L’Algérie ne vit plus sur un tas d’or (noir)

Les réserves de change de l’Algérie, d’un montant de 194 Milliards de dollars en 2013, irriguées par le gaz et le pétrole, ont accusé une baisse de près de 105 Milliards de dollars en 2018, pour s’établir à un peu plus de 80 Milliards de dollars.

La balance des paiements de l’Algérie qui est de plus en plus déficitaire pèse sur les réserves de change algériennes passées en six ans de 194 milliards de dollars à 80 milliards de dollars. Du coté des dépenses, les comptes algériens doivent absorber le poids des salaires des fonctionnaires, les transferts sociaux et les importations de marchandises et de services consommant, à elles seules seuls, entre 10 à 11 milliards de dollars par an. Du coté des recettes, on assiste à une faiblesse inquiétante de l’activité d’exportation énergétique de l’Algérie, le gaz et le pétrole représentant 99% de lexport.

Le recours à la planche à billet, instrument de financement non conventionnel, a alors servi à financer le déficit budgétaire de l’Etat, mais bien plus encore, le remboursement de la dette de l’État vis-à-vis des sociétés publiques d’électricité Sonelgaz et celle en charge des hydrocarbure Sonatrach, qui supportent une politique de subvention massive des prix de l’énergie.

L’énergie payée au tiers de son prix par le consommateur

La politique de subvention qui est censée assurer une paix sociale est aujourd’hui intenable au vu de la situation économique. L’actuel Ministre de l’Energie algérien M. Guitouni a affirmé que le « le prix réel du kilo watt/heure revient à 12 dinars, alors que le citoyen n’en paie actuellement que 04 dinars.’’

L’Office National des Statistiques (ONS) avait affirmé que les produits énergétiques (gaz, électricité et carburants) étaient subventionnés à hauteur de 1 700 milliards de dinars, soit près de 15 milliards de pour l’année 2017 !

Un manque à gagner qui vient encore mettre la pression sur la trésorerie de l’Etat algérien.

L’explosion de la demande interne de gaz naturel

Alors que la production de gaz naturel oscille entre 130 et 140 milliards de m3, le marché intérieur algérien consomme 40 à 45 milliards de m3 de gaz par an, dont environ 20 milliards de m3 servent à produire de l’énergie électrique.

La hausse de la consommation est essentiellement tirée par la production d’électricité assurent les experts.

Le lundi 21 janvier Le PDG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, avait tiré la sonnette d’alarme en affirmant que la compagnie qu’il dirige « souffre pour pouvoir maintenir le niveau d’exportation » de gaz naturel.

L’asséchement des puits de pétrole.

Avec 12,2 milliards de barils en 2017, soit 0,8% des réserves mondiales de pétrole, l’Algérie est classée à la 15eme position des pays dont les réserves de pétrole sont prouvées.

Pour pouvoir assurer des volumes de ventes à l’export, Sonatrach prélève du gaz qu’elle avait prévu de réinjecter dans le sous-sol afin de pouvoir continuer à pomper les hydrocarbures dans des conditions optimales.

C’est cette technique de réinjection d’importantes quantités de gaz pour maintenir un niveau de pression important qui a mené à des dommages irréversibles sur les gisements.

Vers des abandons de souveraineté

Ce qui pousse Sonatrach à faire appel à une expertise technique internationale pour prolonger la durée de vie de certains de ses gisements, dont la production décline.

Cette situation ébranle le capital confiance dont jouissait l’Algérie comme fournisseur fiable, et laisse la porte ouverte à une modification de la loi sur les hydrocarbures, élaborée par un cabinet américain, avec des concessions importantes aux majors internationaux.

Article précédentLe Maroc dans le Top 10 des Think Tanks
Article suivantCameroun, l’opposition embastillée et les manifestants molestés
Nicolas Beau
Ancien du Monde, de Libération et du Canard Enchainé, Nicolas Beau a été directeur de la rédaction de Bakchich. Il est professeur associé à l'Institut Maghreb (Paris 8) et l'auteur de plusieurs livres: "Les beurgeois de la République" (Le Seuil) "La maison Pasqua"(Plon), "BHL, une imposture française" (Les Arènes), "Le vilain petit Qatar" (Fayard avec Jacques Marie Bourget), "La régente de Carthage" (La Découverte, avec Catherine Graciet) et "Notre ami Ben Ali" (La Découverte, avec Jean Pierre Tuquoi)

5 Commentaires

  1. Article complétement impartial, l auteur semble se réjouir de ses mauvaises nouvelles à notre encontre. D’autant plus qu’il ne site aucune source et que ce qu il affirme est faux. Les réserves de gaz de schiste sont les 3 èmes mondiales et 7 èmes mondiales au niveau du pétrole de schiste. Dont plus d’un tiers de ces réserves situées dans des zones peu profondes donc peu dangereuses pour les nappes phréatiques. C’est ce qu affirment les experts internationaux mais monsieur Beau, l’un des plus grands ingénieur pétrolier du monde ( excusez nous du peu ), courtisé par toutes les majors pétrolieres pour ses nombreuses qualités affirme le contraire. Excusez notre faiblesse d’esprit qui nous a amené à contredire un prix Nobel en puissance. Ce même monsieur Beau qui a perdu le peu de crédibilité qui lui restait lors du soit disant coup d État commis par Gaïd Salah. Retournez complimenter vos maîtres de la narco monarchie, chose dans laquelle vous êtes imbattable.

  2. Merci pour cette contribution argumentée et courtoise qui fait
    avancer le débat Je suis vraiment trop heureux de vous compter parmi
    les lecterus du site. Ce serait une joie de vous rencontrer monsieur « Putain,
    con, merde »…..

  3. L’exploitation du gaz de schiste nécessite le forage de centaines voire de milliers de puits du fait d’une durée de vie très limité et son exploitation coûteuse n’est pas rentable en plus d’être extrêment polluant ! Et à suivre votre raisonnement pourquoi ne pas parler des énergies renouvelables inépuisables.
    La gestion du pays est catastrophique et prétendre le contraire c’est être de mauvaise foi à moins que vous soyez vous même un partisan zélé de ce régime mafieux et moribond.

  4. Plus con que toi tu meurs!!!
    Gaz de schiste??!! Putain de merde vous voulez empoisonner le sous-sol Algerien et ses nappes phreatiques avec la fracturation hydraulique!!!
    La fracturation hydraulique n’est pas permise voir meme illegal dans certaines regions du monde. Les Etats-Unis ne sont certainement pas un exemple ou un modele a suivre ; si vous connaissiez le systeme Americain, vous sauriez que c’est une nation suicidaire, auto-destructive. La-bas, Les corporations font ce qu’ils veulent, et le peuple en y laissant faire tout simplement y consent.
    Vous etes un criminel et un traitre a la nation Monsieur!!! Vous devriez passer a l’echafaud!
    L’eau est beaucoup plus, infiniment plus precieuse que l’or noir ou le gaz de shiste!
    Ce dont a besoin l’Algerie c’est de se debarasser des singes, des beni oui-ouis et des perroquets tous bouffons et fanfarons d’un regime de merde.
    Soyons serieux, faisons table rase du passe et reconstruisons cette nation avec des « macons » et des « archictectes » de talent et visionnaires.
    Pour l’amour de Dieu n’allez pas deprivez d’eau les futures generations Algeriennes.
    L’eau est precieuse!

  5. Bonjour. Merci de ne pas livrer d’informations partielles.. pourquoi passer sous silence que l’Algérie possède la 3 ème réserve mondiale de gaz de schiste. Levier qu’elle pourra actionner a l’avenir. Votre article est dénué de sources fiables et semble écrit par un observateur sans véritable expertise. Sans doute a des fins partisanes. Nul n’est dupe.

Les commentaires sont fermés.