Le pouvoir algérien drague les confréries, les femmes et les barbus

Dans la discrétion la plus totale, les préparatifs pour la campagne en faveur d’un 5e mandat en faveur du président Bouteflika ont bel et bien commencé.

Premeir signal envoyé, il s’est agi de mobiliser les zaouias, les entrepreneurs et les associations de défense des droits des femmes. Des émissaires ont été sélectionnés pour mettre en place les les premiers comités de soutiens qui doivent convaincre l’opinion publique d’adhérer à la nécessaire « continuité » et « stabilité « de l’Etat, et donc à la réélection du chef de l’Etat.

Bahaeddine Tliba, le député d’Annaba, a été désigné pour faire le tour des confréries religieuses choyées par les pouvoirs successifs en Algérie. Détesté par les internautes algériens, ce milliardaire demeure un acteur important de l’Algérie Profonde. C’est lui qui sillonnera les régions de l’est pour fédérer notables et confréries.

Au centre du pays, c’est Karim Bounour, l’homme qui s’est fait connaître à la tête de l’Assemblée de Wilaya d’Alger (APW), qui devra conduire les pourparlers et transmettre les tentions de l’entourage présidentiel aux associations et personnalités religieuses les plus  influentes des environs de la capitale Alger.

La cause des femmes 

Nacera Haddad a été sélectionnée pour plaider la cause du 5e mandat auprès des associations de défense des droits des femmes. La vice-présidente du Forum des chefs d’entreprises est très proche d’Ali Haddad, le patron des patrons algériens, très respectée dans le domaine de entrepreneuriat et jouissant d’une bonne crédibilité auprès de plusieurs associations de femmes, elle a été chargée de convaincre et de mobiliser dans l’électorat féminin, le plus important dans les échéances électorales algériennes.

La main tendue aux islamistes 

Au sein du courant islamiste, leproche d’Amar Ghoul, Mustapha Nouassa, va devoir trouver des alliances les plus solides pour contrer les influents frères musulmans du MSP dont l’opposition au 5e mandat risque de faire couler beaucoup d’encre. Cette short-liste du Palais d’El-Mouradia, le siège de la Présidence algérienne, n’est qu’un premier pas vers le lancement officiel de la campagne pour un 5e mandat successif d’Abdelaziz Bouteflika. Une opération politique qui ne devra rencontrer de grands obstacles sauf si une nouvelle recomposition des cartes s’opère au sommet du pouvoir à la lumière d’une nouvelle « guerre de clans ».