L’arrestation de Ghannouchi, le faux pas de trop

Le chef du mouvement tunisien islamo-conservateur Ennahda, Rached Ghannouchi, un des principaux opposants au président Kais Saïed et la figure la plus emblématique de la transition démocratique tunisienne de ces dix dernières années, a été arrêté ce lundi 17 avril.

Cette décision que le président tunisien a tardé à prendre malgré la lutte sourde qui opposait les deux hommes, enterre définitivement le printemps arabe né en 2011, marqué par la participation au pouvoir du mouvement Ennahdha de Ghannouchi et l’espoir d’un alliage des valeurs démocratiques et des valeurs islamistes.

Miné apparemment par la maladie et enfermé dans la solitude du Palais de Carthage avec un soutien sans conviction de l’armée tunisienne, une crise économique gravissime, un appareil sécuritaire, suele survivance de l’État, abandonné à lui même et à ses dérives et enfin les Algériens, les Iraniens et les Syriens comme seuls appuis internationaux, Kaïs Saîed se prive avec un Ghannouchi placé en détention et demain condamné de son meilleur ennemi, un des rares capables, tout comme le puissant syndicat de l’UGTT, de canaliser la révolte populaire.

Le grand remplacement, sauce tunisienne

L’arrestation du leader islamiste provoque un séisme sans précédent au sein d’une société tunisienne désemparée et fracturée.  Sans passé politique ni projet pour des lendemains sombres, le président tunisien, en situation d’apesanteur, tente quelques dernières cartouches démagogiques en s’en prenant aux migrants sub sahariens: « Des hordes d’immigrés clandestins provenant d’Afrique subsaharienne déferlent sur la Tunisie. Ils sont à l’origine de violences, de crimes et d’actes inacceptables. […] dans le but de métamorphoser la composition démographique de la Tunisie et de la transformer seulement en un Etat africain qui n’appartienne plus au monde arabo-islamique ».

Le Président tunisien, qui n’est clairement pas à niveau, est désormais sur un siège éjectable ! 

 

2 Commentaires

  1. A quand un article de Mr Nicolas Beau sur l’arrestation de Mohamed Ziane au Maroc. Ancien ministre et plus vieux prisonnier politique au monde.

  2. Révolution de jasmin enterrée ? Et que dire des pillages réalisés pendant des années par le parti Ennahdha après la révolution ? Faux postes de fonctionnaires, voitures de luxe volées de façon assumée par des imams, jeunesse perdue envoyée en Syrie pour rejoindre l’Etat islamique ? Qui a favorisé le départ massif de nos jeunes vers la Turquie sans poser aucune question ? quel parti était majoritaire à ce moment là ? N’écoutez pas ce que vous dit ce journaliste qui considère comme transition démocratique les séries de pillage mentionnés ci-dessus et surtout qui écrit beaucoup au sujet de la Tunisie mais qui étrangement n’écrit JAMAIS au sujet des problèmes et des scandales que nous sommes en train de découvrir progressivement !

    L’arrestation de cet escrot financé par les occidentaux (cf exil à Londres + soutien des français) est un grand moment pour les tunisiens qui font la fête depuis hier dans les rues. Il n y a qu’à aller voir les images.

    Il vaut mieux que ce journaliste se concentre sur les problèmes de 49/3 et le soucis des retraites qui font de Paris une décharge à ciel ouvert !

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