Algérie, l’or de l’ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia

Contrairement à l’ancien résident Obama qui refusait les « cadeaux » des Princes des monarchies pétrolières, l’ancien Premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, a épargné plusieurs millions d’euros en revendant l’or offert par les monarchies pétrolières 

Le samedi 9 janvier, alors qu’il comparaissait en appel dans le cadre d’une affaire de corruption dans l’industrie du montage automobile, l’ancien Premier ministre , Ahmed Ouyahia, a révélé l’origine des 600 millions de dinars (3,73 millions d’euros) retrouvés sur ses quatre comptes bancaires. L’argent provenait de la revente au marché noir de lingots d’or que des émirs du Golfe lui avaient offerts au cours de visites officielles ou à l’occasion de leurs multiples escapades en Algérie, notamment pour des parties de chasse sur les Hauts plateaux.

Parures en or et montres de luxe

Dans son dernier livre, l’ancien président américain Obama raconte sa visite à Ryad durant son premier mandat. Il mentionne comment les Saoudiens ont laissé dans sa chambre « un petit quelque chose pour madame »: une parure en or garnie de pierres précieuses. Aux membres de son staff, ils ont essayé « d’offrir » des montres de luxe.

« Apparemment, personne n’a informé les Saoudiens de notre interdiction des cadeaux », dit l’ancien président à un collaborateur sur place.

« En soulevant ces bijoux lourds je me suis demandé combien de fois des cadeaux semblables ont été laissés discrètement à l’intention d’autres leaders durant leurs visites officielles au royaume. Des leaders dont les pays n’ont pas de règles qui empêchent d’accepter les cadeaux. Ou du moins des règles non appliquées », écrit-il.

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Nicolas Beau
Ancien du Monde, de Libération et du Canard Enchainé, Nicolas Beau a été directeur de la rédaction de Bakchich. Il est professeur associé à l'Institut Maghreb (Paris 8) et l'auteur de plusieurs livres: "Les beurgeois de la République" (Le Seuil) "La maison Pasqua"(Plon), "BHL, une imposture française" (Les Arènes), "Le vilain petit Qatar" (Fayard avec Jacques Marie Bourget), "La régente de Carthage" (La Découverte, avec Catherine Graciet) et "Notre ami Ben Ali" (La Découverte, avec Jean Pierre Tuquoi)