La sécheresse a tué 43000 Somaliens l’an dernier

A new settler after having fled her home in Ceel Aal because of the devastating drought that has affected nearly 20 million people across the Horn of Africa, Safia Abdi Ahmed (40) is going back home with water of jerry-can from a USAID-funded solar-powered borehole of UNICEF in drought-stricken Ainabo town of Somaliland.©UNICEF Somalia/2022/Mulugeta Ayene

Environ la moitié des Somaliens tués par la sécheresse en 2022 étaient des enfants de moins de 5 ans ; environ 24 600 décès sont attendus au premier semestre 2023

Le fleuve Juba est une source de subsistance pour des millions de personnes.

Quarante-trois mille Somaliens seraient morts en raison de la sécheresse qui a dévasté le pays l’an dernier indique une étude menée par des chercheurs de la London School of Hygiene and Tropical Medecine pour le compte du ministère de la santé somalien, de l’Organisation mondiale de la santé et du Fonds des Nations Unies pour l’enfance.

Selon cette étude, la moitié des personnes décédées sont des enfants de moins de 5 ans.

L’aide humanitaire pour 17 millions

Cela fait cinq année consécutives que la Corne de l’Afrique enregistre des pluies inférieures à la moyenne. Et 22 millions de personnes en Éthiopie, au Kenya et en Somalie n’ont pu s’alimenter ni s’abreuver suffisamment. Aucun pays n’a été plus durement touché que la Somalie, 17 millions d’habitants dépendent de l’aide humanitaire.

L’étude, montre que même en l’absence d’une déclaration officielle de famine, la sécheresse a tué en raison des maladies qui affectent les corps affaiblis par la malnutrition.

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture a averti qu’une sixième saison des pluies insuffisante (prévue entre avril et juin), pourrait aggraver davantage les pénuries alimentaires. Les chercheurs prévoient que fin juin, 24 600 Somaliens pourraient décéder des effets de la sécheresse.

Pour estimer le nombre des décès liés à la sécheresse dans un pays ou l’état civil est plus qu’incertain, les chercheurs ont utilisé les données d’enquêtes auprès des ménages menées par des ONG humanitaires présentes en Somalie. Les 43 000 décès annoncés représentent la différence entre les décès réels survenus l’année dernière et le nombre de décès moyen en année courante.

ne bonne partie des 3,5 millions de Somaliens chassés de chez eux par les affrontements entre forces gouvernementales et groupes terroristes d’al-Shabaab ont cherché refuge autour de Mogadiscio.

La fièvre inflationniste retombée

La crise de la faim en Somalie a été exacerbée par la hausse des prix alimentaires mondiaux qui a suivi l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ces derniers mois toutefois, la fièvre est retombée et les prix des céréales et de la viande ont été proches de leur niveau de février 2022, selon la FAO.
Les données FAO pour la Somalie montrent qu’en janvier de cette année, le prix du maïs et du sorgho a chuté presque partout en Somalie, sauf à Mogadiscio, la capitale, ou les prix alimentaires sont restés 24% et 29% plus élevé qu’ailleurs.