La France n’est pas un argument électoral

Comme un grand paon de nuit, le président de la République a pris hier, pressé, son envol pour le Golfe Persique : un périple de trois jours pour y chercher la nourriture de la ruche, une palanquée de contrats dégoulinants.

Un billet de Xeno

Ah c’est un joli denier : il s’agit d’engins de mort, et pas de n’importe quels bidules, vous verrez ! Mais c’est le prix à payer pour la parade nuptiale ; à son retour, ses ailes ocellées et les plumes de sa queue largement déployées, notre phasianidé, chancelant mais grisé, fera vibrer sa traine… pour trois paonnes (prononcer « pannes ») qui l’attendent (tapies dans l’ombre, prêtes à vociférer « Moi-je, moijeu, moijeuh… »), Le Pen, Hidalgo, Pécresse, et deux panneaux, Jadotte et Melanchòn, en woke position.

Pendant ce temps-là, en Autriche, l’Iran parle (sérieusement) de paix. Pendant ce temps-là, l’État Hébreu s’agite aux confins de l’Algérie, où il est intempestif. Pendant ce temps-là, la Guadeloupe nous balance des mots d’zammour amers et la Nouvelle-Calédonie des mots d’adieu qui font chialer.

Et pendant ce temps-là… vingt-sept migrants sombrent en Mer du Nord, alors que le même nombre d’enfants français meurent de faim dans les camps de Syrie. Honte à vous… si personne ne te serre contre toi, tu n’existes pas, pauvre paonne ! Pas un mot sur « la place de la France dans le monde ». Pas étonnant que le peuple français, harcelé, pense à demander l’autonomie !

Le peuple en a marre que l’on s’accroche à la France, à la France qu’il aime et qui l’aime. Cette France-là n’est pas un argument électoral. L’avertissement – car ç’en est un – vaut pour tous

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