RDC, l’adoubement international du président Tshisekedi

Réélu lors de la présidentielle du 20 décembre 2023 lors d’un scrutin apparemment fraudé avec 73,5% des suffrages exprimés, le président Félix Tshisekedi s’est fait courtiser lors de l’inauguration de son second mandat le 20 janvier.

Mateo Gomez

La contestation s’est vite faite entendre. “Braquage électoral” et “fraude massive” selon les candidats perdants. “Catastrophe électorale” selon l’Église catholique du pays. “un processus électoral qui n’est ni crédible, ni transparent, ni équitable” selon les universitaires. De surcroît, la participation s’élève à seulement 43%. Tshisekedi a tout d’un président illégitime, et pourtant son inauguration le 20 janvier fut couronnée de succès. 

Une quarantaine de délégations étrangères assistèrent à la cérémonie tenue au stade des Martyrs à Kinshasa, et le public est varié. Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, était présent, ainsi que le dictateur de longue date du Togo, Faure Gnassingbé. Le tout récent dictateur tchadien Mahamat Idriss Déby, adoubé par la France en 2021, a côtoyé l’encore plus récent putschiste gabonais Brice Oligui, qui a fait tomber par la force son prédécesseur pro-français Ali Bongo en 2023. En plus de ces invités notables, 15 chefs d’états de la Communauté de Développement d’Afrique Australe (SADC) se sont présentés ainsi que les chefs d’État de la Communauté d’Afrique de l’Est, avec deux exceptions: le Kenya, et évidemment le Rwanda, en froid glacial avec la RDC à cause de la situation sécuritaire à l’est du pays, où Tshisekedi accuse le petit pays de soutenir des milices rebelles.

Au total, c’est une vingtaine de chefs d’État et de gouvernement qui ont fait le déplacement. Quant à l’occident, il fut également présent: les États-Unis ont envoyé une délégation importante faisant le déplacement depuis Washington, plutôt que de se contenter d’envoyer leur ambassadeur; et la France a envoyé le tout nouveau Monsieur Afrique de Macron, le conseiller à l’Afrique Jérémie Robert.

Cet adoubement international contraste fortement avec les inaugurations précédentes. En 2019, pour sa première inauguration, Tshisekedi n’avait que reçu le président kényan de l’époque, Uhuru Kenyatta. Son prédécesseur, Joseph Kabila, n’eut que le dictateur Zimbabwéen Robert Mugabe pour le féliciter en personne en 2011.

Il faut dire que le président réélu est très courtisé, notamment aux États-Unis, où il est l’ami des affaires et où il fut reçu en grande pompe en septembre 2023; mais aussi par la France, soucieuse de préserver l’influence qui lui reste sur le continent Africain après les putsch à répétition.

1 COMMENTAIRE

  1. Les élections deviennent une comédie en Afrique. cela permet à l’occident global de dire que c’est le choix des populations alors même que c’est leur onction qui compte.

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