« Midterms » aux USA, l’épreuve de vérité pour les Démocrates

À l’occasion des élections américaines de mi-mandat du 8 novembre 2022, une partie importante du Congrès américain va être renouvelée : la totalité des 435 sièges de la Chambre des Représentants (actuellement à majorité démocrate), ainsi que 35 des 100 sièges du Sénat (actuellement répartis à 50-50 entre Républicains et Démocrates et départagés par la voix de la vice-présidente Kamala Harris). 

L’analyse du site « The Conversation »

Dès le début du mandat de Joe Biden, les projections étaient plutôt pessimistes quant à la capacité du Parti de l’Âne à maintenir une majorité au Congrès après les élections de mi-mandat. Ces sombres pronostics ont incité les Démocrates à appliquer tambour battant le programme électoral de Joe Biden afin de profiter au maximum de leur étroite marge de manœuvre au cours des deux premières années du mandat présidentiel.

Un bilan conséquent à mi-mandat

Bon an mal an, les Démocrates ont réussi à mettre en œuvre une grande partie du programme sur lequel Joe Biden avait été élu : plan de sauvetage de l’économie pour répondre à la crise, plan de rénovation des infrastructures vieillissantes du pays et politiques de reconstruction sociale.

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Si les réformes engagées sont globalement saluées par le camp démocrate, toutes ne font pas consensus dans la classe politique, ni parmi les électeurs. Les tensions inflationnistes constatées dès la reprise de l’activité économique à la mi-2021 sont rapidement devenues la première préoccupation de la population et ont été imputées à l’administration démocrate.

Sur le plan intérieur, ces tensions ont conduit l’indépendante Réserve fédérale à appliquer en 2022 une politique de contraction monétaire qui pourrait nuire à la croissance et au plein-emploi retrouvé.

Sur le plan extérieur, le retrait chaotique des troupes d’Afghanistan, pourtant souhaité par les Américains, a durablement écorné l’image de chef de guerre de Joe Biden, ouvrant ainsi une brèche favorable au camp républicain, alors que le soutien à l’Ukraine, validé par les trois quarts de la population, semble avoir a contrario peu de poids sur les choix des électeurs.