Les élections africaines de 2024 démarrent mal

 

 Alors que l’Afrique se prépare à une série d’élections à travers le continent, les premiers signes ne sont guère encourageants. De la controversée « réélection » aux Comores au fiasco du report au Sénégal, le paysage politique est marqué par la tension et l’incertitude. Au milieu de ce tumulte, l’Afrique du Sud se distingue comme un phare de relative stabilité, offrant une lueur d’espoir pour un processus électoral fluide. Plongeons dans les événements en cours qui façonnent les élections africaines de 2024.

Un article de notre partenaire   The North Africa Journal

Le cycle électoral en Afrique a débuté sur une note controversée avec la réélection du leader autocratique Azali Assoumani pour un troisième mandat aux Comores. Malgré un scepticisme généralisé quant à la légitimité du vote, Assoumani aurait obtenu 63 % des voix. L’élection, entachée d’allégations de répression électorale et d’ingérence judiciaire, a été marquée par des manifestations violentes et des victimes, entraînant l’imposition d’un couvre-feu. Avec le maintien du pouvoir d’Assoumani, les Comores se retrouvent à affronter un autre mandat sous un régime autoritaire.

Afrique du Sud : Une lueur de normalité

En contraste avec le début tumultueux observé ailleurs, l’Afrique du Sud semble être sur la bonne voie pour un processus électoral relativement fluide. Les partis d’opposition, dont les Combattants pour la Liberté Économique de Julius Malema, s’engagent activement dans des campagnes axées sur des questions socio-économiques telles que la création d’emplois et la croissance économique. Cette atmosphère politique animée constitue un défi de taille pour le Congrès National Africain (ANC) au pouvoir, confronté à une pression croissante face aux changements de sentiments des électeurs. Avec des élections prévues pour mai 2024, l’Afrique du Sud se présente comme un rare havre de stabilité au milieu du tumulte régional.

Sénégal : Le Report engendre une crise

Le développement le plus préoccupant se déroule au Sénégal, où le président Macky Sall a unilatéralement reporté l’élection présidentielle initialement prévue pour le 25 février. Cette décision, largement perçue comme une manœuvre pour se maintenir au pouvoir face à une opposition croissante, a plongé le Sénégal dans une crise profonde. Des manifestations ont éclaté à travers le pays, entraînant des victimes et des tensions croissantes. Le report, associé à des allégations de répression politique et d’incertitude économique, a suscité une condamnation généralisée tant des acteurs nationaux qu’internationaux.

Incertitudes et résistances

Alors que le Sénégal fait face aux conséquences de la décision de Sall, l’incertitude plane sur l’avenir politique du pays. Au milieu de dissensions croissantes et d’appels à la réforme démocratique, le Sénégal se trouve à un moment critique. L’opposition, menée par des figures telles qu’Ousmane Sonko, continue de contester l’autorité de Sall, plaidant pour des élections transparentes et la fin des tendances autocratiques. Cependant, le chemin à parcourir reste semé d’embûches, et la trajectoire du Sénégal dépendra de la résilience de son peuple et de ses institutions dans la sauvegarde des principes démocratiques.

Turbulences 

Les élections africaines de 2024 ont démarré sur une note turbulente, caractérisée par la controverse, l’agitation et les manœuvres politiques. Alors que certains pays naviguent dans le processus électoral avec un calme relatif, d’autres sont confrontés à des défis redoutables susceptibles de compromettre les progrès démocratiques. Alors que le continent affronte son destin démocratique, les résultats de ces élections façonneront le paysage politique de l’Afrique pour les années à venir.