Le Premier britannique, Rishi Sunak, pro israélien et anti islamiste

Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, est tout sauf un modéré en matière de politique étrangère, notamment sur les dossiers du Moyen Orient et de l’Iran

En aout 2022, Rishi Sunak s’est engagé à lutter contre l’extrémisme islamiste, estimant qu’il s’agissait de la « menace terroriste la plus importante » du Royaume-Uni. M. Sunak s’est également déclaré partisan d’un renforcement de la législation antiterroriste existante. Il s’est également engagé à éliminer les organisations qui promeuvent l’extrémisme au Royaume-Uni et à recentrer le programme Prevent qu’il juge « défaillant » comme outil de lutte contre l’extrémisme islamiste.

« Il n’y a pas de devoir plus important pour un Premier ministre que d’assurer la sécurité de notre pays et de notre peuple », a déclaré Sunak, en campagne électorale pour gagner les votes des membres du Parti conservateur.

Des positions dures sur le Moyen Orient

En août, à l’occasion d’un événement organisé par les Conservative Friends of Israël, Sunak a déclaré qu’il y avait de « très bonnes raisons » pour que le Royaume-Uni déplace son ambassade de Tel Aviv à Jérusalem et reconnaisse cette ville comme capitale d’Israël.

Le Royaume-Uni qui n’a jamais été un grand ami d’Israël, a longtemps maintenu sa mission diplomatique à Tel Aviv et a toujours estimé que le statut de Jérusalem devait faire l’objet de négociations avec les pays Arabes et les Palestiniens. Après Liz Truss, Rishi Sunak pourrait braver les oppositions et annoncer le transfert de l’ambassade britannique à Jérusalem.

Sunak est également opposé à l’idée de considérer Israël comme un État d’apartheid – contrairement à ce que réclament les principales organisations de défense des droits de l’homme, dont Amnesty, Human Rights Watch et B’Tselem. « Le terme apartheid est non seulement factuellement incorrect, mais franchement offensant », a déclaré Sunak au Jewish Chronicle. Il a ajouté : « comme toute nation, Israël n’est pas parfait – mais c’est une démocratie multiethnique dynamique avec une presse libre et l’état de droit. Ce pays se dresse comme une lueur d’espoir dans une région d’autocraties et d’extrémistes religieux. » Dans la même interview, Sunak a fait l’éloge des accords d’Abraham qui normalisent les relations entre Israël et plusieurs pays arabes.

Le refus de tout boycott d’Israel

« Le Royaume-Uni est en position de force pour tirer parti de ses relations historiques avec d’autres États du Golfe pour élargir les accords et j’aimerais voir les diplomates britanniques se concentrer davantage sur ce sujet. » Sunak s’est également engagé à adopter un projet de loi visant à réprimer le mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS).

En 2018, en tant que ministre des collectivités locales, M. Sunak a publié des directives qui interdisent aux salariés du secteur public d’utiliser leurs retraites pour boycotter Israël, affirmant qu’ils « ne devraient pas poursuivre des politiques d’investissement contraires à la politique étrangère ou à la politique de défense du Royaume-Uni ».

En mars, Sunak a rencontré le  ministre israélien des Finances Avigdor Liberman en vue d’un futur accord de libre-échange entre le Royaume-Uni et Israël.

Durcir l’accord nucléaire avec l’Iran

Sur l’Iran, le nouveau Premier ministre est « plus belliciste » que ne l’était le ministère des Affaires étrangères de Boris Johnson, selon l’ancien secrétaire à la Défense et allié de Sunak, Liam Fox.

« Il voudrait qu’un régime maximal de sanctions soit mis en place pour forcer l’Iran a conclure un accord plus large qui va au-delà du simple programme nucléaire », a déclaré Liam Fox. Pour le nouveau Premier ministre,  un accord n’arrêterait pas réellement le programme nucléaire iranien, il le retarderait simplement en le rendant un peu plus difficile. »

Dans le domaine de l’immigration, ses positions sont tout aussi conservatrices. Rishi Sunaki  a également déclaré qu’il ferait « tout ce qu’il faut » pour faire décoller et opérer à grande échelle un plan très critiqué du gouvernement britannique visant à expulser les demandeurs d’asile vers le Rwanda.

Rishi Sunak, un Premier ministre britannique d’origine indienne