La Centrafrique, refuge de la voyoucratie

Bangui-Plage...

Comme le rappelle notre confrère  « La République du Centre », l’ ex-avocat orléanais, le Franco-Centrafricain Dede Vianney Mboe, a été incarcéré à la prison de Fleury-Mérogis, suite à un mandat d’arrêt délivré par le Juge d’Application des Peines de la Cour d’Appel d’Orléans. Comme dans la récente affaire du député To-Sah Be-Nza, condamné à de la prison ferme par la Cour d’Appel de Guadeloupe, le Franco-Centrafricain Dede Vianney Mboe, avait pris la poudre d’escampette pour se réfugier en Centrafrique afin de rebondir dans une autre activité lucrative.

Et la liste est longue encore. Le 27 février dernier, Cyrus Bounandèle, le fils l’ancien ministre des finances et du budget, puis des Postes et Telecom de l’ancienne président centrafricaine Catherine Samba-Panza, a été condamné à quinze ans de réclusion criminelle pour viol par la cour d’assises d’Eure-et-Loir….

Avec l’impunité absolue comme fondement de la gouvernance centrafricaine et l’absence des relations judiciaires entre la France et la Centrafrique, les délinquants franco-centrafricains s’en donnent à coeur joie. On notera que les trois centrafricains qui viennent d’être condamnés en France sont des proches du pouvoir centrafricain et jouent un rôle éminent entre paris et Bangui. Pourquoi ce manque de vigilance de la diplomatie française?

Dans l’entourage de l’ex présidente

Beau-frère de Catherine Samba-Panza, le Franco-Centrafricain Dede Vianney Mboe a été cueilli à Roissy en provenance de Bangui pour avoir omis de répondre aux convocations du JAP pour sa condamnation par la Cour d’Appel d’ Orléans du 15 octobre 2012. L’ ex avocat, radié à vie en 2012, avait été condamné à trois ans de prison avec mise a l’épreuve et au paiement des dommages et intérêts aux parties civiles. Il s’agissait d’une banale affaire d’abus de confiance, comme il en existe tant dans les relations France-Centrafrique, lors de l’acquisition d’une pseudo entreprise de négoce en bois tropicaux.Dans sa décision du lundi 8 mars 2017, la Chambre d’accusation de l’application des peines de la Cour d’appel d’Orléans a confirmé la révocation du sursis de la peine de 3 ans de prison.

Dès avril 2013, l’ex avocat est devenu le conseiller juridique pour la réforme de l’administration du premier ministre Me Nicolas Tiangaye qu’il avait connu à la Faculté de droit d’Orléans-la-Source. Avec l’appui de Catherine Samba-Panza, il continua de prodiguer ses onéreux conseils juridiques au gouvernement de Mahamat Kamoun sans oublier ses conseils  patrimoniaux à Catherine Samba-Panza et à son fils Stéphane Sappot, installé à Orléans, dont le train de vie de nouveau nabab ne pouvait laisser indifférent son « tonton » protecteur.
Le grand silence de l’ambassade de France
Dede Vianney Mboe était devenu un oracle du droit en Centrafrique, sans réaction de l’ambassade de France suite à la condamnation de la Cour d’Appel d’Orléans. Nullement inquiété, Dede Vianney Mboe aurait ainsi été l’une des plumes de la constitution de 2016, rédigée sous Catherine Samba-Panza. Il faut dire que l’ambassadeur de France  de l’époque, qui vient d’être rappelé de Prague où il avait été nommé après Bangui et révoqué de ses fonctions, n’était pas le mieux placé pour tirer la sonnette d’alarme. Lui aussi avait des relations très proches avec la présidente centrafricaine, Catherine Samba  Panza, qu’il recevait presque quotidiennement à la résidence de l’ambassade de France.
Choisie comme présidente de transition par Laurent Fabius malgré l’opposition de l’Elysée et de nombreux diplomates, la présidente Catherine Samba-Panza a laissé s’enrichir ses proches dans des conditions suspectes
Il va de soi que la manne internationale qui commence à tomber sur Bangui, pourrait bien arroser de nombreux responsables centrafricains. La nouvelle représentante du SGONU évoque la somme astronomique de 2 milliards de dollars. Ce qui va motiver de nombreux intermédiaires, entre Paris et Banqui, connus déja à la rubrique « condamnations pénales »