L’ONU empêche une catastrophe écologique en mer Rouge

Depuis 2015, un pétrolier échoué au large des côtes du Yémen fait craindre une  marée noire d’un million de barils.

Une « bombe à retardement » écologique menace la mer Rouge. Depuis 2015, un pétrolier échoué chargé d’un million de barils doit être évacué sous peine de désintégration. Pour éviter la catastrophe, une gigantesque opération environnementale d’un cout évalué à 129 millions de dollars, devrait commencer dans les prochains jours en mer Rouge.

Si le pétrolier se rompt et que le pétrole se déverse dans la mer, les pays riverains vivront la cinquième plus grande catastrophe environnementale de l’histoire. Une marée noire de cette ampleur détruirait les récifs coralliens, les mangroves et toutes les réserves de poissons dans la mer Rouge. Des millions de personnes seraient exposées à un air pollué, l’industrie de la pêche serait dévastée et 17 millions de yéménites courraient le risque de ne plus être approvisionnées.

129 millions $, une aumône

Selon le plan de l’ONU, des travailleurs qualifiés vont devoir transférer plus de 1,1 million de barils de pétrole du pétrolier échoué vers un pétrolier alternatif qui est arrivé au port de Hudaydah au Yémen la semaine dernière.

L’ONU a eu du mal à obtenir les 129 millions de dollars nécessaires à l’évacuation du pétrole, alors que chacun sait que, en cas de catastrophe écologique, il faudrait 20 milliards de dollars pour nettoyer la mer Rouge.

Le superpétrolier âgé de 47 ans a été abandonné voila huit ans, au déclenchement de la guerre civile au Yémen. Il est ancré près du terminal maritime de Ras Isa, contrôlé par les Houthis soutenus par l’Iran, qui ont capturé de vastes parties du Yémen en 2015. Il n’a pas été correctement entretenu depuis son abandon et se trouve maintenant dans un champ de mines navales. Les experts du PNUD ont fait part de leurs inquiétudes quant au fait qu’il pourrait exploser en raison de l’accumulation de gaz ou se désintégrer dans l’eau en raison de son manque d’entretien, affaiblissant la structure du navire.

Au cours des deux prochaines semaines, le pétrole sera pompé par des tuyaux directement vers le pétrolier alternatif, le Nautica. Après la vidange du pétrole, une bouée sera fixée au fond marin et servira à sécuriser le tanker alternatif jusqu’en septembre, date à laquelle le processus sera terminé. Un navire de soutien technique actuellement sur place est prêt à intervenir en cas de marée noire.

Le plus étonnant est que les Houthis, une milice soutenue par l’Iran, se dispute avec le gouvernement yéménite, soutenus par l’Arabie saoudite, pour savoir à qui appartient le navire et qui a le droit de vendre le pétrole après son extraction.