Algérie, dix ans pour le blogueur Touati Merzoug

Après plus d’un an de détention provisoire, le blogueur Touati Merzoug a été condamné à dix ans de prison ferme et 50 000 dinars algériens d’amende. Reporters sans frontières (RFS) dénonce une condamnation disproportionnée et injustifiée.

En détention provisoire depuis le 17 janvier 2017 à la prison d’El Khamis à Béjaïa, le blogueur algérien Touati Merzoug a été condamné, le 24 mai 2018, à dix ans de prison ferme et 50 000 dinars algériens d’amende (360 €) par le tribunal de première instance de Bejaia, pour « intelligence avec une puissance étrangère » et « incitation à la rébellion ».

Le 9 janvier 2017, Merzoug avait publié sur les réseaux sociaux un entretien skype qu’il avait eu avec un individu qui se présentait comme un diplomate israélien. Ce dernier affirmait qu’un bureau de liaison israélien avait existé à Alger dans les années 90.

“RSF dénonce cette condamnation disproportionnée et injustifiée, déclare Souhaieb Khayati directeur du bureau Afrique du Nord de RSF. Une publication sur les réseaux sociaux ne saurait conduire à des peines aussi lourdes de prison ferme. RSF appelle à l’abandon des

charges qui pèsent contre le blogueur.”

Son avocat a indiqué qu’il allait s’entretenir avec son client pour savoir si celui-ci comptait faire appel.

L’Algérie est 136ème au Classement mondial de la liberté de la presse.

Article précédentLa naiveté de Macron face à Poutine
Article suivantBonne fête aux mamans du Cameroun
Nicolas Beau
Ancien du Monde, de Libération et du Canard Enchainé, Nicolas Beau a été directeur de la rédaction de Bakchich. Il est professeur associé à l'Institut Maghreb (Paris 8) et l'auteur de plusieurs livres: "Les beurgeois de la République" (Le Seuil) "La maison Pasqua"(Plon), "BHL, une imposture française" (Les Arènes), "Le vilain petit Qatar" (Fayard avec Jacques Marie Bourget), "La régente de Carthage" (La Découverte, avec Catherine Graciet) et "Notre ami Ben Ali" (La Découverte, avec Jean Pierre Tuquoi)