Dakar en musique avec le « Stereo Africa Festival »

Du 7 au 11 mai 2025, Dakar accueille la quatrième édition du Stereo Africa Festival, rendez-vous majeur des musiques actuelles africaines. Le 10 mai, le concert RMX électrise le CICES avec un plateau d’artistes électro et urbains.

Du 7 au 11 mai 2025, la ville de Dakar accueille la quatrième édition du Stereo Africa Festival, un événement musical devenu incontournable pour qui s’intéresse à la scène artistique africaine contemporaine. Organisé par le label Stereo Africa 432, le festival investit plusieurs lieux culturels de la capitale pour célébrer la diversité des expressions musicales du continent, entre héritage et innovation. Il s’adresse aussi bien aux professionnels qu’au grand public, avec une programmation qui mêle concerts, ateliers, tables rondes, performances et rencontres artistiques.

Parmi les têtes d’affiche annoncées cette année figurent Cheikh Lô, figure emblématique du mbalax et du jazz fusion, Daraa J, pionniers du hip-hop sénégalais, et Tafa Diarabi, jeune talent à la voix puissante et au style engagé. Des artistes venus du Nigeria, du Ghana, de Côte d’Ivoire et du Mali sont également attendus, dans une logique panafricaine assumée. Chaque soir, la ville devient un carrefour sonore, entre concerts live, DJ sets et showcases dans des lieux répartis entre le centre-ville, les quartiers populaires et les espaces institutionnels.

Le 10 mai, le festival atteint son point culminant avec le concert RMX, organisé au Centre international du commerce extérieur du Sénégal (CICES). Ce lieu emblématique accueille une soirée entièrement dédiée aux musiques urbaines et électro-africaines. Sur scène, des artistes comme BRMX viendront enflammer le public dans une ambiance immersive, portée par une scénographie dynamique et une sélection musicale à forte charge rythmique. Le concert est proposé à un tarif accessible : 3 000 FCFA pour le pass simple, 10 000 FCFA pour l’accès VIP, afin de permettre au plus grand nombre de vivre l’événement.

Le Stereo Africa Festival ne se limite pas à une programmation musicale. Il s’inscrit dans une démarche de valorisation des cultures africaines, en mettant l’accent sur les échanges interculturels et la formation. Des ateliers animés par des artistes et producteurs sont organisés tout au long de la semaine, ainsi que des tables rondes sur les enjeux contemporains de la création musicale en Afrique – circulation des œuvres, indépendance artistique, place des femmes, impact du numérique.

Ce double tempo – réflexion le jour, énergie live le soir – reflète la philosophie du festival, qui cherche à faire dialoguer les générations, les genres musicaux et les trajectoires artistiques. Le public, jeune et varié, participe activement à cette dynamique. On y croise des amateurs de rap et d’afrobeat, des curieux venus découvrir la nouvelle scène électronique ou encore des passionnés de musiques hybrides.

Dakar, riche de son histoire musicale, confirme à travers cette édition son rôle central dans les échanges culturels du continent. Ville de création autant que de diffusion, elle accueille ce festival comme une évidence. Le Stereo Africa Festival contribue à cette dynamique en réaffirmant que la musique africaine contemporaine est à la fois un lieu de mémoire et d’expérimentation.

Du 7 au 11 mai, Dakar devient le point de convergence d’une Afrique musicale plurielle, exigeante, ouverte. Une semaine rythmée par des sons, des idées, des rencontres. Une semaine où le groove, les mots et les machines racontent ensemble une Afrique en mouvement.

 

 

 

Article précédentLe 10 mai, l’artiste ivoirien Marho enflamme Bouaké 
Article suivantGaza sous l’oeil acéré d’un écrivain hindou
Nicolas Beau
Ancien du Monde, de Libération et du Canard Enchainé, Nicolas Beau a été directeur de la rédaction de Bakchich. Il est professeur associé à l'Institut Maghreb (Paris 8) et l'auteur de plusieurs livres: "Les beurgeois de la République" (Le Seuil) "La maison Pasqua"(Plon), "BHL, une imposture française" (Les Arènes), "Le vilain petit Qatar" (Fayard avec Jacques Marie Bourget), "La régente de Carthage" (La Découverte, avec Catherine Graciet) et "Notre ami Ben Ali" (La Découverte, avec Jean Pierre Tuquoi)