L’économie turque au bord de la crise de nerfs

Le vainqueur de l’élection présidentielle turque, ce dimanche, héritera d’une économie en crise et de l’inquiétude des classes populaires turques.

L‘inflation en Turquie reste tenace à 44 %. Les mères de famille turques ne savent plus comment nourrir leurs familles avec des revenus rongés par l’inflation. L’inquiétude des classes populaires turques durement frappées par l’inflation et le tremblement de terre qui a ravage le pays le 6 février dernier, est une donnée que le futur président turc devra gérer en priorité ;

Si le président Recep Tayyip Erdogan reste au pouvoir le 28 mai, il devra sans doute mener une politique contraire à celle qui lui aura assuré sa réélection.

Un bilan contrasté

Au cours des dix premières années de son mandat M. Erdogan a contribué à une croissance économique spectaculaire qui a sorti des millions de personnes de la pauvreté. Mais ces dernières années, les politiques budgétaires expansives ont amené une chute de la monnaie nationale qui a perdu 80% de sa valeur par rapport au dollar et une inflation annuelle, qui a atteint 80% l’année dernière et s’est stabilisée à 44% le mois dernier.

Plutôt que d’augmenter les taux d’intérêt pour lutter contre l’inflation, M. Erdogan les a réduit sdans l’espoir que des taux de crédit bas favoriseraient la croissance et les exportations.

À l’approche des élections, Recep Tayyip Erdogan a cherché à atténuer les effets de l’inflation en augmentant à plusieurs reprises le salaire minimum, en augmentant les salaires des fonctionnaires et en autorisant des millions de Turcs à toucher des pensions gouvernementales anticipées. Ces largesses budgétaires ont aggravé la dévaluation de la monnaie turque et l’inflation.

 

La faute au tremblement de terre

Le tremblement de terre du 6 février oblige encore aujourd’hui le gouvernement à mener une politique de dépenses massives. Les dommages sont estimés à 103 milliards d’euros, soit environ 9 % du produit intérieur brut de cette année.

Pour ralentir la baisse de la livre turque, M. Erdogan a vendu des devises étrangères. Début mai, les réserves de change de la Turquie ont diminué de 7,6 milliards de dollars pour atteindre 60,8 milliards de dollars, selon les données de la banque centrale.


La plus forte baisse de ce type en plus de deux décennies.