« La main de l’étranger » dans le collimateur du pouvoir algérien

Un vieux cheval de retour de la politique algérienne et ancien ministre des Transports de Bouteflika, Hamid Lounaouci, vient d’être nommé comme conseiller du Président Tebboune pour lutter contre l’influence des ONG qui dénoncent, depuis l’étranger, les atteintes aux droits humains en Algérie.  

L’ancien ministre des Transports de Bouteflika, Hamid Lounaouci, fait un retour remarqué

Ne pouvant venir au bout d’une contestation qui perdure depuis ans ans, le pouvoir algérien recrute chez des « éléments sûrs » des années noires 1992-1998 pour combattre les ONG qui dénoncent les violations des droits humains depuis l’étranger et notamment à partir de Paris, Londres ou Genève.

C’est ainsi qu’un ancien ministre des transports de Bouteflika a été nommé par le président Tebboune dans une nouvelle fonction. Il s’agit du poste inédit de « conseiller à la présidence chargé des organisations internationales et non gouvernementales ». Sa mission? Il s’agit defaire face aux possibles attaques des organisations internationales et des ONG sur les questions des droits de l’homme.

Le nouveau conseiller de Tebboune est bien connu pour ses accointances avec l’ancien DRS (services secrets)  dirigé 25 ans durant par le Genéral Toufik. Il passe successivement des fonctions de membre fondateur de la ligue des droits de l’homme (LADH) aux côtés du grand militant Abdennour Ali Yahya au FFS, le parti kabyle d’Ait Ahmed. Puis le nomadisme politique teinté d’opportunisme le conduit au RCD de cet autre leader kabyle qu’est Said Saadi pour atterrir dans le gouvernement Benbitour de 1999 pendant l’ère Bouteflika en tant que ministre des transports.

Mohammed Chafik Mesbah, Directeur général de l’agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement

« La main de l’étranger »

Le 20 avril 2020, le président Tebboune avait nommé Mohammed Chafik Mesbah comme Directeur général de l’agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement. Il s’agissait d’une nouvelle structure créée par décret présidentiel afin de parer aux lacunes de la diplomatie algérienne et de déstabiliser les opposants qui attaquaient le régime depuis l’étranger. Ce qui explique l’attribution du poste à un ancien colonel du DRS et pas à un diplomate.

Plus d’une année plus tard, force est de  constater le maigre résultat de la structure et de son premier responsable. D’où la nomination d’un nouveau conseiller à la Présidence algérienne, et toujours pour lutter contre « la main de l’étranger » dans la déstabilisation supposée du pays!