Arabie Saoudite - Mondafrique https://mondafrique.com/tag/arabie-saoudite/ Mondafrique, site indépendant d'informations pays du Maghreb et Afrique francophone Fri, 08 Mar 2024 01:36:31 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.2 https://mondafrique.com/wp-content/uploads/2017/11/logo_mondafrique-150x36.jpg Arabie Saoudite - Mondafrique https://mondafrique.com/tag/arabie-saoudite/ 32 32 Barbie fait un tabac au royaume des Saoud  https://mondafrique.com/agenda-culture/barbie-fait-un-tabac-au-royaume-des-saoud/ Fri, 08 Mar 2024 00:29:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=94832 Les cinéphiles du Golfe se rendent en Arabie saoudite pour regarder des films interdits chez eux. Le film semble sur le point d’être interdit au Liban, où le ministre de la culture Mohammad Mortada a affirmé qu’il « favorise l’homosexualité » Il y a moins de 10 ans, les Saoudiens qui souhaitaient voir un film devaient rouler […]

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Les cinéphiles du Golfe se rendent en Arabie saoudite pour regarder des films interdits chez eux. Le film semble sur le point d’être interdit au Liban, où le ministre de la culture Mohammad Mortada a affirmé qu’il « favorise l’homosexualité »

Margot Robbie incarne Barbie dans un long-métrage prévu pour le 21 juillet 2023. – Warner Bros

Il y a moins de 10 ans, les Saoudiens qui souhaitaient voir un film devaient rouler 500 kilomètres jusqu’à Bahrein ou s’envoler pour Dubai. En 2012, le maire de Riyad affirmait que, à l’été 2010, 230 000 Saoudiens s’étaient rendus aux Émirats arabes unis « simplement pour regarder des films ».

Depuis la fin de 2017, le royaume dispose d’un circuit de salles, d’une industrie cinématographique, d’une censure légère et les cinéphiles du Moyen Orient passent désormais par Riadh ou Djeddah pour contourner la censure de leur pays, admirer les jambes interminables de Barbie et s’affoler des propos woke du scénario qui victimise les femmes et diabolise les hommes. Le box-office d’Arabie Saoudite ou un multiplexe nouveau ouvre quasiment chaque mois, a le taux de croissance le plus élevé de la planète.

Les réserves du Liban

Le Koweït a interdit la distribution de Barbie en raison « des idées et des croyances étrangères à la société koweïtienne et à l’ordre public », selon les termes du président du comité de censure cinématographique, Lafy Al-Subei’e. Le même a également affirmé que le film véhiculait « des idées qui encouragent des comportements inacceptables et déforment les valeurs de la société ». Le film semble sur le point d’être interdit au Liban, où le ministre de la culture Mohammad Mortada a affirmé qu’il « favorise l’homosexualité » et « contredit les valeurs de foi et de moralité », en diminuant l’importance de la cellule familiale.

Un blogueur koweïtien a rapidement informé ses compatriotes sur les réseaux sociaux. Sous le titre « Comment regarder Barbie si vous vivez au Koweït », le site Internet 248.com a publié sur Instagram le nom et l’adresse des trois cinémas les plus proches diffusant le film : il s’agissait des villes saoudiennes d’Al-Jubail, Dammam et Al Khobar. « Si vous n’avez jamais conduit en Arabie auparavant, c’est super facile », a-t-il ajouté. « Vous n’avez pas non plus à vous soucier d’un visa puisque tout résident du Koweït peut en obtenir un. Il n’y a pas de chiffres disponibles sur le nombre de Koweitis qui ont roulé jusqu’à la frontière saoudienne.

Cela dit, il n’était pas évident que Barbie soit distribué dans les salles saoudiennes. Le comité de censure d’Arabie Saoudite a semble-t-il tiqué sur certaines scènes, sans que l’on sache lesquelles.

Les références LBGT en cause

Le journal américain spécialisé dans l’entertainment, The Hollywood Reporter (THR), a ainsi remarqué que Barbie n’a pas été distribué en Arabie Saoudite le 21 juillet, comme il était prévu initialement. En raison des coupes suggérées par les censeurs locaux, la sortie du film a été repoussée au 31 août. Ce décalage a grandement profité au film Oppenheimer. Mais une solution pour Barbie a, semble-t-il, été trouvée, sans que l’on sache si des coupes ont eu lieu dans le film ni lesquelles.

Les censures islamiques sont aujourd’hui particulièrement heurtées par les références LGBTQ de certains films. Le Koweit encore lui, a récemment pris la décision d’interdire le film d’horreur à succès Talk to Me, pas sur n’importe quel aspect, mais sur le fait que sa star Zoe Terakes s’identifie comme non binaire et trans masculin. Talk to Me

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Les succès de la diplomatie sportive des Séoudiens https://mondafrique.com/limage-du-jour/les-succes-de-la-diplomatie-sportive-des-seoudiens/ Fri, 03 Nov 2023 00:18:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=99383 La FIFA a annoncé que la Coupe du monde de football de 2034 serait organisée par l’Arabie saoudite, rappelle le site "The Conversaion".. Une victoire pour le royaume, qui utilise le sport comme un instrument destiné à renforcer son prestige international. Cet été, le championnat saoudien a ainsi recruté de grands noms : Karim Benzema, Neymar ou Sadio Mané, après Cristiano Ronaldo en janvier.

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La FIFA a annoncé que la Coupe du monde de football de 2034 serait organisée par l’Arabie saoudite, rappelle le site « The Conversaion ».. Une victoire pour le royaume, qui utilise le sport comme un instrument destiné à renforcer son prestige international. Cet été, le championnat saoudien a ainsi recruté de grands noms : Karim Benzema, Neymar ou Sadio Mané, après Cristiano Ronaldo en janvier.

Le pari est peut-être déjà gagnant. Karim Benzema au cœur de l’actualité sportive et politique, des polémiques sur un soutien à la Palestine mais aussi des contrats de diffusion signés dans des dizaines de pays (dont Canal+ en France et le service de streaming sportif DAZN au Royaume-Uni)… le championnat de football saoudien, la Saudi Pro League (SPL), s’est clairement imposé dans l’actualité ces derniers mois. S’il est encore tôt pour évoque le succès sportif de la compétition, la réussite médiatique semble déjà au rendez-vous.

À l’ère de la géopolitique du sport, le Moyen-Orient en est devenu le champion. Nation majeure sur le plan économique, culturel et géographie de la région, l’Arabie saoudite demeurait cependant en retrait eu égard à son influence. Le royaume a commencé à rattraper son retard. Le succès retentissant de son voisin et rival qatarien à l’occasion de la Coupe du monde 2022 semble en effet avoir incité le prince héritier Mohammed Ben Salman à investir plus en profondeur le terrain du sport.

Avec la SPL mais aussi le rachat du club anglais de Newcastle ou encore l’investissement dans les compétions de golf au plus haut niveau, la géopolitique du sport saoudien est entrée depuis quelques mois dans une phase d’accélération. Le mardi 31 octobre, une nouvelle étape a été franchie lorsque le président de la FIFA, Gianni Infantino, a annoncé que l’Arabie saoudite organiserait le Mondial de football en 2034.

 

 

Au-delà de sa dimension géopolitique, les footballeurs arrivés en SPL cet été marquent un changement dans l’organisation du sport professionnel. Au début de l’été 2023, le Public Investment Fund (PIF), bras armé du plan de développement du pays intitulé « Vision 2030 », avait en effet investi pour obtenir 75 % des droits de propriété des quatre équipes les plus populaires et titrés du pays, Al-Nassr, Al-Hilal, Al-Ahli et Al-Ittihad (champion en titre).

Recrutement 5 étoiles

Avec ces fonds, les clubs ont animé le marché des transferts cet été en recrutant massivement des joueurs connus et reconnus, avec le Portugais Cristiano Ronaldo, le Français Karim Benzema et le Brésilien Neymar en tête d’affiche. En conséquence, la valeur totale des joueurs du championnat a presque triplé en un an, passant de 350 à 1200 millions d’euros.

Contrairement aux précédents championnats qualifiés « d’exotiques » ayant lourdement investi par le passé, le championnat saoudien marque par ses choix stratégiques et réfléchis. Si le PIF annonce que les clubs rachetés agiront de manière autonome, la stratégie sportive menée semble en effet on ne peut plus centralisée.

Pas que Ronaldo et Neymar

La Chine, pays qu’il est pourtant difficile de battre sur le sujet de la planification et de la centralisation de la gouvernance, s’était heurtée à ce manque de synergie n’ayant pas permis à la Chinese Super League de prendre de l’ampleur espérée sur le long terme. À l’âge d’or des investissements de l’empire du Milieu, chaque équipe essayait tour à tour de faire son coup d’éclat. Ce constat peut être étendu au championnat américain de football, la MLS (Major League Soccer), autre compétition qui a été affublée du sobriquet d’« exotique ».

Cet été, les clubs saoudiens mentionnés précédemment ont, eux, tous mis en place une stratégie avec le dessein d’avoir un produit marketing international dans laquelle le niveau sportif n’est pas le seul déterminant des choix de recrutement.

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La SPL a ainsi mené à bien son projet de récupérer l’ensemble des meilleurs joueurs musulmans en activité (Le Français Karim Benzema, l’Algérien Riyad Mahrez et le Sénégalais Sadio Mané, liste à laquelle aurait presque pu être ajouté Mohamed Salah, dont le transfert a finalement échoué). La religion islamique devient là un outil marketing pour faire rayonner le championnat dans tout le monde arabe.

Les recruteurs se sont en parallèle portés vers des joueurs avec de très grosses communautés internationales comme le Portugais Cristiano Ronaldo et le Brésilien Neymar (respectivement 605 et 215 millions d’abonnés sur Instagram) ainsi que sur des joueurs majeurs de deux grands pays africains, le Sénégal (Kalidou Koulibaly, Sadio Mané, Édouard Mendy) et la Côte d’Ivoire (Franck Kessié et Seko Fofana).

Cette stratégie de communauté comprend également le recrutement de joueurs internationaux de grandes équipes européennes (le Français N’Golo Kanté, l’espagnol Aymeric Laporte, le Croate Marcelo Brozovic, le Serbe Sergej Milinkovic-Savic ou encore le Brésilien Fabinho). Le dernier profil concentre lui des joueurs jeunes avec une très grosse côte et promis à un avenir radieux (le Français Allan Saint-Maximin, l’Espagnol Gabri Veiga et le Portugais Diogo Jota).

Distorsion de concurrence

Avec ces choix sportifs et stratégiques, l’Arabie saoudite dévoile une bascule marketing du sport professionnel, d’un spectacle à un média « global » qui cherche à faire parler de lui au travers d’une intrigue reprise par d’autres supports, médias traditionnels ou réseaux sociaux. C’est le modèle qu’a par exemple suivi le youtubeur Squeezie début octobre : en ralliant différentes communautés en ligne, il a réuni 1,3 million de viewers sur la plate-forme de streaming Twitch pour suivre la course automobile qu’il avait organisée. Avec un modèle similaire, les décideurs saoudiens veulent mettre en place une réelle alternative à l’existant avec une offre nouvelle, la SPL en étant l’un des fers de lance.

Marqué par les effets de la numérisation, le secteur du sport professionnel observe en effet un virage stratégique avec ce projet. La guerre du regroupement et dégroupement de contenu a mis fin à beaucoup d’initiatives dans le divertissement avec la mort de Mixer ou HBO Max. Ce même phénomène a été érigé comme un frein à la consommation de spectacles sportifs par les fans. Le projet saoudien s’inspire de ce secteur et de ces funestes échecs pour atteindre sa stratégie médiatique, économique et géopolitique – avec l’atout de ne pas avoir à prendre en considération la rentabilité directe.

L’attaquant brésilien du club d’Al-Hilal Neymar s’échauffe avant un match de football de la Saudi Pro League, le 15 septembre 2023
L’attaquant brésilien du club d’Al-Hilal Neymar s’échauffe avant un match de football de la Saudi Pro League, le 15 septembre 2023. Fayez Nureldine/AFP

Le championnat saoudien peut-il ainsi espérer se construire une place plus solide que les autres championnats « exotiques » dans le football mondial ? S’il est difficile de répondre pour l’instant à cette question, on peut d’ores et déjà lister un certain nombre d’atouts. Première certitude, la SPL change l’équilibre du marché du football professionnel. Il est rare de voir émerger des stratégies de fortes croissances externes dans le secteur du sport professionnel. Le championnat saoudien a fait passer le message qu’il avait les moyens de ses ambitions et que même les plus puissants européens avaient besoin d’argent.


Read more: Après le Qatar, l’Arabie saoudite joue la carte du « soft power » par le sport


Deuxième constat, l’échec du projet de Super Ligue européenne en 2021 a laissé une porte ouverte pour une compétition footballistique d’un genre nouveau qui viendrait concurrencer le football européen. Or, les investissements du Moyen-Orient exercent une distorsion du marché et de la concurrence en Europe. Les récents achats onéreux par des clubs qatariens de Abdou Diallo, Marco Verratti et Julian Draxler, joueurs du PSG propriété du Qatar, interrogent sur des possibles nouvelles pratiques économico-géopolitiques. Les instances du football européen, l’UEFA, examineraient d’ailleurs actuellement ces transferts pour s’assurer qu’ils respectent les règles de fair-play financier.

Enfin, dans le cadre de nos recherches, nous avons identifié que le projet de PIF était marqué par une modification profonde de l’offre, de la structure et de l’organisation, ce que nous qualifions d’« effets institutionnels ».

Le projet saoudien présent donc de nombreux atouts. Dépourvue d’un enjeu de rentabilité économique, la pérennité de la SPL dépendra dès lors de sa capacité à renouveler ses joueurs internationaux, mais aussi à adopter au mieux les codes du divertissement aujourd’hui attendus par les consommateurs.

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Un pacte de sécurité entre Séoudiens et Américains sur le modèle asiatique https://mondafrique.com/decryptage/un-pacte-de-securite-entre-seoudiens-et-americains-sur-le-modele-asiatique/ https://mondafrique.com/decryptage/un-pacte-de-securite-entre-seoudiens-et-americains-sur-le-modele-asiatique/#comments Thu, 21 Sep 2023 04:06:13 +0000 https://mondafrique.com/?p=97073 La Maison Blanche envisage un accord de sécurité avec l’Arabie Saoudite sur le modèle de ceux qui ont été signés avec le Japon ou la Corée du Sud. Le président Joe Biden est pressé de conclure son mandat de président sur une éclatante réussite diplomatique, laquelle pourrait prendre la forme d’un traité de paix entre […]

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La Maison Blanche envisage un accord de sécurité avec l’Arabie Saoudite sur le modèle de ceux qui ont été signés avec le Japon ou la Corée du Sud.

Le président Joe Biden est pressé de conclure son mandat de président sur une éclatante réussite diplomatique, laquelle pourrait prendre la forme d’un traité de paix entre Israël et l’Arabie Saoudite accompagné d’une avancée sérieuse en direction de la « solution à deux Etats » pour ce qui touche au conflit israélo-palestinien.

Mohamed Ben Salmane, prince régnant d’Arabie Saoudite, n’a rien contre une reconnaissance diplomatique de l’Etat d’Israel, mais il souhaiterait monnayer cette reconnaissance contre un traité de défense qui place l’Arabie Saoudite sous le parapluie militaire américain en cas de conflit avec l’Iran ; il souhaiterait aussi une aide à l’installation d’une industrie du nucléaire en Arabie Saoudite.

Benjamin Netanyahou ne dédaignerait pas un traité d’amitié avec l’Arabie Saoudite, mais sa majorité parlementaire composée de durs du sionisme et de l’orthodoxie religieuse (sans parler du climat de violence actuel en Judée Samarie) lui interdit toute concession en direction des Palestiniens.

Les responsables américains, saoudiens et israéliens discutent continument et les émissaires politiques se succèdent dans les différentes capitales. Concernant la protection militaire demandée par les Saoudiens, l’administration Biden étudie les termes d’un traité de défense mutuelle qui ressemblerait aux pactes militaires robustes que les États-Unis ont signé, voilà quelques décennies, avec leurs proches alliés d’Asie, le Japon et la Corée du Sud.

Les accords signés prévoient que les États-Unis et le Japon ou la Corée s’engagent militairement l’un auprès de l’autre en cas d’attaque tierce (la Corée du Nord ou la Chine par exemple). Dans ce cas de figure, une agression iranienne contre l’Arabie saoudite engagerait une action militaire des Etats Unis.

Les traités de défense que les États-Unis ont conclus avec le Japon et la Corée du Sud ont été forgés après des guerres dévastatrices au milieu du 20e siècle et alors que la guerre froide s’intensifiait. Dans ce cadre, les États-Unis n’ont pas hésité à nouer des alliances destinées à contenir l’envahisseur communiste.

Le premier traité de sécurité américain avec le Japon a été scellé en 1951, pendant l’occupation américaine du Japon après la Seconde Guerre mondiale, puis révisé en 1960. Il permet aux États-Unis de maintenir des forces armées au Japon et dit que si une attaque a lieu contre le Japon, chaque pays « agirait pour faire face au danger commun conformément à ses dispositions et processus constitutionnels ».

 

Les États-Unis et la Corée du Sud, officiellement la République de Corée, ont signé  un traité de sécurité avec un libellé similaire en  1953, lorsque la guerre de Corée a pris fin.

Les deux traités sont explicites en termes d’engagement militaire américain, et le Japon et la Corée sont tous deux placés sous le parapluie de dissuasion nucléaire américaine. En Corée du Sud – compte tenu du risque nord-coréen -, les deux pays ont un commandement conjoint sur la péninsule.

Le Japon était une nation vaincue et démilitarisée lorsqu’il a conclu son traité avec les États-Unis. Pour l’Arabie Saoudite, il en va différemment. L’Arabie saoudite est impliquée dans une guerre au Yémen qui fait tiquer au sein du Parti Démocrate et son bilan en termes de droits de l’homme laisse à désirer. Une approbation au Sénat n’aurait rien d’automatique.

Si un traité d’assistance militaire avec l’Arabie Saoudite voyait le jour, les Saoudiens feraient bien également de surveiller chaque ligne, car les différends entre les Etats Unis et la Corée n’ont pas manqué. Ainsi, quand l’administration Nixon a décidé de réduire les forces américaines stationnées en Corée du Sud – 20 000 soldats américains en moins -, la Corée a violemment protesté. Mais elle a aussi compensé en accroissant son effort militaire.

Les États-Unis ont également peu apprécié que la Corée du Sud, entreprenne de les concurrencer au plan industriel et commercial. A partir de 1982, la Corée est devenue un géant industriel qui a taillé des croupières aux multinationales américaines. Cette évolution a incité les États-Unis à lever leurs dispositions commerciales préférentielles à l’égard de la Corée, à prendre des mesures antidumping sur les produits d’importation et à exiger l’ouverture des marchés sud-coréens, notamment dans les secteurs de l’agriculture et de l’industrie automobile.

Etant donné les ambitions économiques de l’Arabie Saoudite de devenir un géant mondial dans le sport, l’énergie, les hautes technologies…  des tensions de ce type ne sont pas à exclure même apres la signature d’un traité d’assistance militaire.

Les Coréens ont également des obligations militaires. Ils ont envoyé des troupes de maintien de la paix dans plusieurs pays, notamment en Irak et en Afghanistan. Et les deux gouvernements collaborent contre « le terrorisme, la prolifération des armes de destruction massive, le piratage, les crimes organisés, les narcotiques, le changement climatique, la pauvreté, la violation des droits de l’homme, la sécurité en matière d’énergie et les épidémies ».

Rien ne dit que les Saoudiens soient prêts à consentir à un tel effort.

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Le football et Kylian Mbappé au coeur de la diplomatie saoudienne https://mondafrique.com/limage-du-jour/le-football-et-kylian-mbappe-au-coeur-de-la-diplomatie-saoudienne/ https://mondafrique.com/limage-du-jour/le-football-et-kylian-mbappe-au-coeur-de-la-diplomatie-saoudienne/#comments Sun, 30 Jul 2023 08:55:30 +0000 https://mondafrique.com/?p=93720 Kylian Mbappé, qui passe pour être le meilleur joueur de football du monde, a vu l’Arabie Saoudite frapper à sa porte. Le club de football saoudien Al-Hilal a proposé de racheter l’attaquant français 332 millions de dollars, et a proposé au joueur un contrat d’un an d’une valeur de 776 millions de dollars . Kylian Mbappé a refusé. Mais […]

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Kylian Mbappé, qui passe pour être le meilleur joueur de football du monde, a vu l’Arabie Saoudite frapper à sa porte. Le club de football saoudien Al-Hilal a proposé de racheter l’attaquant français 332 millions de dollars, et a proposé au joueur un contrat d’un an d’une valeur de 776 millions de dollars . Kylian Mbappé a refusé.

Mais d’autres – et non des moindres – ont accepté : Cristiano Ronaldo, le footballeur le plus célèbre du monde, va jouer pour le club saoudien d’Al-Nassr pour un salaire annuel de 215 millions de dollars. Karim Benzema, le meilleur attaquant français, a quitté le Real Madrid et a signé un contrat de trois ans avec Al-Ittihad d’une valeur estimée à 643 millions de dollars . La légende anglaise Steven Gerrard, a signé un accord ce mois-ci pour gérer Al-Ettifaq la saison prochaine pour 10 millions de dollars par an.

L’intérêt des Saoudiens pour le football professionnel est récent. Il date de la coupe du Monde qui a eu lieu au Qatar entre novembre et décembre 2022.  L’équipe de football saoudienne qui aurait dû être exécutée par l’équipe d’Argentine est sortie vainqueur 2 à 1. Exit l’Argentine, éliminée de la Coupe du Monde par l’équipe saoudienne !!

Le rachat de « Newcastle United » 

Les Saoudiens qui regardaient le match d’un œil languissant ont jeté en l’air leur keffieh et se sont prosternés pour remercier Allah du bonheur qu’il leur faisait. Tous ! Depuis, l’Arabie Saoudite qui est l’un des pays les plus riches du monde, a entrepris d’écrémer le football mondial et de racheter les meilleurs joueurs du monde. L’équipe de football Newcastle United  de Premier League, une équipe légendaire du nord-est de l’Angleterre, est désormais un club saoudien. 

Les investissements saoudiens dans le sport ne se limitent pas au football : très récemment, les Saoudiens ont lancé LIV Golf, une compétition de golf financée par le Fonds d’investissement public saoudien. La principale fédération de golf, la PGA, a bien tenté de s’y opposer, mais les sommes énormes, dont 200 millions de dollars pour Phil Mickelson et 700 millions de dollars pour Tiger Woods (qu’il aurait refusé), ont eu raison du blocage. La PGA et LIV Golf ont mis en commun leurs droits commerciaux, et un saoudien préside la nouvelle entité.

Le sport automobile aussi doit compter avec l’Arabie Saoudite et bientôt le tennis. Il ne serait pas étonnant que Ryad lance une compétition qui fasse partie du grand chelème aux côtés de Wimbledon ou Roland Garros. Il ne faut pas oublier non plus la grande cuisine : les plus grands chefs comme Wolfgang Puck et Jason Atherton critiqués pour avoir ouvert des restaurants en Arabie saoudite.

Sportwashing ?

La plupart des analyses postulent que l’Arabie saoudite se livre à une sorte de sportwashing. Les exploits de Ronaldo feraient oublier au monde que l’Arabie Saoudite a mis la militante des droits humains Salma al-Shehab en prison pendant 34 ans ou que Mohammed ben Salmane (MBS), le puissant prince héritier saoudien, a été associé à l’ assassinat brutal de Jamal Khashoggi, un journaliste frère musulman, ennemi du régime. 

La réalité n’est pas là. L’Arabie Saoudite ne dépense pas des milliards de dollars en communication extérieure, et elle se moque de l’opinion publique internationale. Les investissements saoudiens dans le sport sont certes une stratégie de communication, mais il ne s’agit pas d’une action de communication à  destination de la bienpensance occidentale. MBS se moque des hypocrites pompeux qui dispensent des leçons de morale.  Il s’agit en réalité d’une opération de politique intérieure.

     

Les dirigeants de l’Arabie saoudite sont conscients que leurs clients occidentaux cherchent à s’orienter vers une consommation énergétique plus verte. Ils sont conscients que leur pays a vécu sur une rente pétrolière, mais que cette rente a commencé de se réduire. Pour éviter d’avoir un jour à réenfourcher les chameaux et retourner élever des chèvres dans le désert, ils vont devoir faire comme tout le monde : relever leurs manches, inventer une économie et travailler.

Une ville du futur, Neom , est en chantier pour accueillir quelques millions de saoudiens. Une zone de plusieurs dizaines de milliers de kilomètres carrés est ouverte au tourisme international. 13 nouveaux terrains de golf sont actuellement en construction dans le pays, pour attirer le gratin de ce sport de riches. L’université dépense des dizaines de millions de dollars pour attirer des chercheurs et des laboratoires de recherche scientifique. Une compagnie aérienne nationale est en cours de lancement. Une industrie du cinéma est en cours de fabrication. Des institutions sont également mises en place pour pousser la population à avoir une activité saine  car près de 60% de la population adulte est obèse ou en surpoids.… Bref, les milliards valsent parce que les Saoudiens se projettent dans le futur et préparent l’après pétrole. Et ils veulent une sortie du pétrole par le haut : c’est-à-dire devenir une grande puissance économique mondiale, qui règne sur une région qu’ils vont entreprendre de pacifier. Ils ont récemment aplani leurs querelles avec le Qatar noué des liens subtils mais importants avec Israël et même convenu d’un accord de paix négocié par la Chine avec l’Iran (bien que peu s’attendent à ce que celui-ci dure longtemps). 

Les Saoudiens ne savent pas exactement quelle sera leur place sur l’échiquier mondial des 25 prochaines années.  Mais une chose est sure, ils n’entendent pas se situer en bas du classement

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MBS superstar (volet 2), le clergé salafiste sous surveillance https://mondafrique.com/decryptage/mbs-superstar-volet-2-le-clerge-salafiste-mis-au-pas/ Fri, 16 Jun 2023 12:59:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=91125 Mohamed Ben Salman, dit MBS, a mis au pas la famille royale avec l’accord et le soutien de la hiérarchie wahabite, soucieuse de pureté morale islamique, qui cimente le pouvoir du clan Saoud depuis plus de deux siècles. Encore fallait-il contenir et contrôler ces islamistes rigoristes pour moderniser le Royaume. Ce que MBS est parvenu […]

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Mohamed Ben Salman, dit MBS, a mis au pas la famille royale avec l’accord et le soutien de la hiérarchie wahabite, soucieuse de pureté morale islamique, qui cimente le pouvoir du clan Saoud depuis plus de deux siècles. Encore fallait-il contenir et contrôler ces islamistes rigoristes pour moderniser le Royaume. Ce que MBS est parvenu à négocier.

Libérer le capital intellectuel des femmes, tel est un des objectifs de MBS

Pour moderniser un pays musulman, pour promouvoir l’enseignement des mathématiques plutôt que celui du Coran, pour libérer le capital intellectuel des femmes, pour favoriser la recherche scientifique, pour introduire TikTok, la musique, les films et le sport dans la culture saoudienne, pour que l’Arabie tolère le tourisme de masse et les rave parties, il fallait, MBS le savait très bien, réduire le pouvoir des religieux.

Avant même que MBS devienne prince héritier, les autorités saoudiennes avaient prudemment limité l’étendue du pouvoir des wahabites. En août 2010, par exemple, feu le roi Abdallah a publié un décret selon lequel seuls les universitaires approuvés par l’État étaient autorisés à émettre des fatwas.

Sous MBS, des mesures plus drastiques ont été prises. En avril 2016, le Comité pour la promotion de la vertu et la prévention du vice a été déchu de ses pouvoirs de police. Finie la police des moeurs! En décembre 2016, le roi lui-même a nommé des ecclésiastiques plus modérés au Conseil des grands érudits, la plus haute instance religieuse du pays. Et en 2017, les concerts de musique et des événements publics mixtes pour les deux sexes ont été autorisés pendant que les cinémas ont été autorisés à réouvrir après 35 ans de fermeture.

 

Le carcan islamique enterré

MBS a fait le constat que l’islam rigoriste avait pu entraver le développement socio-économique et n’est pas compatible avec les aspirations de la jeune génération.D’autres changements drastiques sont en cours, notamment la modernisastion du droit saoudien et sa sortie du carcan islamique. La modernité avant la sharia en quelque sorte. 

“Nous allons revenir à ce que nous étions avant – un pays d’islam modéré ouvert à toutes les religions et au monde”, a affirmé MBS face à un parterre d’investisseurs internationaux.

MBS a été aidé dans ses projets de réforme par Mohamed al Issa, ex-ministre de la justice devenu président de la Ligue islamique mondiale, une organisation qui était traditionnellement le bras armé du wahabisme. Al Issa a fait adopter une importante réforme judiciaire qui a bridé le pouvoir d’interprétation de la loi par les oulémas. A la tête de la Ligue islamique mondiale, il a ouvert la voie à toutes les réformes sociétales promues par MBS. Lorsque les oulémas se sont opposés à l’introduction de spectacles en Arabie Saoudite, al Issa riposté sans hésiter que « Les Saoudiens ont le droit de se divertir. Ceux qui n’aiment pas ça peuvent rester chez eux. »

Une autre manière de réduire le pouvoir des oulémas à été d’accroitre leur nombre pour promouvoir des hommes jeunes et moins fermés aux évolutions sociétales

En 2023, après six ans de pouvoir absolu, MBS dirige une Arabie saoudite contrastée. C’est un endroit où vous pouvez être invité dans la même fête dansante que Will Smith mais où aucun établissement ne vous vendra une bière, du moins pas en public. C’est un pays ou les jeunes sont accros à Snapchat mais où les taxis ont des kiblahs numériques insérées dans le tableau de bord qui indiquent la direction de La Mecque.

Les Saoudiens voyagent beaucoup en Occident, mais les avions et les cafés saoudiens continuent d’avoir des salles de prière à l’arrière. Les femmes peuvent conduire une voitures mais il existe un code vestimentaire public traditionnel – robes blanches pour les hommes, abayas noires pour les femmes – qui est encore largement observé, mais pas obligatoire.

MBS superstar (volet 1), la famille royale mise au pas

 

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Moyen Orient, la Chine fait la courte échelle à MBS https://mondafrique.com/libre-opinion/moyen-orient-la-chine-fait-la-courte-echelle-a-mbs/ Sat, 22 Apr 2023 07:23:30 +0000 https://mondafrique.com/?p=89457 Il y a quelques années encore, il aurait été pratiquement inimaginable que l’Arabie saoudite, partenaire stratégique de longue date des États-Unis, rejoigne une organisation économique et de sécurité dirigée par la Chine et la Russie. Or le mois dernier, le royaume a bien approuvé un protocole d’accord lui accordant le statut de « partenaire du […]

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Il y a quelques années encore, il aurait été pratiquement inimaginable que l’Arabie saoudite, partenaire stratégique de longue date des États-Unis, rejoigne une organisation économique et de sécurité dirigée par la Chine et la Russie. Or le mois dernier, le royaume a bien approuvé un protocole d’accord lui accordant le statut de « partenaire du dialogue » au sein de l’Organisation de coopération de Shanghai (OS), première étape vers une adhésion à part entière

Une chronique de Djoomart Otorbaev, ancien premier ministre du Kirghizstan (2014-15), qu’a fait paraitrele journal libnais l’Orient Le Jour.

Les fondements de l’OCS ont été posés dans les années 1980, lorsque l’Union soviétique et la Chine tentaient de gérer les tensions liées à leur frontière commune. Après la dissolution de l’URSS, les deux parties sont devenues cinq : la République populaire de Chine, la Fédération de Russie, le Kazakhstan, le Kirghizstan et le Tadjikistan. En 2001, les « cinq de Shanghai » ont décidé d’aller au-delà des questions de démarcation et de démilitarisation des frontières pour approfondir leur coopération régionale, donnant naissance à l’organisation.

Aujourd’hui, l’OCS comprend les cinq de Shanghai, l’Inde, le Pakistan et l’Ouzbékistan, et l’Iran devrait y adhérer cette année. L’OCS compte également neuf partenaires du dialogue – l’Arménie, l’Azerbaïdjan, le Cambodge, l’Égypte, le Népal, le Qatar, le Sri Lanka, la Turquie et maintenant l’Arabie saoudite – et cinq autres pays se sont engagés sur la même voie. Trois pays – l’Afghanistan, la Biélorussie et la Mongolie – ont par ailleurs le statut d’observateur.

Si l’OCS n’est pas une alliance militaire comparable à l’OTAN par exemple, elle n’est pas non plus une simple association économique. Au contraire, la charte de l’OCS place la coopération en matière de sécurité au cœur des objectifs de l’organisation, et ses membres organisent régulièrement des exercices militaires et antiterroristes conjoints. Par exemple, des « exercices antiterroristes » conjoints sont prévus en août dans l’oblast russe de Tcheliabinsk.

L’adhésion de Riyad à l’OCS représente une victoire pour Pékin, qui cherche à renforcer son influence géopolitique et à remettre en question l’ordre international actuellement sous l’égide des États-Unis. La composante diplomatique de cet effort a été cruciale. Par exemple, moins de trois semaines avant que l’Arabie saoudite n’approuve le mémorandum de l’OCS, elle a accepté un accord négocié par la Chine pour rétablir les relations diplomatiques avec l’Iran. Personne ne devrait donc être surpris si Pékin décide bientôt de se mettre en quête d’une solution au conflit israélo-palestinien…

C’est la puissance économique de la Chine qui rend possible de telles réalisations diplomatiques. Ce n’est pas une coïncidence si le 27 mars – deux jours avant que les Saoudiens ne signent le mémorandum de l’OCS – le géant pétrolier Saudi Aramco a annoncé une prise de participation de 10 % dans la société chinoise Rongsheng Petrochemical Co. Ltd, dans le cadre d’une transaction évaluée à 3,6 milliards de dollars. Saudi Aramco, qui fournissait déjà plus de quatre fois plus de pétrole brut à la Chine qu’aux États-Unis, a maintenant accepté de fournir aux raffineries chinoises 690 000 barils de pétrole brut par jour.

Riyad semble vendre sa loyauté au plus offrant. Outre l’OCS, le royaume a officiellement demandé à rejoindre un autre groupe dominé par la Chine, les BRICS, qui comprennent également le Brésil, la Russie, l’Inde et l’Afrique du Sud. Conçu en 2001 par Goldman Sachs pour désigner une classe d’actifs, le groupe des BRICS a rapidement pris son propre essor pour s’affirmer, à partir de 2006, comme une alliance commerciale cherchant à se positionner comme une alternative géopolitique au G7, qui discute même du lancement d’une monnaie unique concurrente au dollar américain.

Étant donné que la Chine représente 72 % du PIB total des BRICS, le bloc – éventuellement sous une forme élargie – pourrait bien décider de commencer à régler les paiements commerciaux en renminbi. Même si ce n’est pas encore le cas, la Chine pourrait décider de régler ses achats d’hydrocarbures à l’Arabie saoudite en renminbi, comme elle le fait avec la Russie. Et compte tenu du fait que la Chine représente 15 % de la demande mondiale de pétrole et 10 % de son commerce mondial, d’autres pays producteurs proches pourraient être amenés à prendre part à ce type d’arrangement.

Il est certain que la Chine n’est pas près de chasser les États-Unis du Moyen-Orient, notamment parce que l’Amérique reste un partenaire de premier plan en matière de sécurité pour la plupart des États du Golfe. L’Arabie saoudite continue d’accueillir des bases militaires américaines et, le mois dernier, les deux pays ont achevé leur premier exercice conjoint de lutte contre les drones dans un nouveau centre d’essais militaires à Riyad. La même semaine, deux compagnies aériennes saoudiennes ont annoncé leur intention de commander 78 avions au constructeur américain Boeing et de prendre des options pour en acheter 43 autres.

Néanmoins, l’empreinte croissante de la Chine au Moyen-Orient inquiète les États-Unis. Si les responsables américains ont minimisé les implications de l’adhésion de l’Arabie saoudite à l’OCS, affirmant qu’elle était attendue depuis longtemps, ils ont exprimé leur inquiétude quant à l’adoption de la technologie 5G de Huawei au Moyen-Orient et ont exhorté les Émirats arabes unis à fermer ce qu’ils considèrent comme une installation de sécurité chinoise. Selon les États-Unis, coopérer avec la Chine pourrait compromettre les relations de ces pays avec l’Amérique.

Pour l’Arabie saoudite, ce sont les États-Unis qui nuisent aux relations bilatérales. Pendant la campagne électorale de 2020, le président américain Joe Biden a menacé de faire du royaume un « paria » pour l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi. Bien que Joe Biden ait depuis adouci sa position, quelques restrictions fondamentales – par exemple, sur la fourniture d’armes – restent en place. En outre, les sénateurs américains Chris Murphy et Mike Lee ont récemment présenté une résolution visant à obliger le département d’État à enquêter sur les pratiques nationales de l’Arabie saoudite en matière de droits de l’homme et sur son implication dans la guerre au Yémen. Selon cette résolution, toute aide à la sécurité du royaume serait supprimée si le rapport n’était pas présenté dans les 30 jours.

Le virage de l’Arabie saoudite vers la Chine reflète donc son mécontentement à l’égard de la politique américaine. Et si ce n’est pas la première fois que les Saoudiens ont recours à cette approche de marchandage politique, les efforts de Pékin pour rassembler les pays du Moyen-Orient en blocs politiques et économiques pourraient avoir des conséquences stratégiques considérables.

 

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Pétrole, l’Arabie Saoudite « Great Again » https://mondafrique.com/libre-opinion/petrole-larabie-saoudite-great-again/ Thu, 06 Apr 2023 08:45:55 +0000 https://mondafrique.com/?p=88689 Pour financer ses grands projets, Riyad a besoin de prix du pétrole élevés Le brut Brent, la référence internationale en matière pétrolière, avait tendance à baisser depuis décembre 2022. Les craintes de récession et l’arrivée du printemps avaient fait chuter les prix aux alentours de 70 dollars le baril en mars.  Lundi 3 avril, les […]

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Pour financer ses grands projets, Riyad a besoin de prix du pétrole élevés

Le brut Brent, la référence internationale en matière pétrolière, avait tendance à baisser depuis décembre 2022. Les craintes de récession et l’arrivée du printemps avaient fait chuter les prix aux alentours de 70 dollars le baril en mars.

 Lundi 3 avril, les prix ont augmenté de 6,3 % à 84,93 $ le baril. Sur décision de l’Arabie saoudite et de ses alliés, la production a été prise de réduire la production d’un million de barils par jour, ce qui a fait monter la demande et donc les prix.

C’est la deuxième fois en moins de six mois que les Saoudiens ignorent les inquiétudes des États-Unis et se moquent que des prix élevés du pétrole contribuent à alimenter la machine de guerre russe. Saudi Arabia First !

L’Arabie Saoudite, cavalier seule !

L’Arabie Saoudite n’a plus envie de se comporter en allié des Etats Unis si les avantages de cette alliance (principalement la sécurité vis-à-vis de l’Iran) ont disparu. Désormais, pour le prince Mohammed Bin Salman, prince régent, l’intérêt national prime sur toute autre considération. Si les Etats Unis ne sont plus décidés à défendre leurs alliés au Moyen-Orient, ils devront en payer le prix. Pour chaque service demandé, ils devront s’attendre à se voir réclamer (outre des dollars) un avantage supplémentaire.

Il ne s’agit pas seulement d’un règlement de comptes entre saoudiens et américains. Le prince héritier Mohammed ben Salmane a besoin de dollars pour financer la mutation à marches forcées de son royaume.

Cette mutation passe par des gigaprojets : une station balnéaire sur la mer Rouge de la taille de la Belgique par exemple. Pour créer une industrie touristique dans le pays, l’Arabie Saoudite construit des hôtels de style Maldives planant au-dessus de l’eau et une ville futuriste et high-tech de 500 milliards de dollars dans le désert. Un projet parmi d’autres… tout aussi couteux.

La « Vision 2030 » avant tout

Le programme de transformation de l’Arabie Saoudite connu sous le nom de  Vision 2030, passe par des projets de construction grandioses dans le tourisme, la high tech, le sport, le divertissement qui nécessitent des montagnes de dollars. Peu importe désormais, que ces grands projets entrent en conflit avec les intérêts de Etats Unis.

L’Arabie saoudite, autrefois un partenaire fiable des États-Unis en matière de bonne gestion des relations internationales, ne prendra plus en considération que ses seuls intérêts. Si les Etats Unis et le Européens veulent financer leur guerre en Ukraine, ils devront demander des efforts à leurs électeurs et non plus aux Saoudiens.

Quant aux Russes, ils peuvent dire merci à Mohamed Bin Salmane.

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Ramadan 2023, une série saoudienne ravive le conflit chiite/sunnite  https://mondafrique.com/agenda-culture/ramadan-une-serie-saoudienne-ravive-le-conflit-chiite-sunnite/ Thu, 23 Mar 2023 08:30:00 +0000 https://mondafrique.com/?p=86563 Le groupe de médias saoudien MBC a annoncé pour la période du Ramadan qui débute le 22 ou 23 mars  la diffusion d’une série télévisée consacrée à Mu’awiya bin Abi Sufyan, une figure controversée de l’histoire islamique.  L’émotion est vive chez les chiites en Irak et dans la région. MBC Media Group, un groupe audiovisuel […]

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Le groupe de médias saoudien MBC a annoncé pour la période du Ramadan qui débute le 22 ou 23 mars  la diffusion d’une série télévisée consacrée à Mu’awiya bin Abi Sufyan, une figure controversée de l’histoire islamique.  L’émotion est vive chez les chiites en Irak et dans la région.

in Ismail, l’acteur syrien qui joue le role of Mu’awiya

MBC Media Group, un groupe audiovisuel d’Arabie Saoudite, a annoncé la diffusion pendant le prochain mois de Ramadan, d’une série dramatique consacrée à Mu’awiya bin Abi Sufyan, le premier calife omeyyade. Le premier épisode n’aura beau être diffusé que dans 18 jours, toutes les communautés chiites du Moyen Orient sont déjà sur le pied de guerre. Pour les chiites, Mu’awiya était un ennemi de l’islam. 

Le leader chiite irakien Muqtada al-Sadr a exigé que MBC arrête la série. « La diffusion de telles séries est contraire à la nouvelle politique modérée menée par le pays frère qu’est l’Arabie saoudite », a tweeté Sadr le 14 février. L’Agence de surveillance des médias irakiens, la Commission de la communication et des médias, a averti la filiale de MBC en Irak, que la diffusion de pareille série allait à l’encontre de la réglementation du pays.  MBC Iraq a annoncé qu’il ne diffuserait pas la série.

Mais d’autres chaînes MBC n’auront pas cette délicatesse et satisferont les engagements signés avec le producteur. 

La série, réalisée par Tarek Alarian, aurait coûté entre 75 et 100 millions de dollars et sa mise en chantier a duré deux ans. Des acteurs arabes bien connus sont au casting, dont Lujain Ismail (jouant Mu’awiya), Iyad Nassar (Imam Ali), Suhair bin Amara (Hind, la mère de Mu’awiya) et Wael Sharaf (Amr Aas).

Les chiites sur le pied de guerre

Les musulmans jeûnent de l’aube au crépuscule pendant le Ramadan, qui devrait commencer le 22 mars. Ce mois est également connu comme une période de l’année où les chaînes de télévision de nombreux pays musulmans diffusent de nouvelles séries. 

Mu’awiya, la série en question tourne autour d’une période de l’histoire islamique connue sous le nom de « Première Fitna [Grande Discorde] », qui a émergé après le meurtre du calife Uthman bin Affan (644-56). Parent d’Uthman, Mu’awiya qui à cette époque est gouverneur de Syrie se propose comme successeur d’Uthman. Les chiites considèrent la manœuvre comme une « révolte » contre Ali, qui, selon eux, était le mieux à même de gouverner.



La série télévisée aborde également un certain nombre d’autres questions épineuses, notamment le meurtre d’Ali et le bref califat de son fils Hassan (janvier 661-août 661) – ainsi que l’abdication de Hassan en faveur de Mu’awiya.

La série suscite également des débats car elle dépeint la montée au pouvoir du fils de Mu’awiya, Yazid I (680-83). Les chiites insultent Yazid alors que ses forces répriment la révolte du fils d’Ali, Hussein, qui eut lieu en 680. La bataille sanglante a eu lieu dans l’Irak d’aujourd’hui, où des millions de chiites visitent aujourd’hui un sanctuaire dédié à Hussein chaque année.

Nombreux sont les chiites qui, de siècle en siècle, se transmettent la même colère contre les Omeyyades en général et Mu’awiya en particulier. Les sunnites en revanche, sont fiers de la période omeyyade et s’y réfèrent comme un moment glorieux de l’histoire islamique.  Pour les Arabes musulmans du Moyen Orient, le temps n’a pas effacé ces passions vieilles de plus de mille ans.

La riposte s’organise

La chaîne chiite irakienne Al-Shaaer a annoncé qu’elle ne diffuserait pas Mu’awiya et a fait savoir qu’elle allait produire une série rivale sur Abu Lu’lu’a Firuz, un esclave persan qui a assassiné le deuxième calife islamique, Umar ibn al -Khattab, en 644 après JC. Pour les sunnites, Umar est un chef religieux et politique important alors que les chiites le considèrent comme un dirigeant illégitime.  

La même Agence de surveillance des médias du gouvernement irakien a également rappelé à Al-Shaaer qu’« il est interdit aux médias conventionnés de déprécier, de déformer ou de dénigrer les croyances religieuses d’autres courants de l’islam ». Al-Shaaer a répondu qu’ils respecteraient cette consigne à condition que MBC ne diffuse pas Mu’awiya.

Sur les réseaux sociaux, l’agitation est à son comble et des appels à manifester devant le siège de MBC-Irak sont lancés. Le siège de MBC à Bagdad a été attaqué et incendié en 2020 après la diffusion d’un documentaire sur une attaque terroriste visant l’ambassade d’Irak au Liban dans les années 1980, accusant l’ancien chef des Unités de mobilisation populaire, Abu Mahdi Al-Muhandis , de mener l’attaque.

L’arme de la fiction historique  

Au cours des deux dernières décennies, films et séries historiques ont alimenté les rivalités entre l’Iran, l’Arabie saoudite et la Turquie. Toutes les fictions produites ainsi que les documentaires avaient pour but de glorifier telle ou telle nation tout en dénigrant les nations rivales. Ces fictions ou documentaires n’avaient qu’un seul point commun : l’hostilité envers l’Occident.

La série Mu’awiya réveille – avant même sa diffusion – le conflit structurel de l’islam moyen oriental, le conflit Shiite-Sunnite. Un conflit d’autant plus important que qu’au Moyen Orient, les Chiites font à peu près jeu égal avec les Sunnites en terme d’importance démographique. Si les Sunnites sont plus nombreux au plan mondial, au Moyen Orient, les deux populations sont d’importance similaire.

Les dirigeants de l’Irak, pays où la population est pour plus de la moitié composée de chiites et qui n’en finit plus de panser ses plaies après la défaite de l’Etat Islamique, a des raisons de craindre le réveil de passions mal endormies.

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L’Iran et l’Arabie Saoudite rétablissent leurs relations diplomatiques  https://mondafrique.com/a-la-une/liran-et-larabie-saoudite-retablissent-leurs-relations-diplomatiques/ https://mondafrique.com/a-la-une/liran-et-larabie-saoudite-retablissent-leurs-relations-diplomatiques/#comments Sat, 11 Mar 2023 06:13:21 +0000 https://mondafrique.com/?p=86908 Coup de théâtre ! L’Iran et l’Arabie saoudite ont annoncé vendredi 10 mars, le rétablissement de leurs relations diplomatiques.  Ce rapprochement saoudo-iranien interrompt une glaciation des liens survenue il y a sept ans  lorsque des manifestants iraniens avaient attaqué des missions diplomatiques saoudiennes peu après l’exécution d’un religieux chiite par Ryadh. La surprise est d’autant […]

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Coup de théâtre ! L’Iran et l’Arabie saoudite ont annoncé vendredi 10 mars, le rétablissement de leurs relations diplomatiques.  Ce rapprochement saoudo-iranien interrompt une glaciation des liens survenue il y a sept ans  lorsque des manifestants iraniens avaient attaqué des missions diplomatiques saoudiennes peu après l’exécution d’un religieux chiite par Ryadh.

La surprise est d’autant plus grande que la nouvelle fraternisation saoudo-iranienne se produit dans un contexte de rumeurs positives d’une normalisation potentielle entre l’Arabie saoudite et Israël, normalisation médiée par les États-Unis.

Point important, la normalisation irano-saoudienne a été parrainée par la Chine. Dans un communiqué conjoint, les nouveaux partenaires informent la cantonade que l’accord entre l’Iran et l’Arabie saoudite a été conclu à huis clos à Pékin. Le dirigeant chinois Xi Jinping avait évoqué l’idée de pourparlers lors d’une visite d’État à Riyad en décembre 2022, selon des diplomates proches du dossier.

Dans le cadre de l’accord, l’Iran s’est engagé à mettre fin aux attaques directes et indirectes contre l’Arabie saoudite, ce qui inclut les bombardements des rebelles Houthis du Yémen soutenus par l’Iran. L’Arabie saoudite et l’Iran rouvriront leurs ambassades et consulats d’ici deux mois et ont convenu que leurs ministres des Affaires étrangères tiendront bientôt un sommet pour régler d’autres détails.

Sur l’échiquier moyen oriental, ce roque spectaculaire du prince régnant saoudien a des conséquences importantes.

  • La Chine devient un acteur diplomatique avec lequel il faut compter dans une zone, le Moyen Orient, ou les Etats Unis faisaient la pluie et le beau temps. La Chine avait déjà entrepris de contrer l’influence américaine en achetant massivement du pétrole à l’Iran, réduisant ainsi la portée de l’embargo économique organisé par les Etats Unis. Désormais, comme au temps de la guerre froide, les deux puissances mondiales, la Chine et les Etats Unis, bâtissent des alliances régionales rivales.
  • Pour les Etats Unis, il s’agit d’un divorce librement consenti avec Ryadh. Selon le Wall Street Journal, Washington a été tenu au courant des pourparlers engagés à Pékin par l’Arabie Saoudite. La perte d’influence semble donc avoir été assumée.

Washington accepte la sortie de l’Arabie Saoudite de sa zone d’influence et confirme ainsi son refus de consentir aux demandes principales du prince régnant saoudien : la promesse des Etats Unis de s’engager au plan militaire en cas de guerre avec l’Iran ; une aide à la création d’une industrie nucléaire civile.

Le seul commentaire d’un responsable américain est venu du porte-parole du Conseil de sécurité nationale des États-Unis, qui a déclaré que « d’une manière générale, nous saluons tous les efforts visant à mettre fin à la guerre au Yémen et à désamorcer les tensions dans la région du Moyen-Orient ».

  • Pour Israel, il s’agit d’un revers diplomatique majeur. L’idée d’une alliance israélo-arabe contre l’Iran s’effondre. L’Arabie Saoudite s’était engagée à signer un traité de paix avec Israël si les demandes qu’elle formulait à Washington concernant sa sécurité étaient satisfaites. Un éventuel traité de paix saoudo-israélien aurait pu avoir un effet domino, susciter le ralliement d’autres pays musulmans, marginaliser la question palestinienne, confirmer l’isolement de Téhéran sur la scène internationale.

Aujourd’hui, la question se pose de savoir si les accords d’Abraham qui lient Israel à quatre pays musulmans (Emirat arabes unis, Bahreïn, Soudan, Maroc) ne seront pas pénalisés, voire défaits par le rapprochement de l’Iran et de l’Arabie Saoudite.

Pire encore, les Israéliens s’interrogent sans doute aussi sur la volonté des Etats Unis d’assurer leur sécurité. Il va de soi que le refus américain d’assurer la sécurité de l’Arabie Saoudite est un refus global d’engager une nouvelle guerre au Moyen Orient.  Refuser de s’impliquer militairement au Moyen Orient peut aussi signifie lâcher Israel en cas de conflit ouvert avec l’Iran.

Quid du nucléaire iranien ?

L’Arabie saoudite partage les inquiétudes israéliennes concernant le programme nucléaire iranien. Le rapprochement amorcé du régime des Saoud avec Israël (ouverture de l’espace aérien saoudien aux avions civils israéliens, discrète coopération sécuritaire…) est principalement lié à cette vision d’un risque partagé.

Ce rapprochement avec Israel est-il remis en question ? Peut-il évoluer ? Il est encore trop tôt pour le dire.

L’autre question pendante est de savoir si les Saoudiens ont obtenu des garanties particulières de la Chine concernant leur sécurité vis-à-vis de l’Iran, ou si le rapprochement avec Téhéran est une manœuvre opportuniste destinée à exercer un chantage sur les Etats Unis.

Sur un plan plus large, l’OPA iranienne lancée par l’ayatollah Khomeiny sur le monde musulman – OPA reprise et confirmée par ses successeurs – demeure inchangée. Cette volonté hégémonique des Perses d’obédience chiite de placer l’ensemble des pays Arabes d’obédience sunnite sous une même sphère d’influence, celle de Téhéran, connait donc une péripétie nouvelle. La rivalité séculaire entre chiites et sunnites en sera-t-elle atténuée, là encore il est un peu tôt pour le dire.

L’entrée en grande pompe de la Chine au Moyen Orient

 

 

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Les exigences saoudiennes avant toute normalisation avec Israël  https://mondafrique.com/decryptage/les-exigences-saoudiennes-avant-toute-normalisation-avec-israel/ https://mondafrique.com/decryptage/les-exigences-saoudiennes-avant-toute-normalisation-avec-israel/#comments Fri, 10 Mar 2023 11:31:41 +0000 https://mondafrique.com/?p=86893 Un rapprochement diplomatique entre Israel et l’Arabie Saoudite serait-il sur le point d’éclore ? La parution simultanée dans les deux plus grands journaux américains, le Wall Street Journal et le New York Times d’articles de fond sur les discussions à trois (Etats Unis, Israël, Arabie Saoudite) laissent penser qu’un accord est sur les braises. Selon le […]

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Un rapprochement diplomatique entre Israel et l’Arabie Saoudite serait-il sur le point d’éclore ? La parution simultanée dans les deux plus grands journaux américains, le Wall Street Journal et le New York Times d’articles de fond sur les discussions à trois (Etats Unis, Israël, Arabie Saoudite) laissent penser qu’un accord est sur les braises.

Selon le Wall Street Journal qui a tiré le premier, le prince héritier saoudien, Mohamed Bin Salman (MBS) cherche à monnayer un traité de paix avec Israël en échange d’un programme nucléaire civil, moins de restrictions sur les ventes d’armes américaines et des garanties de sécurité de la part du président Biden.

Les exigences saoudiennes supposent que l’administration américaine évolue fortement sur un certain nombre de dossiers. 

  • L’aide à l’introduction d’une industrie nucléaire civile en Arabie Saoudite n’est pas nouvelle. Depuis une dizaine d’années, les Saoudiens souhaitent acquérir une expertise dans ce domaine. Mais les Etats Unis qui craignent une prolifération militaire ont toujours opposé leur véto à cette demande. Israel a également longtemps été opposé à la nucléarisation – fusse-t-elle civile – des pays du Golfe. Même si M. Biden était prêt à respecter les conditions du prince Mohammed, il rencontrerait probablement une forte résistance au Congrès, où de nombreux démocrates ont récemment fait pression pour dégrader les relations avec le royaume saoudien. Mais l’urgence face au risque militaire iranien pourrait amener des changements de stratégie tant du côté américain que du côté d’Israel.
  • Des garanties de sécurité face à l’Iran. L’Arabie Saoudite veut également la garantie que les États-Unis viendront au secours du royaume en cas de guerre avec l’Iran. L’obtention de telles assurances américaines ont été jusqu’à présent repoussées. Une option en discussion serait de faire de l’Arabie saoudite un « allié majeur » de l’OTAN. L’idée d’élaborer un statut spécial pour des pays comme Israël, le Qatar, la Jordanie et à d’autres pays amis des intérêts américains, est actuellement à l’étude.
  • L’accès élargi à l’armement américain. Les Saoudiens se plaignent également de ne pas avoir accès au dernier cri militaire américain. Les Etats Unis ont toujours veillé à ce que Israel bénéficie d’un accès privilégié aux innovations technologiques de façon à ne pas dégrader son niveau de risque vis-à-vis de ses voisins arabes. Mais là encore, l’urgence iranienne pourrait modifier les positions. Même si l’administration Biden était prête à transiger, bein que beaucoup d’élus démocrates et républicains considèrent le royaume comme un allié peu fiable. M. Biden lui-même a fait dérailler les ventes d’armes à l’Arabie saoudite lorsqu’il a pris ses fonctions en 2021, et le Congrès a fait pression pour mettre fin aux contrats d’armement avec Riyad.

 

Les exigences séoudiennes ne sont pas un « non » indirect à Israël. Dans le passé, les saoudiens avaient présenté un plan de paix qui obligeait Israel à accorder le « droit aux retour » aux cinq millions de réfugiés palestiniens officiellement recensés. Cette demande avait été rejetée par Israël.Aujourd’hui, la perception d’un risque en provenance de l’Iran rapproche Séoudiens et Israéliens.

L’opinion publiquen séoudienne hostile à Israël

Reste la question de la stabilité du régime saoudien. Mohamed Ben Salman demeure à la merci d’une révolution de palais. Un accord conclu sur les ventes d’armes, le nucléaire ou la paix avec Israël renforcerait MBS sur le plan régional. Il reste que l’opinion publique saoudienne, bien que sous contrôle, demeure mitigée à l’idée d’un rapprochement avec Israël. Dans un sondage réalisé en novembre par le Washington Institute for Near East Policy, 76% des Saoudiens étaient défavorables aux accords d’Abraham qui ont organisé la paix entre Israël et quatre pays arabes.

Benjamin Netanyahu a l’espoir qu’un tel accord couronnerait des décennies d’efforts diplomatiques secrets pour accroitre la sécurité d’Israël et marginaliser la question palestinienne. Dans un entretien accordé jeudi à La Repubblica, le Premier ministre israélien a même déclaré qu’un accord avec l’Arabie saoudite «conduira à un accord avec les Palestiniens ». C’est ce qu’on appelle le droit de rêver !

 

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