Algérie, la prison militaire de Blida, un mouroir pour hauts gradés

Il n’existe aucun assurance vie pour les 150 gradés de l’armée algérienne emprisonnés en raison des guerres de clan qui ont succédé au départ de l’ex président Bouteflika. Le général Hadj Laaroussi Djamel, détenu à la prison de Blida après une brillante carrière, en a fait les frais. Au point d’y laisser sa vie, le 8 septembre dernier et dans des conditions troubles, à l’infirmerie de la prison.

Le Général Hadj Laâroussi Djamel lors de la cérémonie de son installation au poste par le Chef d’état Major Said Chengriha

Deux ans après avoir été nommé à la tête de la deuxième région militaire d’Oran en septembre 2020 avec par le chef d’état-major Said Chengriha, la vie du général Laaroussi Djamel a basculé. Ce haut gradé est limogé brutalement en décembre 2022 par le même chef d’état-major qui l’avait couvert d’éloges lors de la cérémonie de son installation. Accusé de divulgation de documents secrets et de complot contre l’armée, ce général est transféré au centre Antar dirigé par le sinistre général Abdelkader Heddad, alias Nacer El Djen, connu pour être un spécialiste des interrogatoires musclés.

Le général Hadj Laâroussi Djamel aura été jugé à huit clos en compagnie d’une vingtaine d’officiers et quelques civils le 23 mars 2023. Aucun média n’avait fait écho de ce procès. L’accusé est pourtant connu comme un officier supérieur honnête qui ne s’est jamais mêlé aux affaires de corruption comme certains de ses prédécesseurs à l’image du général Meftah Souab dont le décès, lui aussi, demeure mystérieux.

La franchise du haut gradé

Le seul tort du général Laâroussi est sa franchise, lui qui discutait avec d’autres officiers du climat de paranoïa imposé par le haut commandement et qui plaidait sur la nécessité d’une amnistie pour les trop nombreux officiers emprisonnés. C’est qu’aucun écart de langage n’est toléré par le chef d’état-major, le général major Said Chengriha, pour qui les critiques, fussent-elle constructives, sont assimilées à un complot contre l’armée.

Le général Hadj Laâroussi Djamelqui, décédé le 8 septembre, aura été inhumé, deux jours plus tard, dans sa ville natale à Msila. Aucune autopsie n’a été demandée. Le silence sur sa mort a ouvert toutes sortes de spéculations. Certains évoquent un empoisonnement – ce qui a provoqué une situation de psychose au sein de la prison militaire-, tandis que d’autres parlent des possibles complications dues aux mauvais traitements pratiqués au centre Antar.

Plus de 150 officiers supérieurs sont ainsi incarcérés à la prison Militaire de Blida. Parmi eux, beaucoup d’officiers supérieurs, des chefs de régions ou des membres des services de sécurité. Souvent ils ont dépassé la limite d’âge de la retraite dans les fonctions qu’ils ont exercé au sein de l’armée algérienne. Beaucoup sont fragiles ou malades. Les mauvais traitements subis en prison, voire les interrogatoires brutaux qui leur ont été infligés, ont précipité le décès de certains d’entre eux.

 

 

 

 

3 Commentaires

  1. reponse a Mmm:-
    la coree de de l’est(algerie)est un pays fantoche,une republique militaire.
    que cherchez vous au maroc?que voulez vous du maroc?.
    laisser nos chers amis marocain en paix,le maroc est un pays de paix

  2. L’Algerie c’est la Corée du Nord du Maghreb en mode cachée: les militaires qui soutiennent les régimes civils à bout de bras, finissent par subir paradoxalement les foudres de ces civils et de certains de leurs camarades affiliés aux civils, qui sont dans une logique de règlement de comptes entre militaires.

  3. En quoi cet article éclaire le lecteur. Occupez-vous du Maroc et autres régimes fantoches. Votre aversion contre l’Algérie n’est plus à démontrer.

Les commentaires sont fermés.