Algérie, la Turquie provoque une crise chez les Tebboune

Le Palais présidentiel d’El-Mouradia à Alger a été secoué la fin de la semaine passée par une violente dispute qui a opposé Abdelmadjid Tebboune, le président algérien, à son fils Mohamed à propos de la gestion de leurs amitiés communes en Turquie.

Le Président algérien Tebboune a fait de sévères remontrances à son fils sur les liaisons troublantes qu’il entretien avec un lobbyiste turc qui défraie la chronique sur la place d’Alger, un certain Ahmet Demiral. Ce puissant entremetteur au service des entreprises turques se montre est désireux de prendre des parts importantes du prometteur marché algérien. Mais cela tombre mal. L’activisme de ce proche d’Erdogan met à mal la Présidence algérienne qui tente, ces derniers mois, tente de se rapprocher de la France de Macron et de Le Drian dont on connait l’hostilité à l’égard du régime qui rêgne à Ankara.

Amitiés turques

Ahmet Demirel connaît très bien les Tebboune. Il est même ami de l’actuel Président algérien qui, Premier ministre de Bouteflika, fut très actif pour ouvrir l’Algérie aux entreprises turques.. Avec l’appui de l’actuel Président, Ahmet Demirel a représenté les intérêts de plusieurs entreprises et investisseurs turcs qui voulaient s’implanter ou faire des affaires en Algérie.

Tebboune devenu Président, c’est son fils Mohamed qui gère le relationnel avec les amis de la famille et il s’est rapproché, forcément, d’Ahmet Demirel. Mais il en fait trop. Et on voit le fiston Tebboune bataillet pour l’attribution d’un important projet de pétrochimie au profit de plusieurs entreprises turques. La note est salée, 6 milliards de dollars !

Pour offrir ce gâteau aux investisseurs turcs, il fallait faire fi des intérêts français, notamment du groupe Total positionné depuis longtemps pour rafler ce méga-marché. Or le président Tebboune qui tente de coopérer avec les Français sur le plan diplomatique ne peut pas fermer la porte aux groupes français. D’où le rappel à l’ordre du Président son fils sommé de ne plus mettre les pieds à la Présidence.

Ahmet Demirel, lui, a compris qu’il fallait mieux rester discret! Le temps d’un orage dans les relations franco-algériennes qui, compte tenu des relations entre les deux pays, ne tarderait pas immanquablement à arriver.