, immense cinéaste malien disparu récemment. Plusieurs de ses œuvres majeures seront projetées, accompagnées du documentaire réalisé par sa fille, Fatou Cissé, qui revient sur le parcours d’un pionnier du cinéma africain.

Rencontres, débats et transmission

Film Africa n’est pas seulement une vitrine cinématographique ; le festival multiplie les espaces de rencontre entre publics et créateurs. Panels, ateliers, expositions, soirées de gala et masterclasses jalonnent le programme. Parmi les invités de marque, Kunle Afolayan, figure centrale de Nollywood et porte-voix du cinéma nigérian contemporain, animera une masterclass exceptionnelle en partenariat avec la BAFTA. Il partagera sa vision de l’avenir du cinéma africain, ses expériences de collaboration avec Netflix et son engagement pour une production plus audacieuse et indépendante.

Autre temps fort : le symposium central « African Cinema and Liberation » organisé à la London School of Economics, le 22 novembre. Il réunira des personnalités majeures comme Sir John Akomfrah, cinéaste et artiste britannique engagé, et Billy Woodberry, pour débattre du pouvoir du cinéma africain à repenser les récits, lutter contre les stéréotypes coloniaux et promouvoir une souveraineté culturelle nouvelle.

Ouverture et clôture sous le signe de la transmission

Le festival s’ouvrira avec la première britannique de « My Father’s Shadow » d’Akinola Davies Jr., film intimiste qui interroge mémoire familiale et héritages, en présence du réalisateur. La clôture, très attendue, sera marquée par « Katanga – The Dance of the Scorpions » du Burkinabè Dani Kouyaté, projeté en avant-première britannique, suivie d’un échange avec l’équipe du film. Deux moments forts qui incarnent le dialogue permanent entre générations, mémoires et créations au cœur de la programmation.

Screenshot

Au-delà des projections, Film Africa 2025 se veut un véritable espace de réflexion, de transmission et d’échanges entre artistes, chercheurs, étudiants, cinéphiles et publics venus d’horizons variés. Expositions, ateliers pour les jeunes, soirées festives, séances spéciales écoles et partenariats universitaires participent à faire de cet événement un carrefour des arts, des idées et des sociétés africaines.

Informations pratiques :

Dates : du 14 au 23 novembre 2025
Lieux : BFI Southbank, BAFTA, Rich Mix, Ritzy Picturehouse Brixton, Riverside Studios, University of East Anglia, London School of Economics (Londres).
Billeterie et site : filmafrica.org

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Notre semaine culturelle débute avec Tiken Jah Fakoly en France (14 et 16 novembre) https://mondafrique.com/loisirs-culture/notre-semaine-culturelle-debute-avec-tiken-jah-fakoly-en-france-deux-concerts-de-reggae-exceptionnels-14-et-16-novembre/ Sat, 15 Nov 2025 07:45:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=142598 Tiken Jah Fakoly, figure emblématique du reggae africain engagé, sera en France pour deux concerts exceptionnels, à Arc-et-Senans et Grenoble, les 14 et 16 novembre 2025.

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Concerts, festivals, expositions et parutions : la semaine culturelle africaine dessine une cartographie vibrante, entre Europe et Afrique, où se croisent musiciens, cinéastes, chercheurs, artistes et publics. De Paris à Durban, de Londres à Grenoble, les initiatives se multiplient pour faire vivre le patrimoine, bousculer les récits et célébrer la diversité des voix africaines.

Tiken Jah Fakoly, figure emblématique du reggae africain engagé, sera en France pour deux concerts exceptionnels, à Arc-et-Senans et Grenoble, les 14 et 16 novembre 2025. Il y proposera son « Acoustic Tour », un voyage musical inédit et intime.


Tiken Jah Fakoly

Dans le paysage du reggae africain, peu d’artistes possèdent la longévité et l’aura de Tiken Jah Fakoly. Depuis plus de vingt-cinq ans, le chanteur ivoirien incarne la voix des opprimés et des sans-voix, dénonçant l’injustice sociale et politique à travers des hymnes fédérateurs et conscients. À l’automne 2025, les fans français auront le privilège rare de retrouver Tiken Jah dans un format inédit : une tournée acoustique, intitulée « Acoustic Tour », qui s’arrêtera notamment à la mythique Saline Royale d’Arc-et-Senans (le 14 novembre) et à La Belle Électrique de Grenoble (le 16 novembre).

C’est une nouvelle page que Tiken Jah Fakoly ouvre avec cette tournée. Habitué aux grandes scènes et aux foules galvanisées par ses rythmes puissants, l’artiste propose ici une rencontre plus intime, recentrée sur la richesse et la pureté de la musique. Accompagné de musiciens traditionnels venus d’Afrique de l’Ouest, il revisite ses morceaux phares : « Françafrique », « Plus rien ne m’étonne », « Le pays va mal », « Africa » ou encore « Ouvrez les frontières ».

Le choix de l’acoustique est loin d’être anodin. Dans un contexte international parfois anxiogène, Tiken Jah mise sur la simplicité, la chaleur humaine et l’émotion brute. « L’acoustique permet de revenir à l’essence même de la musique, de donner toute leur force aux textes et de dialoguer différemment avec le public », confie l’artiste dans plusieurs interviews récentes. Les spectateurs pourront ainsi (re)découvrir l’intensité et la modernité d’un reggae qui se nourrit à la fois de racines mandingues, de rythmiques jamaïcaines et d’un message universel de paix.


Son fameux tube:« Plus rien ne m’étonne »

Deux lieux emblématiques pour deux soirées uniques

Le choix des lieux n’est pas laissé au hasard. Le 14 novembre, c’est la majestueuse Saline Royale d’Arc-et-Senans, site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, qui accueillera le chanteur et ses musiciens. L’écrin idéal pour une soirée qui s’annonce aussi spirituelle qu’engagée, dans une salle réputée pour la qualité de son acoustique et son atmosphère unique.

Le 16 novembre, direction Grenoble et la salle La Belle Électrique. Habituée à recevoir les plus grands noms de la scène actuelle, la salle iséroise promet une immersion totale, portée par un public fidèle et curieux, toujours avide de nouvelles expériences musicales.

Depuis le début de sa carrière, Tiken Jah Fakoly s’est fait le porte-parole d’une Afrique debout, consciente de ses défis mais aussi fière de ses ressources. Son engagement pour l’éducation, l’agriculture locale et la paix fait de lui bien plus qu’un chanteur : un acteur du changement, suivi et respecté sur tous les continents.

Avec cette tournée acoustique, l’artiste continue de tracer son sillon, en mettant en avant la rencontre et le dialogue. Les concerts d’Arc-et-Senans et Grenoble s’annoncent d’ores et déjà comme des rendez-vous marquants de la saison culturelle 2025, offrant au public une bulle d’authenticité et de partage.

Informations pratiques

Tiken Jah Fakoly – Acoustic Tour
Lieu : Vendredi 14 novembre 2025 à 19h30 – Saline Royale d’Arc-et-Senans, Grande Rue, 25610 Arc-et-Senans (Doubs)
Dates : Dimanche 16 novembre 2025 à 19h00 – La Belle Électrique, 12 esplanade Andry-Farcy, 38000 Grenoble
Billetterie : Vérifier les éventuelles disponibilités de dernière minute auprès des salles. Concerts complets.
Plus d’infos : salineroyale.com et la-belle-electrique.com

Film Africa 2025 : Londres vibre au rythme du cinéma africain (14-23 novembre)

Du 14 au 23 novembre 2025, la capitale britannique accueille Film Africa, l’un des plus grands festivals européens consacrés au cinéma africain. Plus de 50 films, de nombreux débats et une programmation foisonnante témoignent de la créativité et de la diversité du continent.

Pour sa nouvelle édition, Film Africa s’impose comme le rendez-vous majeur du cinéma africain en Europe. Organisé du 14 au 23 novembre 2025, le festival investit des lieux prestigieux de Londres tels que le BFI Southbank, la BAFTA, le Rich Mix, le Ritzy Picturehouse à Brixton, les Riverside Studios, ainsi que l’University of East Anglia et la London School of Economics. Cette dispersion géographique permet d’irriguer la capitale d’une énergie singulière, tout en créant une mosaïque d’espaces de projection, de débat et de création.


« Katanga – The Dance of the Scorpions » du Burkinabè Dani Kouyaté.

Plus de cinquante films – fictions, documentaires, courts et longs métrages – issus de plus de vingt pays africains composent une programmation foisonnante et engagée. Les thématiques explorent la résistance coloniale, les mémoires plurielles, la vie quotidienne, les questions de migration, ainsi que l’innovation et la création contemporaine. Film Africa 2025 mise résolument sur la pluralité des voix et des récits, offrant un regard à la fois exigeant et accessible sur la richesse du septième art africain.

Le festival met particulièrement à l’honneur la République Démocratique du Congo, avec une sélection de films inédits et une exposition photographique majeure, « Congo RE-Vue », qui donne à voir la vitalité de la création visuelle congolaise. Autre moment fort : la rétrospective consacrée à Souleymane Cissé, immense cinéaste malien disparu récemment. Plusieurs de ses œuvres majeures seront projetées, accompagnées du documentaire réalisé par sa fille, Fatou Cissé, qui revient sur le parcours d’un pionnier du cinéma africain.

Rencontres, débats et transmission

Film Africa n’est pas seulement une vitrine cinématographique ; le festival multiplie les espaces de rencontre entre publics et créateurs. Panels, ateliers, expositions, soirées de gala et masterclasses jalonnent le programme. Parmi les invités de marque, Kunle Afolayan, figure centrale de Nollywood et porte-voix du cinéma nigérian contemporain, animera une masterclass exceptionnelle en partenariat avec la BAFTA. Il partagera sa vision de l’avenir du cinéma africain, ses expériences de collaboration avec Netflix et son engagement pour une production plus audacieuse et indépendante.

Autre temps fort : le symposium central « African Cinema and Liberation » organisé à la London School of Economics, le 22 novembre. Il réunira des personnalités majeures comme Sir John Akomfrah, cinéaste et artiste britannique engagé, et Billy Woodberry, pour débattre du pouvoir du cinéma africain à repenser les récits, lutter contre les stéréotypes coloniaux et promouvoir une souveraineté culturelle nouvelle.

Ouverture et clôture sous le signe de la transmission

Le festival s’ouvrira avec la première britannique de « My Father’s Shadow » d’Akinola Davies Jr., film intimiste qui interroge mémoire familiale et héritages, en présence du réalisateur. La clôture, très attendue, sera marquée par « Katanga – The Dance of the Scorpions » du Burkinabè Dani Kouyaté, projeté en avant-première britannique, suivie d’un échange avec l’équipe du film. Deux moments forts qui incarnent le dialogue permanent entre générations, mémoires et créations au cœur de la programmation.

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Au-delà des projections, Film Africa 2025 se veut un véritable espace de réflexion, de transmission et d’échanges entre artistes, chercheurs, étudiants, cinéphiles et publics venus d’horizons variés. Expositions, ateliers pour les jeunes, soirées festives, séances spéciales écoles et partenariats universitaires participent à faire de cet événement un carrefour des arts, des idées et des sociétés africaines.

Informations pratiques :

Dates : du 14 au 23 novembre 2025
Lieux : BFI Southbank, BAFTA, Rich Mix, Ritzy Picturehouse Brixton, Riverside Studios, University of East Anglia, London School of Economics (Londres).
Billeterie et site : filmafrica.org

« Les Arts africains », une synthèse de référence dévoilée au Quai Branly (14 novembre)

Le 14 novembre 2025, le Salon de lecture du musée du Quai Branly – Jacques Chirac à Paris accueille la présentation de l’ouvrage « Les Arts africains ». Une référence ambitieuse et illustrée qui renouvelle notre regard sur l’histoire de l’art du continent.

C’est un rendez-vous rare et attendu : la présentation, en présence de Yaëlle Biro et Constantin Petridis, du livre « Les Arts africains » (Citadelles & Mazenod) au musée du Quai Branly – Jacques Chirac. Le 14 novembre 2025, de 17h à 19h, le Salon de lecture Jacques Kerchache deviendra le théâtre d’un dialogue inédit sur la créativité, la diversité et l’histoire plurielle de l’art africain. Cet événement accompagne la sortie d’un ouvrage monumental, appelé à devenir une référence sur le sujet.

Coordonné par Yaëlle Biro, chercheuse à l’INHA, et Constantin Petridis, conservateur à l’Art Institute of Chicago, « Les Arts africains » réunit une trentaine de spécialistes internationaux. L’ambition du livre est claire : offrir une synthèse inédite et renouvelée sur les arts du continent, de l’Antiquité à nos jours, tout en croisant les approches disciplinaires, historiques et esthétiques.

Cette entreprise collective se distingue par sa volonté de questionner les récits dominants et occidentalo-centrés de l’histoire de l’art. L’Afrique retrouve ici toute sa place dans le patrimoine mondial, non comme marge exotique, mais comme foyer de créativité, de réflexion et d’innovation. Pour Yaëlle Biro, « il s’agissait de proposer une histoire ouverte, ancrée dans les dynamiques propres au continent, sans négliger les échanges et les circulations avec le reste du monde. »

Trois grandes parties, un panorama complet

L’ouvrage est construit en trois grandes sections. La première partie propose une relecture de la place de l’Afrique dans l’histoire globale de l’art. Elle interroge les circulations, les influences et les regards, du commerce transsaharien aux mouvements contemporains. La deuxième section est consacrée aux formes dites « historiques » ou « classiques ». On y découvre les masques, statuaires, objets rituels et symboliques, analysés à travers leurs contextes de production, d’utilisation et de circulation. Ici, l’accent est mis sur la diversité des sociétés africaines, la profondeur historique des formes et la complexité des fonctions sociales et religieuses de l’art.

La troisième partie donne à voir la contemporanéité des expressions africaines, du modernisme aux scènes actuelles. Installations, photographie, design ou encore performances témoignent du dynamisme des artistes africains, aussi bien sur le continent qu’au sein de la diaspora. Le livre montre comment, loin d’un passé figé, l’Afrique demeure au cœur des enjeux et des renouvellements de la création mondiale.

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Une iconographie exceptionnelle

Pour éviter toute vision homogène, l’ouvrage propose de nombreux « focus » thématiques : arts chrétiens d’Éthiopie, royautés du Danhomè ou des Ashanti, productions urbaines et rurales, particularités des matériaux (terre cuite, perles, textile, photographie…). Chaque étude concise révèle une Afrique plurielle et connectée, attentive aux contextes locaux autant qu’aux réseaux transcontinentaux.

Plus de 560 illustrations — objets archéologiques, œuvres majeures ou méconnues, photographies, textiles, céramiques — accompagnent la lecture. Cette iconographie abondante, issue de collections africaines, européennes, américaines et privées, permet un panorama aussi complet qu’exigeant.

Par la richesse de son contenu et la qualité de ses contributions, « Les Arts africains » s’impose comme un ouvrage de référence. Au-delà du cercle des spécialistes, il s’adresse à tous ceux qui s’intéressent à l’histoire, à la diversité et à la modernité des cultures africaines. Il témoigne aussi du rôle grandissant des musées, chercheurs et artistes africains dans la redéfinition des récits patrimoniaux.

Avec cet événement au Quai Branly, Paris confirme sa place comme lieu de dialogue et de réflexion sur les enjeux culturels du XXIᵉ siècle. La rencontre promet un échange nourri entre auteurs, spécialistes et grand public, autour d’un ouvrage qui conjugue rigueur scientifique, ouverture d’esprit et exigence esthétique.

Informations pratiques
Présentation de l’ouvrage « Les Arts africains »
Vendredi 14 novembre 2025, de 17h à 19h
Salon de lecture Jacques Kerchache
Musée du Quai Branly – Jacques Chirac, 37 quai Branly, 75007 Paris
Entrée libre, dans la limite des places disponibles
Plus d’infos : m.quaibranly.fr

Amaqhawe Esizwe Music Festival fait vibrer Durban (15 novembre)

Le 15 novembre 2025, Durban vibrera au rythme du Amaqhawe Esizwe Music Festival. Ce rendez-vous rend hommage aux héros culturels sud-africains avec des performances gospel et traditionnelles, réunissant des artistes phares et célébrant l’unité à l’Opera Theatre du Playhouse.

Le Amaqhawe Esizwe Music Festival s’impose déjà comme l’un des temps forts de la scène culturelle sud-africaine en cette fin d’année 2025. Organisé le samedi 15 novembre à partir de midi, dans le prestigieux Opera Theatre du Playhouse à Durban, l’événement ambitionne de célébrer les héros culturels et l’art spirituel du pays à travers une programmation variée et engagée.

Ce festival, dont le nom signifie littéralement « les héros de la nation », est conçu comme une plateforme pour honorer les femmes et les hommes qui font rayonner l’identité sud-africaine sur la scène locale et internationale. Le rendez-vous du 15 novembre ne se limite pas à la musique : il veut mettre en lumière celles et ceux qui, par leur talent et leur engagement, incarnent l’excellence culturelle et contribuent à l’unité nationale.

La singularité de cette édition tient également au fait que des représentants sud-africains — locaux comme internationaux — ayant reçu la reconnaissance officielle de Sa Majesté le Roi ainsi que du Président de la République d’Afrique du Sud, seront mis à l’honneur durant la journée. Par ce geste, le festival souhaite renforcer la cohésion et rappeler la force du patrimoine artistique de la nation arc-en-ciel.

Une programmation entre gospel et traditions

L’autre grande force du Amaqhawe Esizwe Music Festival réside dans la diversité et la qualité de sa programmation musicale. Le public pourra profiter de performances live réunissant certains des artistes les plus en vue du gospel et des musiques traditionnelles d’Afrique du Sud.

À l’affiche figurent notamment Bahubhe, connu pour sa voix puissante et son enracinement dans la tradition zouloue ; Amayellowbone, formation qui conjugue héritage et modernité ; Solwazi, dont les prestations scéniques sont saluées pour leur intensité spirituelle ; ou encore Gadla Nxumalo, référence dans la transmission des musiques ancestrales.

Chacune de ces figures représente une facette de la richesse musicale du pays. Les spectateurs seront invités à voyager entre polyphonies, percussions, chœurs, danses et instants de ferveur, dans une salle mythique réputée pour la qualité de son acoustique.

Au-delà du plaisir artistique, le festival veut servir de creuset où toutes les générations, toutes les communautés, se retrouvent autour des valeurs de respect, de fierté et de transmission. Les organisateurs insistent : « Le but est d’affirmer que la musique demeure, en Afrique du Sud, un puissant moteur d’unité et de dialogue social. »

L’événement mise aussi sur la dimension participative. Entre les concerts, des temps forts permettront au public de rencontrer les artistes, d’échanger autour de la place de la culture dans la société, et d’honorer les personnalités marquantes récompensées lors de la cérémonie officielle.

Le Playhouse Opera Theatre, situé en plein centre de Durban, s’avère être le cadre idéal pour accueillir une telle célébration. Haut lieu de la vie artistique régionale, il offre une capacité d’accueil et des conditions techniques à la hauteur des ambitions du festival.

À travers le Amaqhawe Esizwe Music Festival, Durban confirme son statut de capitale dynamique des arts vivants et offre une tribune unique à la vitalité de la scène musicale sud-africaine.

Informations pratiques

Date et heure : samedi 15 novembre 2025, à partir de 12h00
Lieu : Opera Theatre, The Playhouse Company, 231 Anton Lembede St, Durban Central, Durban
Tarifs : de R150 à R200 (réservation conseillée)
Artistes programmés : Bahubhe, Amayellowbone, Solwazi, Gadla Nxumalo et d’autres talents à découvrir.
Accès : toutes générations, places limitées
Plus d’informations : playhousecompany.com

Afro Groove Night : Paris au rythme de l’afro-urban clubbing (15 novembre)

Le 15 novembre 2025, le Movida Club Paris accueille l’Afro Groove Night. Cette soirée clubbing, dédiée à la musique afro-urbaine sous toutes ses formes, promet une expérience festive et métissée, animée par les meilleurs DJs de la scène parisienne.

Samedi 15 novembre 2025, Paris vibrera au son de l’Afro Groove Night, rendez-vous incontournable des amateurs de musiques urbaines et afro-caraïbéennes. Organisée au Movida Club Paris, dans le 19e arrondissement, cette soirée s’annonce comme l’une des plus festives et métissées de l’automne. De 23h30 jusqu’à l’aube, la piste accueillera danseurs chevronnés, amoureux de la culture afro et clubbers avides de nouvelles tendances.

L’Afro Groove Night ne se contente pas d’un seul style : la soirée mise sur la diversité des sons et la mixité des publics. Au programme, une sélection pointue de genres afro-urbains : Afrobeat nigérian, Amapiano sud-africain, Dancehall jamaïcain, Shatta antillais, Hip Hop et Rap français. Dans les trois salles du Movida Club, des DJ sets enchaîneront classiques et nouveautés, créant une atmosphère électrisante où chacun trouvera son ambiance idéale.

Ce parti-pris musical séduit depuis des années une communauté fidèle, curieuse et cosmopolite. L’Afro Groove Night est ainsi devenue un lieu d’expression et de rencontre pour la jeunesse afro-parisienne mais aussi pour tous ceux qui aiment vibrer aux sons des diasporas africaines et caribéennes.

Ambiance festive et mixité sur la piste

Le Movida Club est réputé pour ses grandes soirées thématiques et son sens de la fête. Pour l’Afro Groove Night, l’équipe promet une scénographie immersive, un dancefloor en fusion et des espaces VIP accessibles sur réservation. L’ambiance est résolument festive, marquée par la convivialité et l’éclectisme : ici, pas de dress code strict mais une volonté d’exprimer sa personnalité, ses racines ou son goût du style.

La soirée attire une audience majoritairement adulte (plus de 18 ans), avec des profils variés, étudiants, jeunes actifs, artistes ou amateurs de clubbing. C’est aussi l’occasion pour les artistes et DJs d’expérimenter de nouveaux mixes et de tisser des liens avec un public ouvert à la découverte.

Installé dans le 19e arrondissement, le Movida Club Paris s’est imposé comme l’une des adresses phares pour les musiques afro, latines et urbaines. Sa capacité d’accueil, la qualité de sa programmation et la diversité de ses espaces en font un spot recherché pour les grands rassemblements nocturnes. La réputation du lieu garantit une sécurité et un accueil professionnels, avec la possibilité de réserver des tables pour groupes ou événements spéciaux. L’équipe recommande de réserver à l’avance, les Afro Groove Night affichant régulièrement complet.

L’Afro Groove Night se distingue aussi par ses tarifs : les entrées sont souvent gratuites avant minuit ou proposées à un prix modique (10 à 15 euros), permettant au plus grand nombre de participer. La réservation peut se faire via les plateformes Shotgun ou Dice, ou directement à l’entrée du club, sous réserve de places disponibles.

Informations pratiques

Date et horaire : Samedi 15 novembre 2025, de 23h30 à 6h00
Lieu : Movida Club Paris, Paris 19e arrondissement
Genres musicaux : Afrobeat, Shatta, Amapiano, Dancehall, Hip Hop, Rap français
Tarifs : gratuit ou 10–15 € (selon l’horaire et l’offre), réservation recommandée via Shotgun ou Dice
Infos & réservations VIP : +33 6 68 81 35 34
Plus d’infos : Instagram Movida Club Paris

Lazare Ki-Zerbo explore les trajectoires intellectuelles entre Afrique et diaspora (18 novembre)

Le 18 novembre 2025 paraît « Réouvrir la bibliothèque panafricaine » de Lazare Ki-Zerbo. Cet essai riche, inspiré par la phénoménologie et le panafricanisme, revisite l’héritage intellectuel africain et diasporique, tissant des liens inédits entre archives, pensées et figures majeures.


L’essayiste Lazare Ki-Zerbo et son nouvel ouvrage.

Parution événement en cette fin d’année 2025 : l’essai « Réouvrir la bibliothèque panafricaine. Trajectoires philosophiques entre l’Afrique et la diaspora » de Lazare Ki-Zerbo (Éditions Mimésis) propose une traversée originale des archives, traditions et figures qui fondent la pensée panafricaine contemporaine. Riche d’une réflexion profonde et singulière, ce recueil se présente comme un manifeste pour la redécouverte et la réactivation d’une bibliothèque vivante, à l’image du continent et de sa diaspora.

Une bibliothèque à ouvrir, un héritage à repenser

Dès l’ouverture, le ton est donné : « Le grand récit transatlantique – de Dakar à Bahia – réouvre la bibliothèque africaine. […] “Opening the library” est la devise de ce rituel discursif des inventions de l’Afrique, nouant des textualités anciennes aux nouvelles, métamorphosant et ressuscitant des paroles très anciennes. » C’est à cette « bibliothèque » protéiforme, faite de manuscrits, d’oralités, d’archives matérielles et de traditions vivantes, que Lazare Ki-Zerbo invite à prêter attention. La collection s’étend des peintures rupestres du Sahara aux créations des San sud-africains, en passant par une infinité d’artefacts, récits et réflexions qui jalonnent la quête d’émancipation du continent.

Dans une démarche qui s’écarte des sentiers battus des études postcoloniales et même décoloniales, l’auteur propose un cheminement inspiré de la phénoménologie et du panafricanisme, articulant la question de l’unité dans la multiplicité et, logiquement, celle du fédéralisme. Ki-Zerbo rappelle le poids de l’héritage, la force des sédimentations et le rôle central de l’archive, tout en métamorphosant les voix du passé à la lumière des enjeux du présent.

Construit comme un ensemble de textes traversés par le « zig-zag » (à la fois notion husserlienne et expression esthétique), l’ouvrage se distingue par sa forme libre et réflexive. De son premier article étudiant, publié dans la revue Présence africaine, à l’introduction d’une conférence à Halle, se dessine un itinéraire intellectuel qui n’a de cesse de revenir aux « choses elles-mêmes » de l’Afrique.

Ce refus des chemins balisés permet à Lazare Ki-Zerbo de proposer une lecture neuve des relations entre Afrique et diaspora, à partir d’un dialogue constant entre archives, œuvres et figures de la philosophie, du politique et de la littérature.

Rencontres, dialogues et filiations panafricaines

L’une des grandes forces du recueil tient à sa capacité à faire dialoguer des penseurs majeurs du panafricanisme et de la philosophie africaine : W.E.B. Du Bois, Alioune Diop, Elliott P. Skinner, Alfred Diban (le grand-père de l’auteur), George Padmore, Kwame Nkrumah, Anton Wilhelm Amo, Valentin Mudimbe… Autant de figures, réelles ou imaginaires, qui se croisent et se répondent dans ces pages, dessinant une constellation de pensées traversées par la quête d’unité, la mémoire et l’avenir du continent.

Ki-Zerbo s’attache à interroger les trajectoires singulières de ces auteurs : leurs alliances, leurs désaccords, leurs espoirs et leurs luttes, mais aussi leurs manières d’inventer de nouvelles formes de savoir et de transmission. Loin d’une simple chronique intellectuelle, l’ouvrage propose une réflexion sur la place de l’Afrique dans le monde, l’importance de l’archive et la nécessité de « réouvrir la bibliothèque » comme acte politique et culturel.

Philosophe burkinabè, Lazare Ki-Zerbo s’appuie sur un parcours intellectuel remarquable : auteur d’une thèse sur l’ontologie sociale phénoménologique, il a dirigé ou co-dirigé plusieurs ouvrages majeurs sur le panafricanisme, les études africaines et la question fédérale. Son expérience internationale, à Paris puis au Centre international Joseph Ki-Zerbo, nourrit une écriture où la réflexion s’accompagne d’une invitation à la mobilisation et au dialogue.

En librairie le 18 novembre 2025, « Réouvrir la bibliothèque panafricaine » s’impose comme un livre clé pour repenser le rapport à l’histoire, à l’héritage et à l’invention, invitant chacun à parcourir à son tour les chemins pluriels de la pensée africaine.

Informations pratiques :
Titre : Réouvrir la bibliothèque panafricaine. Trajectoires philosophiques entre l’Afrique et la diaspora
Auteur : Lazare Ki‑ZerboÉditeur : Éditions Mimésis — Collection Philosophie
Date de parution : 18 novembre 202
Pagination : 204 pages
Prix indicatif : 18 €

Soirée Kora sénégalaise : la magie des griots au Théâtre Mandapa (21 novembre) 

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Le vendredi 21 novembre 2025, le Théâtre Mandapa propose un concert de Kora traditionnelle du Sénégal. Une soirée rare à Paris, au cœur du 13e, pour découvrir la richesse des griots et l’élégance intemporelle de la musique mandingue.

Le 21 novembre 2025, Paris s’ouvre aux harmonies de l’Afrique de l’Ouest. À partir de 20h30, le Théâtre Mandapa accueille un concert exceptionnel dédié à la Kora, harpe-luth emblématique des griots sénégalais. Une occasion unique pour le public parisien de plonger dans la tradition vivante d’un instrument qui incarne à lui seul la mémoire et la poésie de toute une région.

Instrument fascinant à 21 cordes, la Kora occupe une place centrale dans l’histoire et la société d’Afrique de l’Ouest. Longtemps réservée aux familles de griots, dépositaires des récits et musiques orales du Sénégal, du Mali et de la Gambie, elle accompagne les grandes épopées, les chants de louange, les contes et les célébrations.

Le concert du Théâtre Mandapa s’inscrit dans la tradition de transmission et de partage : le public découvrira non seulement la virtuosité technique des musiciens, mais aussi l’émotion brute d’un répertoire hérité et perpétué depuis des générations. Les griots, véritables passeurs de mémoire, sont à la fois musiciens, conteurs et garants de l’identité culturelle mandingue et wolof.

Le Théâtre Mandapa, reconnu pour sa programmation tournée vers les arts du monde, offre un cadre idéal pour ce concert : une salle de 120 places à l’acoustique chaleureuse, propice à la musique acoustique et à la proximité avec les artistes. C’est là tout l’esprit du lieu : privilégier l’écoute attentive, le contact humain et la découverte des répertoires rares.

Chaque performance dans ce théâtre devient un moment de dialogue : entre tradition et modernité, entre l’Afrique et Paris, entre l’artiste et le public. La Kora, tour à tour méditative, dansante ou virtuose, invite à un voyage sensoriel inoubliable.

Depuis des décennies, le Théâtre Mandapa s’est imposé comme une référence pour les musiques et danses du monde à Paris. Sa programmation éclectique fait la part belle aux traditions vivantes, à la découverte d’instruments rares, à l’art du conte et à la transmission des patrimoines immatériels. Concerts africains, veillées indiennes, musiques des Balkans ou d’Asie trouvent ici un espace de valorisation et de rencontre.

La soirée du 21 novembre s’inscrit pleinement dans cette démarche d’ouverture et de dialogue, fidèle à l’esprit du lieu et à la philosophie des arts du monde : la curiosité, le respect, l’écoute et le partage.

Informations pratiques

Date et horaire : vendredi 21 novembre 2025, 20h30– 22h
Lieu : Théâtre Mandapa, 6 rue Wurtz, 75013 Paris (Place Milena-Salvini)
Genre : musique traditionnelle sénégalaise, Kora, griots mandingues et wolof
Tarif : autour de 10 €, tarif réduit enfants
Capacité : 120 places, ambiance intimiste
Accès : Métro Glacière ou Corvisart (ligne 6), bus 21, 62, 64, 67
Réservation conseillée : www.centre-mandapa.fr ou 01 45 89 99 00

 

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Le Somaliland, cet État qui n’existe pas où Trump veut envoyer les Palestiniens https://mondafrique.com/a-la-une/le-somaliland-cet-etat-tres-convoite-qui-nexiste-pas/ https://mondafrique.com/a-la-une/le-somaliland-cet-etat-tres-convoite-qui-nexiste-pas/#comments Tue, 23 Sep 2025 01:33:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=99923 Indépendant depuis 1991, le Somaliland n’est pas reconnu par la communauté internationale. Le pays ne peut donc pas frapper à la porte du FMI et de la Banque mondiale. L’ancienne Somalie britannique mise sur le développement du port de Berbera, sur le Golfe d’Aden, pour concurrencer Djibouti et accueillir les importations et les exportations de […]

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Indépendant depuis 1991, le Somaliland n’est pas reconnu par la communauté internationale. Le pays ne peut donc pas frapper à la porte du FMI et de la Banque mondiale. L’ancienne Somalie britannique mise sur le développement du port de Berbera, sur le Golfe d’Aden, pour concurrencer Djibouti et accueillir les importations et les exportations de l’Éthiopie (120 millions d’habitants), un géant privé d’accès à la mer.

Le Somaliland n’a pas répondu, mais les Etats-Unis lui ont fait la proposition: contre l’accueil des Palestiniens, Washington reconnaîtrait ce pays qui, depuis 1991, reste un paria, reconnu par aucun pays dans le monde. L’ancien Somalie britannique ne vit que de la vente de Chameaux, de moutons, de chèvres dans les pays du Golfe, ainsi que des 1,5 millions de Somalilandais qui vivent à l’étranger, notamment en Grande-Bretagne. Hargeisa n’a pas accès à l’aide internationale, Banque mondiale, etc. 
 
De la place, il y en a au Somaliland représentant la moitié de la France pour 4 ou 5 millions d’habitants. Mais l’équilibre de la Corne de l’Afrique serait dans une telle hypothèse totalement bouleversé pour un projet dont le peuple palestinien n’a même jamais imaginé. 

Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed a inquiété tous ses voisins en déclarant que l’Ethiopie a un « droit naturel » à disposer d’un accès à la mer. Il s’agirait, selon lui, d’«une question existentielle » qui pourrait bien cibler les ports du Somaliland. Le pays où les Somaliens ont investi, début 2023, la ville de Las Anod, est très convoité sous la menace de ses voisins.

Ian Hamel, de envoyé spécial à Hargeisa

Installée dans une petite rue paisible, la modeste ambassade du Somaliland n’est qu’à un coup d’accélérateur de l’aéroport d’Addis-Abeba. L’Éthiopie demeure le seul pays – avec Taïwan – à reconnaître cet État fantôme boudé par le reste du monde. Les formalités ne durent qu’une quinzaine de minutes. Les visiteurs ne se bousculent guère dans ce territoire semi-désertique, vaste comme le tiers de la France, et peuplé de 3,5 millions d’âmes. Seule la compagnie Ethiopien Airlines permet de rejoindre en quatre-vingt-dix minutes Hargeisa, la capitale de ce pays qui n’existe pas.

Fidèle à l’ancien colonisateur, le Somaliland importe des voitures avec le volant à droite, mais paradoxalement, on y roule aujourd’hui à droite… La langue officielle, le Somali, a opté pour les caractères latins. Mais sur son drapeau, la devise est écrite en arabe. L’islam est la religion d’État et toute promotion d’un autre culte est interdite par la constitution somalilandaise.        

Dans le centre-ville de la capitale, le compound, composé d’un hôtel quatre étoiles et d’un restaurant avec terrasse, est solidement gardé par des policiers, mitraillette à portée de main. Le matin, des serveurs très stylés proposent, en souvenir de l’occupation anglaise, du thé, du porridge, et des toasts, toutefois arrosés de miel, et servis avec des bananes. Il n’est pas possible de quitter Hargeisa sans être accompagné d’un fonctionnaire en armes. Le pays est-il si peu sûr ? Durant notre séjour d’une dizaine de jours, nous n’entendrons pas un seul coup de feu. Pas de problème pour se promener même tard le soir dans les rues de Berbera, de Sheikh, ou de Borama. « Imposer un policier, c’est d’abord un moyen pour l’État de faire payer la rémunération des fonctionnaires par les visiteurs. Le Nord du pays est sécurisé. En revanche, ce n’est pas forcément le cas plus au Sud. Le Somaliland a perdu cette année Las Anod, la capitale de la province de Sool, prise par des milices somaliennes après de violents combats », souligne une diplomate occidentale de passage à Hargeisa.   

Danses traditionnelles dans ce pays très religieux

Un Intégrisme non violent                                                                                                                                

Si l’ancienne Somalie britannique n’est toujours pas reconnue, car toujours considérée comme une province séparatiste de l’actuelle Somalie, elle ne laisse pas pour autant indifférente les capitales occidentales et les pays du Golfe. Les mosquées y poussent comme des champignons. Si la burqa n’est pas (encore ?) généralisée, aucune femme ne sort de son domicile sans son voile. Même, les petites filles, à partir de quatre ou cinq ans, sont couvertes. Le soleil ne s’est pas levé que les muezzins se font écho pour vous rappeler la prière de l’aube. Cette radicalisation n’est pas récente. En 1992, un reportage du Monde évoquait déjà « la percée, pourtant spectaculaire, des groupes intégristes islamiques ». Des groupes qui disposeraient de « camps d’entrainement militaires à Borama, Burao et Las Anod » (1).              

Alors que Mogadiscio sombrait dans le chaos, paralysée par les attentats à la bombe des Shebab, Hargeisa a longtemps joué les bons élèves, organisant des élections pour choisir le président de la République et les députés. Axelle Djama, autrice d’une thèse consacrée aux forces de sécurité au Somaliland, rappelait en mars 2023, que le dernier attentat remontait à 2008 et que s’il doit exister des cellules de Shebabs au Somaliland, elles n’y sont pas actives. Et surtout, « elles ne parviennent pas à mettre en place leur projet terroriste », en raison de « quadrillages territoriaux par la police et les forces de sécurité plutôt efficaces. Les services de renseignement aussi semblent performants », affirme cette doctorante en anthropologie (2). Des services fortement “conseillés“ par les Britanniques, les Américains, mais aussi les voisins Ethiopiens.

Un dollar s’échange contre 9 000 shillings somalilandais  

La perte de Las Anod, 150 000 habitants   

La démocratie vient d’en prendre un coup avec le report de l’élections présidentielles, qui auraient dû se dérouler en novembre 2022. Élu en 2017, Muse Bihi Abdi restera au pouvoir au moins jusqu’en 2024… Des manifestations antigouvernementales se sont soldées par quelques morts, du côté des opposants comme des forces de l’ordre.

Mais surtout, le Somaliland a perdu la ville de Las Anod (150 000 habitants) au début de l’année 2023, après de violents combats qui ont fait des centaines de victimes et des dizaines de milliers de déplacés. Cette cité occupe une position stratégique sur les routes commerciales du nord de la Somalie.

Cette défaite atteste d’abord d’une dérive du pouvoir somalilandais, qui, peu à peu, est accaparé par les Issaq, largement majoritaires (70 % de la population), au détriment des autres clans, notamment les Dulbahante, qui peuplent la province de Sool. « Pour construire la paix à la fin du XXe siècle, des clans minoritaires ont accepté de lâcher la Somalie pour former le Somaliland avec les Issaq. Mais aujourd’hui, étant de plus en plus marginalisés, ils ne se sentent plus vraiment somalilandais », constate un chercheur français, qui ne souhaite pas que son nom apparaisse. « Si vous vous permettez la moindre critique, vous êtes interdit de séjour. Quant à la population, elle n’ose plus critiquer le pouvoir. Des journalistes sont emprisonnés », assure l’universitaire. Malgré la promesse en août 2023 de « prendre sa revanche » contre la milice SSC (Sool, Sanaag et Ayan), fidèle au gouvernement somalien, le pouvoir somalilandais n’a pas mené jusqu’à présent d’offensives pour reprendre Las Anod.

Le pays survit grace à l’exportation de deux millions de têtes de bétail vers les pays du Golfe

 

L’Alliance avec Taïwan

Exclu des circuits financiers mondiaux depuis sa création en 1991, le pays a toujours échappé au surendettement, mais il ne survit que grâce à l’exportation annuelle de deux millions de têtes de bétail vers les pays du Golfe. Et à la générosité de la diaspora (1,5 million de personnes), établie en Europe, notamment en Grande-Bretagne, parfois même aux États-Unis. Le PIB par habitant était estimé, il y a quelques années, à 675 dollars. Pour l’avenir, Hargeisa mise sur le renforcement de ses liens avec un autre paria de la communauté internationale, Taïwan, qui a installé une vraie ambassade dans la capitale. L’île mène des recherches pétrolières et minières. De quoi provoquer le courroux de la Chine. Réplique cinglante d’Essa Kayd Mohamoud, chef de  la diplomatie somalilandaise : « Pékin ne peut pas nous dicter sa conduite. Nous mènerons nos affaires comme nous le voulons ». 

Autre partenaire d’importance, les Émirats arabes unis (EAU). Ils ne reconnaissant pas le Somaliland (comme la Ligue arabe), mais investissent des millions de dollars dans le port de Berbera. Les raisons ? Dubai Port Word 8DP World) a été évincé de Djibouti en 2018 au profit des Chinois. L’opérateur portuaire des Émirats entend faire de Berbera une alternative  pour les exportations et l’approvisionnement de l’Éthiopie, un marché de 120 millions d’habitants. DP World a investi 442 millions de dollars dans la construction d’un nouveau quai et l’extension du port en eau profonde. Le sultan Ahmed Bin Sulayem, président de DP World, s’est déplacé en juin 2021 pour l’inauguration d’un terminal à conteneurs et l’ouverture d’une zone franche de 1 200 hectares, la Berbera Economic Zone (BEZ), qui accueillera prochainement une usine d’embouteillage d’huile de table.

Acheter un passeport étranger

Le port somalilandais peut-il grignoter Djibouti ? « C’est un pari difficile. Djibouti a la réputation d’être plus efficace que Berbera. Quel est le temps de déchargement au Somaliland ? Par ailleurs, Djibouti dispose d’une ligne de chemin de fer, alors qu’à Berbera, les conteneurs partent par la route. C’est plus long et plus risqué. Ajoutez des primes d’assurance élevées car la piraterie n’a pas totalement disparue dans le Golf d’Aden », analyse Hervé Deiss, le rédacteur en chef de Ports et Corridors, site spécialisé dans la logistique portuaire.

En clair, l’avenir n’est pas bouché, mais il reste incertain. La reconnaissance du Somaliland par la communauté internationale n’est pas pour demain, malgré un important lobbying de la part de la diaspora à Washington. « Au Somaliland, la priorité des priorités pour les jeunes, c’est d’acheter un passeport étranger pour enfin pouvoir voyager », nous explique note fixeur. Son passeport éthiopien, obtenu cet été, lui a coûté 5 000 dollars. Mais s’il part, reviendra-t-il dans le pays qui n’existe pas ?    

  • Catherine Simon, « Somaliland, État fantôme », Le Monde, 24 décembre 1992.
  • Mathieu Vendrely, « Le Somaliland, une “sécession réussie“, mais un État non reconnu internationalement », information.tv5monde.com.

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La restitution du patrimoine africain (volet 2): le temps des conventions https://mondafrique.com/loisirs-culture/la-restitution-des-oeuvres-a-lafrique-volet-2-le-temps-des-conventions/ Wed, 27 Aug 2025 03:31:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=70396 Les Africains à partir des Indépendances n’ont pas cessé de réclamer ces objets pillés. Après un traité en 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé, l’UNESCO propose un texte en 1970 « pour interdire et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert de propriété de biens illicites des biens culturels ». […]

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Les Africains à partir des Indépendances n’ont pas cessé de réclamer ces objets pillés. Après un traité en 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé, l’UNESCO propose un texte en 1970 « pour interdire et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert de propriété de biens illicites des biens culturels ». [1]

Une chronique d’Alexandre Vanautgaerden.

Alexandre Vanautgaerden est historien et historien d’art. Il a travaillé et dirigé plusieurs institutions culturelles (musées, bibliothèques) en Belgique, Suisse et France. Il a publié de nombreux livres sur l’humanisme et Érasme, et travaille actuellement sur l’évolution des lieux d’exposition au regard du développement des projets numériques. Il est Honorary Reader au Centrum for the Study of the Renaissance de l’Université de Warwick en Angleterre.

Le président Mobutu s’adresse le 4 octobre 1973  aux États membres de l’ONU lors d’une réunion de l’Assemblée générale à New York, sous le regard du Secrétaire général Kurt Waldheim (assis à gauche), et réclame le retour des objets pillés pendant la colonisation. Photo ONU/Yutaka Nagata.

La Convention de l’UNESCO entre en vigueur en 1972 avec trois États parties : Bulgarie, Équateur et Nigeria. Elle distingue les pays « exportateurs » des pays « importateurs».

Le professeur Abdoulaye Camara de l’Université Senghor d’Alexandrie nous rappelle qu’un an plus tard, le président de la République démocratique du Congo (Zaïre à l’époque) Mobutu Sese Seko prononce un vibrant discours aux Nations Unies au cours duquel il ne manque pas de réclamer le retour des biens pillés :

Parmi les revendications des pays sous-équipés, principalement les pays anciennement colonisés, il existe un domaine d’importance capitale, car il se rapporte au patrimoine culturel de nos pays. Pendant la période coloniale, nous avons subi non seulement le colonialisme, l’esclavagisme, l’exploitation économique, mais aussi et surtout un pillage sauvage et systématique de toutes nos œuvres artistiques. C’est ainsi que les pays riches se sont approprié nos meilleures et uniques pièces artistiques. Et nous sommes pauvres non seulement économiquement, mais aussi culturellement.

Ces œuvres qui se trouvent dans les musées des pays riches ne sont pas nos matières premières, mais des produits finis de nos ancêtres. Ces œuvres, gratuitement acquises ont subi une telle plus-value qu’aucun de nos pays respectifs ne peut avoir les moyens matériels de les récupérer.

Ce que je vous dis est fondamental. Car tout pays riche, même s’il ne possède pas la totalité des chefs d’œuvre de ses meilleurs artistes, en possède au moins une grande partie. C’est ainsi que l’Italie possède des Michel-Ange, la France des Renoir, la Belgique des Rubens, la Hollande des Rembrandt ou des Vermeer. Et l’autre fait qui montre la justesse de mes propos est que, pendant la seconde guerre mondiale; Hitler avait pillé le musée du Louvre et emporté les magnifiques œuvres qui s’y trouvaient. Quand la libération intervint, avant même de songer à la signature de l’armistice, la France recherchait, par tous les moyens, li récupérer ses œuvres d’art, ce qui était normal. C’est pourquoi je demande également que cette Assemblée générale vote une résolution demandant aux puissances riches qui possèdent des œuvres d’art des pays pauvres d’en restituer une partie afin que nous puissions enseigner à nos enfants et à nos petits-enfants l’histoire de leur pays.[2]

Le Zaïre sera le vingtième pays à ratifier (ou accepter) la convention en 1974.Il faudra attendre 1997 pour que la France ratifie la convention après la piteuse affaire du bélier Djenné de Jacques Chirac (voir l’épisode 1), et les années 2000 pour que des pays importateurs parmi les plus importants l’acceptent (comme le Japon, le Royaume-Uni et l’Irlande du Nord en 2002, ou la Suisse en 2003) : ou la ratifie (comme la Belgique en 2009).

Bronze Ife vs Gaston Lagaffe (Etat belge)

La Belgique qui, non contente d’être une plaque tournante du commerce illicite, se singularise par un sens aigu du cafouillage, digne de Gaston Lagaffe, le personnage de BD inventé par André Franquin. Un « bronze d’Ife » avec d’autres pièces est volé le 14 janvier 1987 dans le Musée national de Jos, une ville du Nigeria. Un gardien du musée est mortellement blessé lors du cambriolage. La pièce est déclarée à Interpol et le Conseil international des musées (ICOM) la publie sur sa liste rouge. Le bronze est saisi en Belgique dans des circonstances inconnues (le Tribunal de Bruxelles a égaré le dossier). Le 14 novembre 2007, le Service public fédéral Finances organise une vente publique de biens saisis à Molenbeek. Un « lot d’art africain », contenant le bronze d’Ife, passe sous le marteau : l’Etat Belge met donc aux enchères un chef-d’œuvre nigérian volé d’une valeur de plusieurs millions d’euro, et la vend à un antiquaire belge pour la somme de 240 euros ! Dix ans plus tard, le bronze est envoyé à la maison de vente aux enchères Woolley & Wallis à Londres, où la justice britannique le saisit. Une querelle juridique commence. L’affaire est dans l’impasse car la Belgique considère qu’il il ne s’agit pas d’une affaire entre deux pays, mais entre un individu (l’antiquaire) et un autre pays (le Nigeria).

Selon M. Babatunde Adebiyi, de la Commission nigériane des musées et des monuments : « La Belgique ne veut pas aider car, au moment de la vente, elle n’avait pas encore signé la Convention de l’UNESCO de 1970 sur le trafic illicite de biens culturels. Cela ne s’est produit qu’en 2009, deux ans après la vente de la pièce. » Espérons que l’Etat belge finira par entendre raison et entendre le conseil de Julien Volper, conservateur au Musée royal de l’Afrique centrale, qui pense que : « le gouvernement belge peut résoudre cette affaire rapidement en payant 60 000 euros au propriétaire actuel de la tête [qui en réclamait dans un premier temps 5 millions au gouvernement du Nigéria]. C’est une bagatelle par rapport à sa valeur réelle. » Personne ne contestant que la pièce a été commercialisée illégalement. Espérons que le bon sens l’emportera.[3]

L’appel d’Amadou-Mahtar M’Bow en 1978

On me permettra, malgré cette histoire rocambolesque, d’être moins pessimiste que Philippe Baqué à l’égard de ces conventions internationales.[4] Si j’ai bien conscience qu’une convention ne change pas le réel, elle permet de faire prendre conscience du problème, médiatise et sensibilise les professionnels du monde des musées.

Aujourd’hui, après les conventions, les codes éthiques, les listes rouges des objets volés, plus aucun conservateur de musée ne peut dire qu’il n’est pas au courant quand il entreprend l’acquisition d’un objet archéologique sans provenance, et que cet achat, s’il l’effectue le met en contradiction avec le code de déontologie auquel il a adhéré.

M. Amadou Mahtar M’Bow, Directeur Général de l’UNESCO (1974-1987). Photo : UNESCO / Dominique Roger.

« Ne plus faire du malheur des autres peuples l’ornement de notre patrie » Amadou Matar M’Bow.

L’UNESCO ne s’arrête pas de combattre le trafic illicite après 1970. En 1978, la Conférence générale de l’UNESCO crée le Comité intergouvernemental pour la promotion du retour de biens culturels à leur pays d’origine ou de leur restitution en cas d’appropriation illégale. Ce mécanisme vise à traiter la question de la restitution ou du retour des biens culturels perdus lorsque aucun instrument international ne s’applique – par exemple, les cas survenant avant l’entrée en vigueur de la Convention de 1970. Une des principales critiques à l’encontre de la convention est son aspect non rétroactif. Comme on le sait, une grande partie des biens illicites est sortie du continent africain avant 1970.

C’est en juin 1978 que Amadou-Mahtar M’Bow lance un appel solennel « pour le retour à ceux qui l’ont créé d’un patrimoine culturel irremplaçable ».  La place manque ici pour le citer en entier, même si chacune des phrases de cet appel est mûrement méditée. On peut le retrouver sur le site de l’UNESCO, qui offre aussi l’occasion de l’entendre in extenso ou de le visionner dans une version abrégée.[5] Offrons ici trois paragraphes :

Le génie d’un peuple trouve une de ses incarnations les plus nobles dans le patrimoine culturel que constitue, au fil des siècles, l’œuvre de ses architectes, de ses sculpteurs, de ses peintres, graveurs ou orfèvres de tous ses créateurs de formes qui ont su lui donner une expression tangible dans sa beauté multiple et son unicité. Or, de cet héritage où s’inscrit leur identité immémoriale, bien des peuples se sont vus ravir, à travers les péripéties de l’histoire, une part inestimable.

[…] Les peuples victimes de ce pillage parfois séculaire n’ont pas seulement été dépouillés de chefs-d’œuvre irremplaçables : ils ont été dépossédés d’une mémoire qui les aurait sans doute aidés à mieux se connaître eux-mêmes, certainement à se faire mieux comprendre des autres.

[…] C’est pourquoi, au nom de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, qui m’en a confié le mandat, J’appelle solennellement les Gouvernements des États membres de l’Organisation à conclure des accords bilatéraux prévoyant le retour des biens culturels aux pays qui les ont perdus ; à promouvoir prêts à long terme, dépôts, ventes et donations entre institutions intéressées en vue de favoriser un échange international plus juste des biens culturels ; à ratifier, s’ils ne l’ont pas encore fait, et à appliquer avec rigueur la Convention qui leur donne les moyens de s’opposer efficacement aux trafics illicites d’objets d’art et d’archéologie. […]

Et il terminait par ces mots :

Il y a deux mille ans, l’historien grec Polybe nous invitait à ne plus faire du malheur des autres peuples l’ornement de notre patrie. Aujourd’hui, tous les peuples étant reconnus égaux en dignité, je suis convaincu que la solidarité internationale peut au contraire aider concrètement au bonheur général de l’humanité. Restituer au pays qui l’a produit telle d’art ou tel document, c’est permettre à un peuple de recouvrer une partie de sa mémoire et de son identité, c’est faire la preuve que, dans le respect mutuel entre nations, se poursuit toujours le long dialogue des civilisations qui définit l’histoire du monde.

La convention de UNIDROIT, 1995

Afin d’être plus efficient dans la lutte contre le trafic illicite de biens culturels, l’UNESCO demande à l’Institut international pour l’unification du droit privé (UNIDROIT) d’étudier les questions relatives au droit privé qui ne sont pas directement traitées par la Convention. La Convention sur les biens culturels volés ou illicitement exportés de UNIDROIT voit le jour en 1995, elle complète ainsi celle de 1970 au niveau du droit privé.[6]

À la suite de l’UNESCO, le Conseil international des musées (ICOM) s’est impliqué de manière régulière pour lutter contre le trafic illicite des biens culturels à partir des années quatre-vingt-dix. Nous avons vu dans le premier épisode que c’est à partir d’une liste d’objets pillés éditée par l’ICOM en 1994, que le bélier Djenné offert à Jacques Chirac a pu être restitué au Mali ou le bronze d’Ife vendu par l’Etat belge identifié à Londres. Le travail avait été entamé plus tôt par la réflexion portée sur le code de déontologie dès 1974.[7] Le premier Code of Professional Ethics est approuvé en 1986, et sera maintes fois revu. Ce comité de réflexion sur l’éthique a joué un rôle important dans le positionnement extrêmement clair de l’ICOM à l’égard du trafic illicite, et par sa volonté de publier régulièrement ces « Listes rouges » d’objets dérobés.[8] Encore moins que l’UNESCO, l’ICOM n’a aucun pouvoir de décision, mais par la force de son réseau, nous pouvons considérer qu’il a grandement participé à faire changer les mentalités chez les professionnels des musées. Le débat sur le musée universel, au début des années 2000, a vu de nombreuses prises de position au sein de l’ICOM contre ce concept, perçu comme un alibi justifiant le refus des restitutions, nous y reviendrons.

L’actualité de la convention de 1970

En 2020, l’UNESCO fêta les 50 ans de cette convention.[9] En mars 2020, la Convention compte désormais 140 États parties à la convention de 1970. Selon Philippe Baqué, la convention de 1970 ayant montré pendant trente ans qu’elle ne menaçait pas les « pays importateurs », la plupart d’entre eux décidèrent de la ratifier. Quelques années plus tôt, en 2012, Florain Shyllon, vice-président de l’Université Olabisi Onabanjo du Nigeria, soumit à l’assemblée un document au titre explicite : « La mise en œuvre de la convention de l’UNESCO de 1970, cette étape décisive que les États africains n’ont pas su franchir. » C’est un document à la fois passionnant et inquiétant à lire sur le peu de motivation d’une grande partie des responsables africains pour lutter contre ce trafic illicite. Il est complété par un autre document à destination des participants à la réunion des 15 et 16 mars 2011, du Professeur australien Lyndel V. Prott. Ces textes n’ont (malheureusement) pas perdu leur actualité et contiennent, tous deux, nombre de positions pragmatiques qu’il est toujours utile de relire aujourd’hui.[10]

Il est certain que la difficulté de contrôler des frontières poreuses et le faible investissement des dirigeants africains dans leurs musées n’incitent pas à l’optimisme. Et, dans bien des exemples de l’ouvrage de Philippe Baqué ressort le sentiment que le marché est plus fort que les États. Malgré tout, on le verra dans l’entretien que nous avons eu avec Abdoulaye Camara, dans le prochain épisode, grâce à l’École du patrimoine africain à Porto-Novo au Bénin, et l’Université Senghor d’Alexandrie et sa formation en Gestion du patrimoine culturel, une nouvelle génération de professionnels voit le jour en Afrique. Ces conventions, si imparfaites soient-elles, dans leur rédaction ou leur application, constituent une base de réflexion et un socle stable à partir desquels cette nouvelle génération pourra interpeller le pouvoir en place.

Restituer l’Art africain… aux Français…

Je voudrais terminer ce deuxième épisode en évoquant la vente organisée par la maison Salorges-Enchères à Nantes, le 23 mars 2019. Y étaient proposés des armes issus de « collectes » coloniales[11]; et des récades (sceptre royal de l’ancien royaume du Dahomey, en forme de crosse ou de hache), réunies à la fin du XIXe siècle par Alfred Testard de Marans, chef des services administratifs du corps expéditionnaire dirigé par le général Alfred Amédée Dodds durant la guerre contre le roi Béhanzin et la conquête du royaume du Dahomey (1892-1894), dans l’actuel Bénin.

Une Récade (ou makpo) à tête d’oiseaux. Peuple Fon. Ancien Dahomey actuel Bénin. Date de collecte : 1948, bois, et laiton, 51 x 23 x 6 cm. Muséum de Toulouse (MHNT ETH.AC 450). Photo: Didier Descouens.

Les objets étaient demeurés depuis plus d’un siècle en possession des descendants des administrateurs, militaires ou des missionnaires ce qui conféraient à ces objets une valeur historique importante. C’est pourquoi le Collectif des antiquaires de Saint-Germain-des-Prés, se porta acquéreur des récades. Parfaitement légale, la vente fut contrariée par l’association Afrique-Loire qui alerta plusieurs ambassades de pays africains de la tenue de la vente. Seul le gouvernement du Bénin interpella le ministère de la culture français pour qu’il suspende la vente, espérant que ces bâtons de commandements lui soient restitués. Le ministère de la culture n’ayant pas de pouvoir légal pour suspendre la vente, il demanda à la salle de vente (qui accepta) de retirer les objets provenant du Dahomey des enchères afin que le gouvernement béninois put s’en porter acquéreur.

Thomas Bouli, porte-parole de l’Association Afrique-Loire, lors de la vente de la Maison Salorges-Enchères, le 23 mars 2019. Photo : Samira Houari-Laplatte.

Thomas Bouli, porte-parole de l’association, prit la parole avant que ne commence la vente et interpella les futurs enchérisseurs :

La France a émis le principe de restitution des biens culturels [à l’Afrique] et voici qu’aujourd’hui nous sommes dans une vente de ces biens mal acquis. Personne ne va vous montrer les certificats de vente de ces objets que vous allez acheter et qui ont été pillés. Vous aurez sûrement un reçu, lors de votre achat, mais les fabricants de ces objets, eux, n’ont rien reçu, certains n’ont reçu que la mort.[12]

Poursuivant avec un brin d’ironie, il ne manquait pas de remercier les futurs acquéreurs :

… car l’acte que vous faites aujourd’hui valorise le savoir-faire de ceux qu’on estimait barbares au début de la colonisation. Désormais, leur art est devenu si prisé que les colonisateurs européens fabriquent des lois pour les conserver en Europe.

Après la vente, le gouvernement béninois renonça à acheter ces œuvres au prix fixé en fonction des offres reçues.L’avocat du Collectif des antiquaires, Yves-Bernard Debie, tourna en dérision l’intervention de Thomas Bouli avec esprit (et mauvaise foi). [13] Ce dernier, en mars 2020, constatait, désappointé :

L’Etat béninois aurait pu acheter les objets. Que représente cette somme pour lui ? Nous commençons sérieusement à douter de la volonté des Etats africains de sauvegarder leur patrimoine. Il existe en leur sein tellement d’intérêts divergents que ceux des pays passent en dernier.[14]

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Le Collectif des antiquaires se porta finalement acquéreur des récades auxquels le gouvernement béninois avait renoncé, pour se lancer dans une opération de communication aux dépens de l’État français, embourbé, nous le verrons bientôt dans un prochain épisode, dans la mise en œuvre du discours d’Emmanuel Macron.

Vue du Petit Musée de la Récade, Cotounou, Bénin. Photo : Carolle Lecentre

En effet, le 17 janvier 2020, alors qu’aucune œuvre béninoise n’est encore restituée par la France, le Collectif offre au Petit Musée de la Récade à Cotounou les 28 pièces acquises à Nantes. Offrande faite à lui-même, car ce musée a été créé en décembre 2015 par le Collectif des antiquaires parisiens.

Robert Vallois, membre du Collectif, pouvait déclarer avec fierté, en présence de l’Ambassadeur de France et d’un représentant du ministre de la Culture béninois, et des membres de la famille royale d’Ahomey : « Pour nous, la restitution des œuvres, c’est du concret. » Le sémillant avocat Yves-Bernard Debie ne put que confirmer qu’il s’agissait d’un don franco-français à un musée franco-français. Chercher l’erreur.

NOTE

[1] On trouvera sur le site de l’UNESCO l’ensemble des textes juridiques applicables : https://fr.unesco.org/fighttrafficking/legaltexts et un observatoire très utile (et commode) des législations nationales : https://fr.unesco.org/node/277505.

[2] Allocution de Son Excellence le général Mobutu Sese Seko, Président de la République du Zaïre. Nations Unies, Assemblée générale, 28e session. 2140e séance pléniaire, jeudi 4 octobre 1973, New York. On peut écouter le discours de Mobutu sur YouTube : https://www.youtube.com/watch?v=ogdKOnJawJE.

[3] L’enquête a été menée par des journalistes de la VRT et De Tijd. Voir l’article (en néerlandais) de Lars Bové,

[4] Le chapitre dans son livre Un nouvel or noir, 2021, p. 145-158 est intitulé « Convention Unesco de 1970 : une convention pour rien ? ».

[5] Pour la version audio du discours : https://www.unesco.org/archives/multimedia/document-168; la version vidéo abrégée de l’allocution : https://www.unesco.org/archives/multimedia/document-4856; pour le texte :  « Pour le retour à ceux qui l’ont créé d’un patrimoine culturel irremplaçable: un appel de M. Amadou-Mahtar M’Bow, Directeur Géneral de l’UNESCO », Le Courrier de l’UNESCO: une fenêtre ouverte sur le monde, XXXI, 7 (1978), p. 4-5.

[6] Sur ce sujet, voir sur le site d’UNIDROIT : https://www.unidroit.org/fr/instruments/biens-culturels/convention-de-1995; et l’ouvrage et les commentaires de Lyndel V. Prott, Biens culturels volés ou illicitement exportés: commentaire relatif à la Convention d’UNIDROIT, 1995, 2000. Disponible sur l’Internet : https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000122865?posInSet=1&queryId=380266d7-8c96-4d20-9173-51d428b227ab.

[7] Voir l’article de Geoffrey Lewis, « The ICOM Code of Ethics for Museums: Background and objectives”, in Museums, Ethics and Cultural Heritage, Londres, Routledge, p. 45-54. Disponible sur l’Internet: https://www.academia.edu/28966068/The_ICOM_Code_of_Ethics_for_Museums_Background_and_Objectives.

[8] Voir la Liste rouge d’urgence des biens culturels en péril – Afrique : https://fr.unesco.org/news/celebrez-50-ans-lutte-contre-trafic-illicite.

[9] Voir sur le site de l’UNESCO l’état des lieux et les événements organisés à l’occasion de cette commémoration : https://fr.unesco.org/news/celebrez-50-ans-lutte-contre-trafic-illicite.

[10] Voir les deux documents : « La mise en œuvre de la convention de l’UNESCO de 1970, cette étape décisive que les États africains n’ont pas su franchir ». Document de référence préparé par Folarin Shyllon à l’intention des participants à la Deuxième réunion des États parties à la Convention de 1970, Paris, Siège de l’UNESCO, 20-21 juin 2012. Dispoinble à l’adresse suivante: https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000245270_fre; et, « Forces et faiblesses de la Convention de 1970 : un bilan 40 ans après son adoption ». Document de référence préparé par Lyndel V. Prott à l’intention des participants à la réunion La lutte contre le trafic illicite des biens culturels. La Convention de  1970 : bilan et perspectives, Paris, Siège de l’UNESCO, 15-16 mars 2011. Disponible sur l’Internet: https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000191880_fre.

[11] Ces armes avaient été collectés notamment par le caporal Mazier lors de la mission d’exploration au Moyen-congo de Pierre Savorgnan de Brazza en 1875, et par l’Abbé Le Gardinier au début du XXe siècle.

[12] La vidéo de l’intervention de Thomas Bouli est disponible sur YouTube : https://www.youtube.com/watch?v=GQO8J1u6-Kg (consulté le 28 juin 2022).

[13] Dans un post publié d’abord sur LinkedIn le 31 août 2019: « La Vente aux enchères des Salorges du 23 mars 2019 : une tragi-comédie en trois actes »: https://www.linkedin.com/pulse/la-vente-aux-ench%C3%A8res-des-salorges-du-23-mars-2019-une-debie; puis dans Tribal Arts, 93 (automne 2019).

[14] Entretien avec Philippe Baqué, cf. Un nouvel or noir, p. 336.

https://mondafrique.com/la-restitution-des-oeuvres-a-lafrique-volet-i-le-nouvel-or-noir/

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