Les Américains étonnamment passifs face à l’Iran

Cela fait des années que l’Iran agresse des navires commerciaux dans le Golfe Persique et intimide les forces américaines en Syrie. Sans réaction notable des Etats Unis.

Une étude du Jewish Institute for National Security of America, un think tank juif américain, s’est interrogé sur la curieuse absence de réponse des Etats Unis face aux agressions iraniennes à répétition dans le détroit d’Ormuz et le Golfe Persique (« Countering Iranian Maritine Agression »). L’étude ne donne pas d’explications sur cette étrange inertie, mais dresse le bilan d’un étonnant laisser faire.

« Les États-Unis et leurs partenaires régionaux ont (…) évité ostensiblement de répondre énergiquement aux plus de quarante agressions navales iraniennes au Moyen-Orient depuis 2021 ». Ces agressions vont du bombardement de navires pétroliers à la confiscation de ces mêmes navires par actes de piratages. « En mai 2022 et avril-mai 2023, (les Iraniens) ont saisi plusieurs navires en représailles à la confiscation par les États-Unis d’un seul navire transportant des cargaisons de pétrole iranien ».

L’embargo de l’ONU violé

Il n’est pas exclu que les actes de piratage des Iraniens soient plus nombreux que les quarante et quelques dénombrés. « Les saisies iraniennes de navires ou de cargaisons ne sont souvent pas rendues publiques » indique l’étude.

Les provocations iraniennes ne visent pas seulement les navires de transport commerciaux. « Au cours de la même période, l’Iran a également et à plusieurs reprises, navigué dangereusement près des navires de guerre américains, tenté de voler des navires de surface américains sans pilote, violé à plusieurs reprises un embargo de l’ONU en faisant proliférer les acheminements d’armes à ses mandataires houthis au Yémen et détenu et attaqué illégalement des navires commerciaux naviguant dans les eaux internationales – y compris une frappe de drone en juillet 2021 qui a tué deux membres d’équipage à bord d’un pétrolier japonais dans le golfe d’Oman ».

83 attaques anti US en Syrie

L’étude rappelle que le secrétaire à la Défense Lloyd Austin, a le 28 mars 2023,  déclaré devant des élus américains que « des milices iraniennes s’étaient livrées à 83 attaques contre les forces américaines en Syrie au cours des deux dernières années seulement ». En riposte, les États-Unis n’ont lancé que quatre frappes limitées contre ces groupes.

L’inertie de l’administration Biden face à ces agressions iraniennes étonne aussi le personnel politique américain. « Le 27 avril, une lettre bipartite de douze sénateurs s’est dite préoccupée que, depuis plus d’un an, l’administration Biden n’ait pas répliqué avec des saisies de cargaisons de pétrole iranien ».

Agressions navales à répétition

L’étude rappelle que l’Iran a une longue histoire de recours à l’agression navale, (notamment pendant la guerre Iran-Irak), mais qu’une riposte violente peut inciter les Iraniens à changer de comportement. Ainsi, en avril 1988, les États-Unis ont lancé l’opération Praying Mantis au cours de laquelle ils ont coulé un bateau lance-missiles iranien, une frégate et un petit bateau, ainsi que plusieurs autres navires, ce qui a mis fin à l’agression navale de l’Iran en accréditant l’idée que les États-Unis étaient prêts à entrer en guerre ».

L’étude se conclut en recommandant un comportement plus musclé de la part des Etats Unis et de ses alliées dans la région. Mais l’administration Biden vient d’autoriser le paiement de six milliards de dollars à l’Iran en échange de la libération de quelques otages américains en Iran.

1 COMMENTAIRE

  1. En cas de conflit, si le détroit d’Ormuz devient impraticable, ça aurait des répercussions mondiales à cause du manque de pétrole et de gaz. Et l’Iran d’aujourd’hui, ce n’est plus l’Iran de 1979, de 1988 ou de la guerre iran-irak. Ce qu’aucun pays arabe n’a pu faire, les iraniens l’ont fait (développement de missiles balistiques, missiles hypersoniques (?), armes nucléaires (?), drones de guerre, torpilles hoot et valfajr). Et allez savoir quelles technologies les russes ont encore partagé avec les iraniens.

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