Kamel Daoud fait l’éloge « des bonnes volontés » au sein du régime algérien

« France Culture » donne la parole, ce vendredi 24 avril, à l’écrivain algérien Kamel Daoud, un agitateur d’idées qui n’hésite pas à renvoyer dos à dos les extrèmistes du Hirak comme de l’armée et de féliciter le régime pour sa gestion de la crise du coronavirus

Depuis le succès de son premier roman publié en France Meursault contre-enquête (Actes Sud), prix Goncourt du premier roman en 2015, l’écrivain et journaliste Kamel Daoud n’a pas arrêté de sillonner le monde. Invité partout où ses livres sont traduits, le chroniqueur vedette du Quotidien d’Oran – et depuis quelques années de l’hebdomadaire Le Point – revient sur le choc créé par la pandémie « C’est effectivement une épreuve où l’on découvre l’immobilisation forcée, les corvées de la maison, l’inquiétude et la peur. Tout ce qui caractérise le confiné universel » dit-il. Et d’ajouter: « Entre la terreur, l’espoir et le déni, je rêve de retrouver la vie d’avant et en même temps je sais qu’on ne peut plus fonctionner comme s’il ne s’était rien passé. » 

Pour Kamel Daoud cette crise sanitaire est « probablement » une crise écologique qui questionne notre rapport à la nature. « Nous sommes devenus une espèce menacée autant que nous étions un espèce menaçante » dit-il. Pour autant, il se méfie « des certitudes » affichées par les militants écologistes. « J’ai l’impression parfois qu’on tente de remplacer le pêché religieux par le pêché écolo » commente l’intellectuel algérien. 

Après avoir estimé que la gestion de la crise sanitaire par le régime est « bon, et même extrêmement bon », l’auteur à succês fait une déclaration appelant à un compromis entre toutes « les bonnes volontés » du coté du régime comme du Hirak.

Il va de soi que je dénonce toute les arrestations politiques et que je suis solidaire avec ceux qui sont en prison, y compris ceux dont on ne parle jamais car ils n’ont pas de relais dans les médias. Néanmoins je dois rajouter que la situation n’est pas aussi simple qu’on pourrait le croire. Il n’y a pas d’un côté un régime dur et de l’autre un courant qui veut démocratiser le pays. Je pense qu’on a de part et d’autre des radicalités qui s’opposent et nous avons aussi de bonnes volontés de part et d’autre qui pourraient travailler ensemble et dégager un consensus.