Entre Moscou et Washington, les monarchies du Golfe hésitent

Au Moyen-Orient, les effets du nouveau conflit mondial se sont déjà répercutés au sein des régimes clientélistes des États-Unis, dont beaucoup entretiennent également de bonnes relations avec la Russie, à l’instar du préince héritier des Eirats Arabes Unis, Mohammed bin Zayed(dit MBZ),  que l’on voit sur la photo Vladimir Poutine, comme le rappelle As’ad AbuKhalil dans « le Grand Soir »

Les Émirats arabes unis sont l’un de ces clients des États-Unis. Washington leur fournit une technologie militaire de pointe (en dépit de leur bilan abyssal en matière de droits de l’homme). En retour, les EAU collaborent avec les États-Unis et ont récemment établi une alliance solide avec Israël. Les États-Unis ont récompensé les EAU en leur vendant des avions de chasse de pointe.

Et pourtant, les EAU se sont abstenus de voter sur une résolution du Conseil de sécurité du 3 mars condamnant les actions de la Russie en Ukraine, à laquelle la Russie a opposé son veto, alors qu’ils ont voté en faveur d’une résolution de l’Assemblée générale disant la même chose. Aujourd’hui, les EAU, et en particulier Dubaï, sont considérés comme un refuge pour les milliardaires russes qui ont été lourdement sanctionnés par l’Occident.

Les pays du Golfe comme les EAU sont pris entre leur loyauté totale envers les États-Unis et leur proximité croissante avec le gouvernement russe, d’autant plus qu’ils déplorent ce qu’ils considèrent comme un retrait américain du Moyen-Orient. De nombreux despotes du Golfe sont toujours mécontents que les États-Unis aient laissé tomber Hosni Moubarak en Égypte et Zein Abidin Bin Ali en Tunisie lors des soulèvements arabes de 2011.

Seul le Qatar parmi les pays du Golfe a pris une position forte pour soutenir l’Ukraine, mais n’a pas rejoint la guerre économique contre la Russie. L’émir du Qatar a récemment été accueilli dans le bureau ovale et le pays s’est vu attribuer le statut de « grand allié non-OTAN. » En outre, les États-Unis veulent que le Qatar comble les besoins en gaz de l’Europe à la suite des sanctions sur les ventes de gaz russe (il est curieux que la Maison Blanche ait travaillé avec le Qatar sur ce point avant que le premier soldat russe ne se déplace vers l’Ukraine).