Noël Mamère se dégonfle face au président mauritanien qu’il avait traité de parrain de la drogue

Il y a un an, sur le plateau de l’émission « 28 minutes » d’Arte, Nöel Mamère, député (Europe écologie les Verts), qualifiait le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz de « parrain de la drogue ». A l’époque, ces propos avait fait l’effet d’une bombe, déclenchant une procédure au pénal pour diffamation contre le député. Depuis, la procédure suit son cours. Dans un entretien exclusif accordé à nos confrères du journal mauritanien « Le Calame », N. Mamère revient sur ses paroles et se dit même prêt à présenter ses excuses au président mauritanien.

mamere_noel_mamereLe Calame : Votre procès en diffamation est prévu en mai prochain. Vous avez pourtant déclaré à plusieurs reprises que vous étiez loin d’imaginer l’impact de vois déclarations. Etes-vous toujours dans ce même état d’esprit ?

Nöel Mamère : Effectivement le procès est fixé en mai prochain. Ma première réaction est que je regrette que les choses en soient arrivées là. J’ai fait des déclarations à l’époque dans un débat télévisé non pour porter atteinte au peuple mauritanien pour qui j’ai le plus grand respect. Je regrette également la publicité qui a été faite autour de ces déclarations. Je n’imaginais pas l’impact qu’une telle déclaration pouvait avoir dans le contexte mauritanien. Mon but n’était pas de stigmatiser le peuple mauritanien, ni de m’ingérer dans ses affaires intérieures. Je regarde avec intérêt l’évolution de la Mauritanie, un pays qui doit jouer un rôle important dans la lutte contre l’intégrisme religieux et ses dérives jihadistes dans cette partie de l’Afrique. Tenant compte de tout cela, je ne veux pas mettre de l’huile sur le feu. Il y a quelques mois, j’avais publié un communiqué dans votre journal où je prônais l’apaisement. Je regrette encore une fois les conséquences politiques de cette déclaration et je pense qu’il faut laisser la Mauritanie et les mauritaniens décider de ce qui est bon pour leur pays et ne pas tenter de le fragiliser.

Le Calame : Vous présentez vos excuses au peuple mauritanien et donc au président Ould Abdel Aziz ?

Noël Mamère : Tout le monde connait mon engagement pour l’Afrique et contre les despotismes et les dictatures. Je ne me suis jamais départi de ce combat et je n’ai pas l’habitude de me soumettre. N’empêche, comme je l’ai dit, que je présente mes excuses au peuple mauritanien et, partant, à son président s’il s’est senti blessé par mes déclarations

Le Calame : Est-ce qu’on peut dire que vous jouez l’apaisement ?

Noël Mamère : C’est ma volonté et je vous en apporte ici la preuve.

PAR AHMED OULD CHEIKH, DIRECTEUR DU CALAME