Les avions angolais au secours des Américains à Kaboul

La compagnie aérienne angolaise TAAG fourni quatre avions long courrier civils pour participer au gigantesque pont aérien qui permet aux américains d’évacuer leurs troupes et leurs alliés.

Un article d’Yves Loiseau 

 
Luanda s’affiche -discrètement- comme le meilleur allié des USA en Afrique au moment de la déculottée historique de Biden en Afghanistan. Les avions angolais n’iront pas jusqu’à Kaboul, aéroport interdit à tous les vols civils, mais atterriront à Amman (Jordanie) qui sert de base intermédiaire.
 
Les avions militaires américains font en effet la navette entre Kaboul et plusieurs aéroports de la région dont un aéroport jordanien -non visible sur les cartes-. Les passagers de ces vols sont ensuite conduits au Queen Alia International Airport d’Amman où les Boeings 777 de la TAAG (DT7680, DT680, DT580, DT556, DT7556) vont les conduire jusqu’à la base américaine de Ramstein, près de Francfort, en Allemagne. Ces avions qui étaient affichés comme devant décoller hier soir à 23 heures locales de Luanda pour atterrir ce matin à 7h45 locales à Amman ont subitement disparus des radars. Même si ils restent affichés sur le tableau de bord des arrivées de cet aéroport avec un statut <inconnu>.
 
La même procédure a lieu à Ramstein en Allemagne où les avions continuent à figurer à la fois sur le tableau des arrivées en provenance d’Amman. Les pilotes ont reçu des instructions de discrétion et les radars interdits d’utilisation pendant les vols…..

Joâo Lourenço à la manoeuvre

On imagine mal une décision stratégique comme celle la laissée à la seule initiative du Président directeur général de la compagnie d’aviationla décision a été prise directement par Joâo Lourenco, le Président de la République angolaise: on voit comment il pourrait en être autrement! Personne en Angola ne semble informé de cette décision au sein de l’opposition: « ils n’arrivent déjà pas à transporter les passagers à l’intérieur de l’Angola, on se demande comment ils pourront participer à un tel pont aérien ? », explique  un député à Mondafrique
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Cette utilisation d’avions de la République d’Angola -et le rôle d’allié des États Unis qu’affiche ainsi Luanda- interroge sur la stratégie de Joe Biden. Visiblement le Président américain n’a pas l’air très regardant sur la démocratie réelle de ses alliés. Ce coup de main de l’Angola est donné au moment où Joâo Lourenco durcit le ton vis à vis de ses principaux opposants. Me Parlement -où son parti le MPLA est largement majoritaire- vient de se doter des moyens de reculer la date des prochaines élections.
 
Par ailleurs une virulente campagne est menée contre le leader de l’UNITA auquel la majorité reproche d’être « métis » et d’avoir la double nationalité angolaise et portugaise -ce qui est faux.