Depuis le 26 août 2023, date de la Présidentielle où il a été apparemment battu et très largement, Ali Bongo a décidé de couper internet dans tout le pays, d’interdire les médias étrangers et de déployer son armée dans les rues. Un de ces dictateurs africains en costume cravate soutenus par l’armée comme Emmanuel Macron les aime!
Par Jocksy Andrew Ondo-Louemba
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Ali Bongo a décidé de couper le Gabon du reste du monde peu après que les Gabonais aient été appelés à élire leur président, leurs députés et leurs maires au suffrage universel dans un scrutin pour le moins atypique le samedi 26 août 2023.
Internet coupé
Alors que le régime d’Ali Bongo vantait la démocratie au Gabon, avait assuré que la liberté d’expression serait garantie et qu’internet ne serait pas coupé comme lors des élections présidentielles de 2009 et de 2016, le gouvernement du Gabon a annoncé le 26 août 2023 la coupure d’internet dans tout le pays « jusqu’à nouvel ordre » par la voix de son ministre de la communication pour « éviter la propagation d’appels à la violence » et selon lui parce que « La stabilité, la paix et l’unité de notre pays sont les priorités absolues et nous devons tout faire pour les protéger ».Dans la foulée, un couvre-feu est instauré de 19 heures à 6 heures du matin.
L’armée dans les rues
Joignant le geste à la parole, l’exécutif gabonais a déployé l’armée dans tout le pays. De jour comme de nuit, elle est visible, procède à des fouilles de véhicules et à des contrôles. La Garde Républicaine, anciennement nommée Garde Présidentielle, véritable garde prétorienne est aussi bien visible non seulement autour du palais présidentiel – le Palais Rénovation – mais aussi dans plusieurs endroits de la capitale du Gabon : Libreville.
Rappelons que comme en 2016, les militaires ont été mobilisés pendant cette élection pour soutenir Ali Bongo. Selon diverses sources, des militaires ont pris part en masse aux meetings d’Ali Bongo…
RFI et France 24 interdits
Alors que cette élection s’est déroulée sans observateurs étrangers – la dernière mission d’observation de l’Union européenne s’était très mal passée – les autorités gabonaises ont décidé de suspendre trois médias français : Radio France International (RFI), France 24 et TV5 Monde. Le régime gabonais par la voix de la Haute Autorité de la Communication (HAC) leur reproche « un manque d’objectivité et d’équilibre dans le traitement de l’information en lien avec les élections générales en cours ».
Un calme précaire ?
Actuellement, selon plusieurs témoignages recueillis, le pays est dans le calme et aucun incident n’est à déplorer. Toutefois, tous s’accordent à dire qu’une tension est palpable. À la télévision, on insiste sur la « préservation de la paix » garantie par un maintien d’Ali Bongo au pouvoir comme on le faisait pour son père Omar Bongo jadis. Très récemment, on a brandi à la télévision publique (Gabon 1ere) de pauvres hères accusés d’avoir voulu «orchestrer des actes de vandalisme» et des «actes de violence» pour mettre le pays «en feu et en sang» (sic).
Pour l’heure, la date de la proclamation des résultats n’est pas connue et l’annonce des résultats officiels que l’on imagine mal défavorables à Ali Bongo va-t-elle donner lieu à une vague de contestation suivie d’une répression ?
Albert Ondo Ossa ayant été donné largement en tête par son camp le 28 août 2023…