Législatives, la fronde des caciques du FLN en Europe

Alors que les prochaines législatives algériennes risqueraient d'être reportées, la sélection des candidats de l'immigration montre que les « réformes » ne touchent pas le « vieux » parti.

La préparation des prochaines élections législatives algériennes a agité le petit monde des militants du FLN dans les principaux pays de l’Union européenne. C’est en Espagne que ces tensions aboutirent à à une véritable fracture. La contestation de la façon dont furent choisis les candidats a été à l’origine d’une démission collective d’un grand nombre de kasmas (sections).

Cette fronde est menée par Nouredine Benmeddah, membre de la commission des Affaires Etrangères depuis son élection en mai 2012, et dont la candidature pour un autre mandat n’a pas été retenue le 5 mars dernier. Ce député, issu du mouvement associatif islamique, est un des principaux animateurs de la « Fédération européenne de la grande mosquée de Paris », créée peu de temps avant les législatives de 2012. Ce réseau d’influence est soupçonné de vouloir faire de l’Espagne, lieu de prédilection des placements immobiliers des nomenklaturistes,  la base-arrière des anciens officiers de renseignement qui ont du mal à admettre la fin de l’Etat-DRS.

Alliances familiales 

En France, la colère des militants FLN se concentre contre Djamel Bouras, député de la zone Nord qui, après s’être assuré de sa propre reconduction, prétend peser sur le choix des candidats plus que la direction algéroise du parti. Il est reproché à ce négociant en viande halal de multiplier les artifices pour éliminer les candidats qui l’indisposent uniquement parce qu’ils sont plus diplômés que lui. Il fait partie de ceux qui perpétuent les méthodes anciennes en tablant plus sur les alliances matrimoniales que sur les qualités personnelles. Sa qualité de beau-frère de Nacer Boutéflika, le frère du président, le dispense en effet de tout effort pouvant fonder sa légitimité sur de réelles compétences plutôt que sur la connivence.

Les « réformes » promises solennellement par Abdelaziz Boutéflika dans son célèbre discours prononcé à Sétif à la veille des élections législatives de mai 2012 n’ont rien de la « réforme intellectuelle et morale » à la Renan. Les membres des différentes belles-familles, presque aussi nombreuses que sous le rêgne de l’ex président Zine El Abidine Ben Ali en Tunisie, continuent à se pousser des coudes.

Avec la bénédiction du Palais de Zéralda?